In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 10 mars 2018

Czeslawa Kwoka
Une image et des mots. L'image c'est ces clichés de Czeslawa Kwoka, une enfant polonaise de 14 ans déportée et assassinée à Auschwitz, le 12 mars 1943, d'une injection de phénol dans le coeur. 
C'est une artiste brésilienne, Marina Amaral, qui les a colorisés et ils ont été publiés il y a de ça quelques jours sur le compte Twitter du Mémorial d'Auschwitz.

Les mots sont de l'évêque Patrick, futur saint patron de l'Irlande. Dans sa Lettre à Coroticus, suite aux massacres perpétrés par ses soldats parmi les chrétiens irlandais, il s'adresse aux apostats complices des bourreaux.

"Aussi je vous en supplie, saints et humbles de coeur, il n'est pas permis de flatter de tels hommes, ni de prendre avec eux nourriture ou boisson, et vous ne devez pas recevoir d'eux des aumônes jusqu'à ce qu'ils fassent pénitence suffisante à Dieu. [.....] Ce ne sont pas seulement ceux qui font le mal, mais même ceux qui consentent qui doivent être condamnés.".
GA1
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dimanche 4 mars 2018

H.de Landsberg- L'échelle des vertus
Le vide-grenier du dimanche. À quelques jours de la Journée internationale des droits de la femme, deux illustrations que l'on doit à Herrade de Landsberg (1130-1195), abbesse à l'abbaye de Hohenbourg, dans les Vosges, poétesse, et auteure et illustratrice du Hortus Deliciarum (Jardin des Délices), première encyclopédie écrite par une femme, d'où ces images sont extraites.

Moïse et la traversée de la Mer rouge
Le manuscrit d'Herrade n'est pas daté, mais il semble qu'elle l'ait entrepris en 1159, alors qu'elle n'était encore qu'une simple soeur à Hohenbourg, et qu'elle l'ait achevé en 1180.

AP3
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samedi 3 mars 2018

Tish Murtha - Elswick kids (1978)
Une image et des mots. La photo est de la photographe anglaise Tish Murtha (1956-2013). Les mots sont de Patti Smith, extraits de "The long road" qui figure dans le recueil Présages d'innocence, publié en édition bilingue chez Christian Bourgois (mais je me suis autorisé à retoucher un peu la traduction).

We tramped in our black coats,
sweeping time, sweeping time,
sleeping in abandoned chimneys,
emerging to face the rain.
[.....]
We broke our mother's heart and became ourselves.
We proceeded to breathe and therefore to leave,
drunken, astonished, each of us a god.
[.....]
We saw the eyes of Ravel, ringed in blue, and blinking twice.
We sang arias of our own, bummers chanting dead blues
of hallowed ground and mortal shoes,
of forgotten infantries and distances never dreamed,
yet only as far as a human hill, turned for wooden soldiers
stationed in the folds of blankets, only as far as a sibling's hand,
as far as sleep, a father's command.

***

Nous traînions dans nos manteaux noirs,
balayant le temps, balayant le temps,
dormant dans des âtres abandonnés,
les quittant pour affronter la pluie.
[.....]
Nous brisâmes le coeur de nos mères et devînmes nous-mêmes.
Nous nous mîmes à respirer et prîmes le départ,
ivres, étonnés, chacun de nous un dieu.
[.....]
Nous vîmes les yeux de Ravel, cernés de bleu, clignant deux fois.
Entonnâmes des airs de notre cru, paumés psalmodiant de vieux blues
parlant de terre sacrée et de chaussures mortelles,
d'infanteries oubliées et de distances jamais rêvées,
pas plus loin pourtant qu'une colline humaine, retournâmes pour des soldats de bois
stationnés dans les plis de couvertures, pas plus loin qu'une main fraternelle,
pas plus loin que le sommeil, l'ordre d'un père.

DB1
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