In girum imus nocte et consumimur igni

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samedi 7 octobre 2017

Le papyrus de Rhind (British Museum)
Une image et des mots. La fragilité du papyrus fait qu'il reste peu de traces des connaissances mathématiques de la civilisation égyptienne, qui s'est étendue sur près de 4000 ans. C'est pour cette raison que le Papyrus de Rhind (1650 av. J.-C), du nom de l'avocat et égyptologue écossais Alexander Rhind qui l'acquit à Louxor en 1858, donne de précieuses indications sur l'étendue du savoir atteint par les Égyptiens en matière de calcul. Ce rouleau d'environ 6 mètres de long pour une largeur de 30 centimètres, écrit en hiératique, est conservé au British Museum. Désigné parfois sous le nom de Papyrus d'Ahmès, il contient 84 problèmes résolus d'arithmétique, d'algèbre, de géométrie et d'arpentage, et porte en exergue qu'il est "une étude approfondie de toutes les choses, un aperçu de tout ce qui existe, la connaissance de tous les secrets opaques". Pour en savoir plus, c'est ICI.
Et pour accompagner cette image, voici une fable proposée par Bertolt Brecht dans ses Histoires de Monsieur Keuner:

Trois jeunes gens arrivèrent chez un vieil arabe et lui dirent : "Notre père est mort. Il nous a laissé dix-sept chameaux et dans son testament a stipulé que l'aîné en recevrait la moitié, le cadet un tiers et le plus jeune un neuvième. À présent nous ne pouvons pas nous entendre sur le partage, à toi de prendre la décision!". L'Arabe réfléchit et dit: "À ce que je vois, pour pouvoir bien partager, il vous manque un chameau. Je n'ai moi-même qu'un seul et unique chameau, mais il est à votre disposition. Prenez-le et faites le partage, et ne me ramenez que ce qui restera".
Ils le remercièrent pour ce service d'ami, emmenèrent le chameau et partagèrent les dix-huit chameaux de sorte que l'aîné en reçut la moitié, ce qui fit neuf, le cadet un tiers, ce qui fit six, et le plus jeune un neuvième, ce qui fit deux. À leur étonnement, lorsqu'ils eurent mis de côté leurs chameaux il en restait un. Ils le ramenèrent, en renouvelant leurs remerciements, à leur vieil ami.
GF1
ICI

dimanche 1 octobre 2017

Ralph Goings - Donuts (1995)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Ralph Goings (1928-2016), figure majeure de l'hyperréalisme - ou photoréalisme - américain. Son goût pour l’art naît pendant ses études secondaires, lorsqu’il découvre Rembrandt dans la bibliothèque municipale de Corning, la petite ville californienne où il grandit durant la Grande Dépression

R.G. - Lunch counter (1979)
Après son service militaire, il étudie au Hartnell College de Salinas, encouragé par l’aquarelliste Leon Kirkman Amyx, puis au California College of Arts & Crafts d’Oakland, aux côtés de Robert Bechtle, autre futur grand nom du photoréalisme.
Dans les années 1960, il fait un choix radical : tourner le dos à l’abstraction alors dominante. In 1963, I wanted to start painting again but I decided I wasn't going to do abstract pictures. It occured to me that I should go as far to the opposite as I could...
Le résultat..., une peinture froide, minutieuse, inspirée par la photographie et par les scènes les plus banales du quotidien américain : diners, camionnettes pick-up, fast-foods, intérieurs ordinaires baignés de lumière artificielle.
Proche de Richard Estes, Chuck Close ou Robert Bechtle, Ralph Goings participe dans les années 1970 à l’affirmation du photoréalisme, en marge des avant-gardes conceptuelles et minimalistes. Derrière la perfection glacée des surfaces, on peut lire une réflexion sur la standardisation de la vie moderne, mais aussi - peut-être - un hommage discret à la beauté prosaïque de l’Amérique ordinaire.

dimanche 24 septembre 2017

E.S. - Roof, Yorkshire (1959)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Edwin Smith (1912-1971), architecte de formation, peintre à ses débuts, mais surtout l’un des grands photographes britanniques du XXᵉ siècle. Parfois surnommé « le dernier des romantiques », il a parcouru l’Angleterre (et au-delà) pour en fixer les paysages, les villages, les églises, les ateliers, les intérieurs modestes… Son œuvre, toute en noir et blanc, se situe à la croisée du documentaire et de la poésie.
E.S. - Clothes line, Glencaple, Scotland
(1954)

Rien de spectaculaire, pas de mise en scène : seulement un œil attentif aux lieux et aux gens.
Sa photographie n’était pas tant une recherche esthétique qu’un art de voir ; voir ce qui disparaît, ce qui reste, ce qui fait la texture d’un pays et la mémoire d’une époque. Photography is a way of telling what you feel about what you see, disait-il. It is about finding out what can happen in the frame. When you put four edges around some facts, you change those facts.
Cette phrase, qui lui est attribuée, dit bien sa compréhension de la nature transformatrice de la photographie : donner un cadre à une scène, c’est déjà redéfinir la perception qu’on en a, transformer de simples faits en une vision qui touche à l’artistique.

WN5
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dimanche 17 septembre 2017

R.P. Bonington - Sunset in the Pays de Caux (1828)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre anglais Richard Parkes Bonington (1802-1828).
Formé aux Beaux-Arts de Paris, où il entre en 1820 dans l'atelier du peintre néoclassique Antoine-Jean Gros, Richard Parkes Bonington a eu une influence majeure sur toute une génération de peintres romantiques français en leur révélant la sensibilité propre à la peinture anglaise - celle de Constable, Lawrence ou Turner, un quart de siècle plus tôt.

R.P.B. - Near Rouen (1887)

Delacroix, qu'il rencontre à Paris en 1818 et qui deviendra son ami, lui rendait hommage en ces termes :  « Il n’a laissé qu’un nom, mais ce nom est entouré de tout ce qui peut séduire dans l’art. »
Richard Parkes Bonington n'avait que 26 ans lorsqu'il est mort en 1828, emporté par la tuberculose, et c'est cette année-là qu'il a peint ce magnifique Sunset in the Pays de Caux.
C'est un tableau que j'aime beaucoup ; pour les falaises baignées de lumière, pour les reflets dans les flaques, et dans le lointain les haveneaux sur les épaules des pêcheurs à pied...

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...