In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 18 février 2017

Y. Minjun - The massacre at Chios (1994)
Une image et des mots. L'image, c'est cette effrayante hilarité forcée des personnages de Yue Minjun (b.1962), sosies démultipliés du peintre.
Elle me fait penser à ce qu'écrit Günther Anders dans son ouvrage "L'obsolescence de l'homme", même si le propos du peintre n'est pas celui du philosophe.

Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s'y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d'Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l'idée même de révolte ne viendra même plus à l'esprit des hommes. 
L'idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l'éducation, pour la ramener à une forme d'insertion professionnelle. Un individu inculte n'a qu'un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l'accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l'information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
[.....] On diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l'émotionnel ou l'instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d'empêcher l'esprit de penser.
[.....] En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l'existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d'entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l'euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
[.....] L'homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu'il est : un veau.

dimanche 12 février 2017

Cecil Beaton - The letter (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe anglais Cecil Beaton (1904-1980).
Célèbre pour son travail comme photographe de mode et ses portraits glamour des rich and famous des arts et de la politique, Cecil Beaton a aussi été photographe de guerre.

C. Beaton - Eileen Dunne (1940)










La petite Eileen Dunne (3 ans) dont il fait le portrait sur son lit à l'Hôpital des enfants malades (Hospital for Sick Children), était une victime du Blitz qui a frappé l'Angleterre de septembre 40 à mai 41.
"Enfants de la guerre, écrit Souleymane Boel, le chant des balles s'est inscrit dans vos mémoires sans que vous puissiez oublier leur refrain".
RH3
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dimanche 5 février 2017

C.A. Smith - Recalling the past (1888)
Le vide grenier du dimanche. Deux aquarelles du peintre de genre anglais Carlton Alfred Smith (1853-1946), célébré pour ses représentations de la vie domestique tout empreintes de romantisme.
Après des études à la Slade School of Fine Art (Londres), il rejoint avec Charles Edward Wilson la communauté artistique fondée dans le Surrey par Myles Allingham.

C.A.Smith - A ray of sunshine
Carlton Smith, qui après s'être essayé à la lithographie peignait aussi à l'huile, est considéré comme étant l'un des plus grands aquarellistes de l'ère victorienne.
Père au champs ? Père absent ? Doit-on voir dans le léger sourire de cette femme un soupçon de mélancolie ? Ou au contraire, comme pourrait le suggérer le titre du tableau, l'expression d'un bonheur simple et profond, celui pour cette mère d'abriter de ses bras le sommeil de son enfant ? La famille est modeste, un carreau manque à la fenêtre mais le logis est propre et bien tenu; il est fleuri.
À l' "écoute" de ce tableau on n'entend pas un bruit, on pense aux mots de Bernanos quand il parle du "silence de ces vies paysannes toujours secrètes".
LO1

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samedi 4 février 2017

François Vagnon - Pyramides de Gizeh (2008)
Une image et des mots. Les pyramides de Gizeh, vues par François Vagnon, en 2008.
Les mots choisis pour accompagner ce cliché ont été écrits au 1er siècle avant J.-C par l'historien grec Diodore d'Agyrion (aka Diodore de Sicile).

"Les ouvriers qui ont rendu les pyramides si incomparables sont beaucoup plus dignes de louanges que les rois responsables des dépenses. En effet, les premiers ont donné la preuve mémorable de leur génie et de leur savoir-faire, tandis que les rois ont simplement fourni les richesses reçues en héritage ou prises de force."

JP4 ICI