Gao Xingjian - Untitled |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et écrivain français d'origine chinoise Gao Xingjian (b.1940).
Il découvre la littérature française à l'Institut des langues étrangères de Pékin, d'où il sort diplômé en 1962. Il traduit alors Ionesco, Michaux et Prévert en mandarin.
Lors de la révolution culturelle, son avant-gardisme lui vaut six ans en camp de rééducation, et il ne sera autorisé à se rendre à l'étranger qu'après la mort de Mao, survenue en 1976.
La liberté de ton et le caractère subversif de son oeuvre, étrangère au réalisme révolutionnaire prôné par le PC chinois et influencée par le travail d'Artaud, de Beckett ou de Brecht, finiront par le contraindre à l'exil. En 1988 il s'installe en France qui lui accorde l'asile politique ; deux ans plus tard il obtient le prix Nobel de littérature.
Homme de lettres, Gao Xingjian est aussi peintre. Il peint d'abord à l'huile, mais il va l'abandonner dès son arrivée en Europe pour ne plus se consacrer qu'à l'encre. Ma première visite à des musées européens, en 1978, a bouleversé mon rapport à l'art. Jamais je n'avais admiré de chefs-d'oeuvre à l'huile en original. Quelle luminosité, quelle intensité, quelle onctuosité ! Ma propre palette m'a paru terne, opaque. L'histoire dont j'étais porteur ne pouvait me permettre de créer, de progresser avec les armes occidentales : j'ai abandonné l'huile pour l'encre. Depuis, je m'attache à enrichir la pratique du monochrome noir.
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