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In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
dimanche 30 octobre 2016
dimanche 23 octobre 2016
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| Jules Aarons - Paris (1950s) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du physicien et photographe américain Jules Aarons (1921-2008). Né dans le Bronx, il étudie la physique au City College de New York, puis à l’Université de Boston, avant de soutenir sa thèse de doctorat à Paris en 1953. En parallèle (il devient un expert reconnu de la propagation des ondes radio dans l’ionosphère), il construit une œuvre photographique attentive aux passants anonymes, aux gestes et aux visages ordinaires du quotidien urbain. Son usage de la lumière naturelle et ses cadrages instinctifs laissent place à la vie telle qu’elle est.
Contrairement à d'autres photographes de rue de son époque qui documentent la misère ou la détresse, il préfère montrer la dignité et l’élan des communautés qu'il photographie : des enfants qui jouent, des adultes qui discutent sur les trottoirs, des scènes de marché… Un style proche du réalisme humaniste.
Avec douceur et empathie, ses images - qui font aujourd'hui partie des collections permanentes de grandes institutions comme la Bibliothèque Nationale de Paris, le Musée des Beaux Arts de Boston et le MoMA de New York - dessinent le portrait d’une Amérique populaire d’après-guerre, nourrie de liens communautaires. Avec un sens rare de la proximité, elles offrent un témoignage précieux sur la vie quotidienne de quartiers populaires aujourd'hui disparus ou transformés. Pour découvrir davantage l'œuvre de Jules Aarons, vous pouvez consulter son site officiel ou la collection en ligne de la Boston Public Library.
samedi 22 octobre 2016
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| Rembrandt - Adam et Eve au Paradis (1638) |
Le "modèle" de Rembrandt, qui n'est jamais sorti de son pays, s'appelait Hansken. Cette éléphante d'Asie avait été introduite aux Pays-Bas où elle est devenue une attraction extrêmement populaire. Représentée au moins trois fois dans l'oeuvre de Rembrandt, elle a voyagé à pied en Europe du Danemark à l'Italie, et fut le premier éléphant d'Asie a être étudié par la science occidentale.
Les mots sont extraits du Tour du monde d'un sceptique, d'Aldous Huxley (1926).
Quand il (l'éléphant) émergea de l'enceinte du palais - j'évoque cet incident trivial et par trop banal parce qu'il suscita en moi des réflexions mélancoliques sur le cosmos - notre mastodonte s'arrêta et, avec sa gravité ordinaire, se soulagea monstrueusement. L'opération terminée, il avait à peine repris sa marche, qu'une vieille femme qui était restée plantée, dans l'expectative, à la porte d'une masure au milieu des ruines, et nous nous demandions pourquoi, se précipita d'un bond sur le tas d'excréments fumants. Il y avait là, je suppose, de quoi alimenter son feu pour la cuisine de toute une semaine. [.....]
Notre tremblement de terre reprit ses embardées. Je songeai aux douzaines de millions d'êtres humains pour lesquels le passage d'un éléphant diarrhéique semble un don de Dieu, un prodigieux coup de fortune. Cette idée me déprima. Pourquoi sommes-nous ici dix-huit cents millions d'hommes et de femmes, sur cette planète remarquable et peut-être unique? À quelle fin? Est-ce pour aller à la recherche du fumier - bouse de vache, crottin de cheval, excréments énormes et princiers des éléphants? C'est évidemment cela, pour bon nombre d'entre nous du moins. C'était là, pensai-je, une raison qui semblait mal appropriée à notre présence ici-bas, nous, âmes immortelles, cousins germains des anges, les propres frères de Bouddha, de Mozart, et de Sir Isaac Newton.
dimanche 16 octobre 2016
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| A. Castro - Rien n'intéresse l'homme ... (2015) |
Après des études en architecture à l'Université de Leeds puis à l'Université Polytechnique de Barcelone, il s'initie à la photographie en autodidacte pour aller, dit-il, à la recherche de la poésie qui nous entoure, en se concentrant sur le passage du temps et plus précisément sur le sens de l'éphémère et les transformations continues dont la vie de l'homme est parsemée.
C'est cette idée qu'il souhaite véhiculer avec sa série Rien n'intéresse l'homme plus que l'homme, à laquelle appartient le premier cliché.
L'homme d'aujourd'hui ingurgite des images et des informations en quantité massive, dont la plupart s'estompent et deviennent invisibles immédiatement après leur transmission, entraînant avec elles l'homme et son intérêt pour l'homme.
Je sais bien que dans l'art conceptuel l'idée est censée prévaloir sur la forme, mais ici c'est seulement le plaisir esthétique - cette notion bourgeoise dont Adorno ne voulait pas entendre parler -, qui a dicté mon choix pour cette publication. Pour les mêmes raisons, j'aime beaucoup sa série intitulée Il suono del silenzio (une référence à la chanson de Simon & Garfunkel), réalisée en 2011 à Lucques, en Toscane.
dimanche 9 octobre 2016
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| T. Hillier - The fisherman's chapel (1938) |
Il y suit à l'Académie Colarossi l'enseignement d'André Lhote - qui fera bientôt l'objet d'une publication - et s’imprègne des cercles surréalistes ; Giorgio de Chirico et Max Ernst vont particulièrement l'influencer.
Mais le monde surréaliste dans lequel nous invite la peinture de Tristram Hillier n'est troublant que d'une manière imperceptible, liée à une perspective inattendue, ou à la présence légèrement incongrue d'un objet abandonné – souvent chargé de symboles. De cette tension subtile naît un sentiment singulier de calme et de solitude, comme si le peintre nous conviait à la contemplation silencieuse d’un univers à la fois familier et mystérieux.
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