In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

samedi 6 août 2016

Hubbles - The pillars of creation (1995)

Une image et des mots. Ceci est la version HD des Piliers de la création, la photo prise par Hubble le 1er avril 1995 d'une petite partie de la Nébuleuse de l'Aigle.
Il s'agit d'un amas de molécules d'hydrogène et de poussière interstellaire dont la dimension se mesure en années-lumière. Si l'on revenait quelques milliards d'années en arrière et que l'on assiste à la naissance de notre soleil et de notre système solaire, c'est sans doute quelque chose comme ça que l'on verrait.

Pour aller avec, voici quelques lignes de Les nuits blanches, de Dostoïevski.

La nuit était merveilleuse - une de ces nuits comme seule notre jeunesse en connut, cher lecteur. Un firmament si étoilé, si calme, qu'en le regardant on se demandait involontairement : peut-il vraiment exister des hommes méchants et capricieux sous un si beau ciel ?

dimanche 31 juillet 2016

S. Salgado - Serra Pelada, Brésil (1986)

Le vide-grenier du dimanche. C'était hier le dixième anniversaire de la disparition de Murray Bookchin, qui écrivait dans Our synthetic environment, publié en 1962 sous le nom de plume de Lewis Herber : 
L'homme exploite la terre qui le nourrit à la manière d'un parasite qui se multiplie jusqu'à ce qu'il tue son hôte.
C'était aussi, il y a quelques jours, l'élection du photographe brésilien Sebastiao Salgado, économiste de formation, à l'Académie des Beaux-Arts où il succède à Lucien Clergue (voir novembre 2014).

S.S. - Xingu, Mato Grosso (2005)
Les deux clichés que voici sont extraits de sa série Genesis, publiée en 2013 chez Taschen. Le premier nous donne à voir une mine d'or à ciel ouvert dans l'État de Pará, non loin de l'embouchure de l'Amazone au Brésil. Sur le second cliché, ceux dont le territoire est violé, contaminé, et détruit par les chercheurs d'or.
Sur le travail de Salgado, voir le film Le sel de la terre, co-réalisé en 2013 par Wim Wenders et son fils Juliano.

dimanche 24 juillet 2016

Albert Marquet - Le jardin à Pyla (1935)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres d'Albert Marquet (1875-1947), associé au mouvement fauviste et au postimpressionnisme.
Formé à l'École des Arts décoratifs grâce au soutien de sa mère qui croit en son talent et vient s'installer avec lui à Paris, il y rencontre Matisse qui deviendra son indéfectible ami. Tous deux intégreront ensuite l'École des Beaux-Arts où ils suivront l'enseignement du peintre symboliste Gustave Moreau.

A. M. - Les toits de Paris (1906)


L'oeuvre d'Albert Marquet, avec cette simplification des formes et sa manière unique de capturer la beauté et la poésie de la lumière, reste une contribution importante à l'art du début du 20ème siècle.
Je ne sais ni écrire ni parler, mais seulement peindre et dessiner. Regardez ce que je fais. Ou je suis arrivé à m'exprimer ou j'ai échoué. En ce cas, que vous me compreniez ou pas, par votre faute ou par la mienne, je ne peux pas faire plus.
PH3

ICI

samedi 23 juillet 2016

E. Tudor-Hart - Hungry child, White Chapel
(1935)
Une image et des mots. L'image est de la photographe britannique Edith Tudor-Hart, les mots sont de l'égyptien Albert Cossery, extraits de son recueil de nouvelles Les hommes oubliés de Dieu (1927)

Cependant, la ville regorgeait d'une multitude d'êtres, qui n'avaient rien de commun avec ce désordre et ces lumières. Ils passaient près de toutes ces lumières comme des ombres peureuses. Ils regardaient toutes ces belles choses de la ville avec des yeux de bêtes qui ne comprennent pas. Ils transportaient avec eux leur quartier boueux et leur sale misère. Ils étaient visibles comme des plaies. On leur faisait la chasse, mais ils s'obstinaient à rester. Une raison suffisante et implacable les attirait dans cette enceinte magique : la faim. C'était une chose qu'ils comprenaient très bien. Ils étaient innombrables, autour des restaurants, de tous les endroits où l'on mange. Pour eux, manger était tout. Ils ne désiraient rien d'autre. Depuis des générations ils n'avaient pas eu d'autres désirs. C'était des corps ignobles et sans âme. La ville souffrait de les contenir ; la civilisation souffrirait de les voir. Ils ressemblaient à des remords ; des remords très anciens enracinés dans le sol. Mais, malgré tout, ils ne voulaient pas mourir. Mendier un morceau de pain à ceux qui leur avaient tout pris était encore pour eux une chance de vivre. Et on les appelait mendiants ou bien voleurs suivant leur insistance à vivre.

dimanche 17 juillet 2016

Lev Lagorio - Lofoten islands (1895)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et aquarelliste russe Lev Lagorio (1927-1805), formé à l'Académie des Arts de Saint-Petersbourg sous la férule de Maxime Vorobiov.
Grand admirateur  d'Ivan Aïvazovski, maître de la peinture de marines que Turner considérait comme un génie (voir son époustouflant La neuvième vague), c'est à ce genre que Lagorio a consacré la plus grande partie de son oeuvre, et j'aime particulièrement la vision qu'il nous propose ici de ces magnifiques îles norvégiennes. 

L. Lagorio - In the Caucasus mountains
(1870s)
Derrière la magie romantique des paysages enveloppés par les brouillards marins, on devine la dureté de la vie des hommes, la dureté de la vie des femmes...; il faut, si l'on veut s'y plonger, lire Cent ans, le roman d'Herborg Wassmo.

Mais le tableau que je préfère, c'est celui de cette chevauchée dans le Caucase; il me rappelle (c'est l'heure des confidences?) un peu les miennes dans la cordillère des Andes.....
Et si pour une fois cet amoureux des océans ne peint pas une marine, même son ciel ressemble à la mer.
VU1

ICI

JP4 ICI