In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 15 mai 2016

John Baeder - Magic Chef (1975)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre hyperréaliste John Baeder (b.1938), témoin majeur avec ses représentations de cantines et de stations-service de la roadside culture américaine.
Je les voyais comme les temples d'une civilisation perdue, pas seulement comme des restaurants où on s'arrête juste pour casser la croûte.

J.B. - John's Diner (2007)



Pour lui, ils sont les tombeaux d'un paysage enfui, symboles du foyer, du pourvoyeur, de la communauté.
Dans l'Amérique d'après-guerre, la voiture devient un élément-clé de l'identité nationale, largement accessible à la classe moyenne, et une nouvelle architecture fleurit sur le bord des routes.
Dans le très beau livre qu'il vient de consacrer au peintre - John Baeder's Road Well Taken -, Jay Williams écrit : The Great American Road Trip of these years can be seen as a secular pilgrimage to find the American dream. In a sense, diners and mom-and-pop motels were like the medieval hostels where pilgrims could find a meal and a place on the way to an exalted destination.

dimanche 8 mai 2016

Tamas Andok - Untitled (2016)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du hongrois Tamas Andok (b.1988).
Je ne sais pas grand-chose de lui, sinon qu'il travaille avec son iPhone pour créer une oeuvre qui se situe à la confluence de la photo artistique, de la photo de rue, et de la photo documentaire.

T.A. - Two sides of the Danube (2013)










Ce qui l'importe, dit-il, c'est l'atmosphère, à la fois mystérieuse et lyrique, et le sentiment d'intemporalité qu'elle lui permet de créer.
"My pictures are mostly fragments of stories, crucial essence is often hidden in pitch black shadows and leaking lights."

SZ4
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samedi 7 mai 2016

Charles-Amable Lenoir - Rêverie (1893)
Une image et des mots. L'image, c'est "Rêverie" (1893), un tableau de l'académique Charles-Amable Lenoir, élève de Bouguereau. Cette oeuvre fait partie d'une collection particulière.
Pour aller avec, j'ai choisi le Sonnet XVII de Neruda.

No te amo como si fueras rosa de sal, topacio
o flecha de claveles que propagan el fuego:
te amo como se aman ciertas cosas oscuras,
secretamente, entre la sombra y el alma.

Te amo como la planta que no florece y lleva
dentro de sí, escondida, la luz de aquellas flores,
y gracias a tu amor vive oscuro en mi cuerpo
el apretado aroma que ascendió de la tierra
.

Te amo sin saber cómo, ni cuándo, ni de dónde,
te amo directamente sin problemas ni orgullo:
así te amo porque no sé amar de otra manera,

sino así de este modo en que no soy ni eres,
tan cerca que tu mano sobre mi pecho es mía,
tan cerca que se cierran tus ojos con mi sueño
.

***

Je ne t'aime pas comme rose de sel, ni topaze,
ni comme flèche d'oeillets propageant le feu:
je t'aime comme on aime certaines choses obscures,
secrètement, entre l'ombre et l'âme.

Je t'aime comme la plante qui ne fleurit pas
et porte en soi, cachée, la lumière de ces fleurs,
et grâce à ton amour dans mon corps vit l'arôme
obscur et concentré montant de la terre.

Je t'aime sans savoir comment, ni quand, ni d'où,
je t'aime directement sans problèmes ni orgueil:
je t'aime ainsi car je ne sais aimer autrement.

Si ce n'est de cette façon sans être ni toi ni moi,
si près que ta main sur ma poitrine est la mienne,
si près que tes yeux se ferment sur mon rêve.

BK1
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dimanche 1 mai 2016

C. Monet - Les déchargeurs de charbon (1875)
Le vide-grenier du dimanche. "Aller au charbon"...; c'est peut-être parce que le charbon a été le principal carburant de la révolution industrielle qu'est née cette expression.
En ce jour de Fête du Travail, voici en tous cas deux belles peintures du labeur ouvrier. Le premier tableau, de Monet, est conservé au Musée d'Orsay.

H.G. - Le coltineur (1882)







Le second, du peintre et pastelliste Henri Gervex - ami de Maupassant et de Zola -, est visible au Musée de Lille.
C'est la révolution industrielle. Sur ces deux tableaux le bleu du ciel a disparu dans les fumées d'usines; ils nous donnent à voir un monde gris et sale en marche vers la modernité.
JL1
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JP4 ICI