Charles-Amable Lenoir - Rêverie (1893) |
Pour aller avec, j'ai choisi le Sonnet XVII de Neruda.
No te amo como si fueras rosa de sal, topacio
o flecha de claveles que propagan el fuego:
te amo como se aman ciertas cosas oscuras,
secretamente, entre la sombra y el alma.
Te amo como la planta que no florece y lleva
dentro de sí, escondida, la luz de aquellas flores,
y gracias a tu amor vive oscuro en mi cuerpo
el apretado aroma que ascendió de la tierra.
Te amo sin saber cómo, ni cuándo, ni de dónde,
te amo directamente sin problemas ni orgullo:
así te amo porque no sé amar de otra manera,
sino así de este modo en que no soy ni eres,
tan cerca que tu mano sobre mi pecho es mía,
tan cerca que se cierran tus ojos con mi sueño.
***
Je ne t'aime pas comme rose de sel, ni topaze,
ni comme flèche d'oeillets propageant le feu:
je t'aime comme on aime certaines choses obscures,
secrètement, entre l'ombre et l'âme.
Je t'aime comme la plante qui ne fleurit pas
et porte en soi, cachée, la lumière de ces fleurs,
et grâce à ton amour dans mon corps vit l'arôme
obscur et concentré montant de la terre.
Je t'aime sans savoir comment, ni quand, ni d'où,
je t'aime directement sans problèmes ni orgueil:
je t'aime ainsi car je ne sais aimer autrement.
Si ce n'est de cette façon sans être ni toi ni moi,
si près que ta main sur ma poitrine est la mienne,
si près que tes yeux se ferment sur mon rêve.