In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 20 décembre 2014

Claude Serre

Une image et des mots. Un dessin de Claude Serre (1938-1998), publié en 1972 dans Humour noir et hommes en blanc, que je conserve précieusement dans ma bibliothèque à côté du volume qu'il a quelques années plus tard consacré au sport (1977).
Pour aller avec, j'ai pensé à cet extrait de la Lettre à Ménécée, d'Épicure.

Prends l'habitude de penser que la mort n'est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n'est rien pour nous, nous rend capable de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d'une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l'immortalité. Car il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n'y a rien de redoutable.
[....] Ainsi, celui de tous les maux qui nous donne le plus d'horreur, la mort, n'est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n'est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n'existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus.

LY1
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dimanche 14 décembre 2014

Saul Leiter - Exacta (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe américain Saul Leiter (1923-2013), déjà présenté en décembre 2013 et dont les premiers clichés en noir et blanc ont fait l'objet cette année d'une belle publication chez Steidl, intitulée Early black & white.

S.L - From the El (1955)
Deux clichés qui illustrent deux aspects récurrents du travail de Leiter : son goût pour la déconstruction de l'espace et des perspectives, et son emploi presque expressionniste des surfaces embuées et des reflets dans les devantures de magasins et de bars.
"Je suis sensible à une certaine ambiguïté dans la photographie, ne pas être certain de ce que l’on voit... Lorsqu’on ne sait pas pourquoi le photographe a pris une photographie, que l’on ne sait pas pourquoi on la regarde, et puis subitement, on découvre quelque chose, on se met à voir. J’aime cette confusion." 
De l'oeuvre entière de Leiter, Exacta fait partie des photos que j'aime le plus. Elle nous invite dans un monde qui est - au coeur bouillonnant de New York, dans son quartier de l'East Village -, comme un monde intermédiaire, un monde imprécis que vient de façon si poétique démentir son titre.
"Je photographie dans mon quartier. Je crois que des choses mystérieuses arrivent dans des endroits familiers. Il n'est pas toujours nécessaire d'aller à l'autre bout du monde."
BD3

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dimanche 7 décembre 2014

Alexander Grishkevich - Dernières fleurs

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du biélorusse Alexander Grishkevich (b.1961). Diplômé de l'École d'art de Minsk, c'est là qu'il vit et travaille encore aujourd'hui.

A. Grishkevich - Décembre (2007)

Il y a dans sa peinture quelque chose du minimalisme japonais... Dans ses paysages par exemple, d'où l'homme est absent, chaque élément semble tendre vers son épure; c'est une peinture ascétique, sans beaucoup de nuances, qui peut aussi faire penser au formalisme de l'anglais Maurice Wade.
Il me semble en fait que l'art de Grishkevich - pour ce que je sais de son pays de bas plateaux et de plaines marécageuses - est lui-même imprégné par l'atmosphère que dégage son austère géographie.
GH1

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C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...