In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 24 août 2014

Pierre Jahan - FFI, Paris (1944)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et illustrateur Pierre Jahan (1909-2003).
Autodidacte, il s’installe à Paris en 1933, où deux rencontres décisives - avec l’illustrateur Raymond Gid et le photographe Emmanuel Sougez -, l’orientent vers une carrière professionnelle. Dès lors, il collabore avec diverses revues et participe à des expositions aux côtés d'artistes comme Man Ray ou Henri Cartier-Bresson.

Pierre Jahan (1947)
Le premier cliché a été pris il y a 70 ans jour pour jour, le 24 août 1944, et ce jour anniversaire aura au moins facilité mon choix pour l'une des deux images que je présente aujourd'hui.
Car il y en a beaucoup qui me plaisent dans l'oeuvre protéiforme et fantasque de celui qui disait avoir toujours été fasciné par les jeux de la lumière et du hasard.

MP1
ICI

dimanche 17 août 2014

Sir W. Russell - The flower girl (c.1938)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre portraitiste et paysagiste anglais Sir Walter Westley Russell (1867-1949), formé à la Westminster School of Art sous la houlette de Frederick Brown. Membre de la Royal Academy of Arts à partir de 1926, il en devint le conservateur des écoles de 1927 à 1942, tout en enseignant à la Slade School of Fine Art.

Sir W. Russell - The farmyard (1934)

Dans son œuvre, ancrée dans les paysages du Yorkshire, du Norfolk et du Sussex, Russell privilégiait les scènes de la vie quotidienne, les portraits et les paysages. En voici deux exemples que j'aime particulièrement :  une jeune femme assise, mains posées aux hanches, chemisier entrouvert, regard franc sous un nœud bleu ; une basse-cour traversée de lumière. La peinture permet de regarder les choses en tant qu'elles ont été une fois contemplées avec amour, disait Paul Valéry.

samedi 16 août 2014

Une image et des mots. Le 15 août 1944, l'Armée d'Afrique, des algériens, des marocains, des tunisiens, des sénégalais, débarquait en Provence pour participer à la libération de la France.
En 1943 déjà, les goumiers marocains se battaient en Corse pour libérer l'île du nazisme.

Mais entre avril et juin 44, ces mêmes soldats de l'Armée d'Afrique se sont livrés à des viols de masse en Italie, en particulier dans le région de Ciociarie, près de Monte Cassino. Les chiffres établis par le Sénat italien font état pour les victimes de ces "marocchinate" (maroquinades) de plus de 2000 femmes et enfants - de 11 à 86 ans - et de 600 hommes.
Libération en parle ICI


Une citation de Tocqueville (1805-1859): "Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres."

dimanche 10 août 2014

G. Boldini - La femme en rouge

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Giovanni Boldini (1842-1931), portraitiste de grande renommée surnommé "le peintre de l'élégance".
Figure du génie précoce formé dans l’ombre bienveillante de son père Antonio à Ferrare, il rejette dès son plus jeune âge les carcans académiques. S'il aborde l'univers de la peinture avec la rigueur héritée de la Renaissance italienne,  il se tourne rapidement vers des formes plus libres et expressives. Il part à Florence, où il côtoie les Macchiaioli, ces pionniers italiens du naturalisme, mais très vite il s’en détache et c’est à Paris, au cœur battant de la Belle Époque, qu’il trouve sa véritable patrie artistique. Là, entouré d’intellectuels, de mécènes et de muses, il s’impose comme le peintre mondain par excellence, ami de Degas, admirateur de Corot et de Hals, et rival d’un Sargent ou d’un Whistler.
G.B. - Conversation au café (1877)

Dans le portrait - le genre qui a fait sa renommée et sa fortune -, son style flamboyant se reconnaît au premier coup d’œil. " Je veux la vie dans mes portraits, pas des marbres ". Et en effet, Boldini ne peignait pas des statues ; de son pinceau virevoltant, il dynamitait les poses figées du portrait traditionnel pour exprimer tout le raffinement d'un monde en fête.
Surnommé aussi le « Paganini du pinceau », Boldini devient alors l’interprète le plus brillant de la vie élégante et électrique de la Belle Époque, d'une parenthèse suspendue entre faste et fragilité.
La première des deux oeuvres que j'ai choisies donne à voir une femme qui cherche ses notes sur le clavier d’un piano. Son visage reste à deviner, son geste semble hésitant : elle ne joue pas encore, elle s’y essaie. C’est précisément cette retenue, cette atmosphère d'intimité qui me touche beaucoup.
La seconde est une scène de rue : deux amies, à la terrasse d'un café parisien, partagent un moment de complicité. Que sont-elles en train de commenter ? La mise d'une passante, ou l'allure d'un homme à leur goût ? C'est une scène pleine de charme.

ES1

ICI

dimanche 3 août 2014

Kansuke Yamamoto - Untitled (1955)
 Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe et poète japonais Kansuke Yamamoto (1914-1987), très marqué par le Surréalisme (ce dont ne témoignent pas les deux clichés que j'ai choisis) et qui écrivait dans son journal:
"Artwork comes out of some disobedient spirit against readymade things of society...".
Issu d’un milieu intellectuel ouvert aux courants occidentaux, Yamamoto découvre dès l’adolescence les écrits d’André Breton et les images de Man Ray, qui le marquent durablement.

Kansuke Yamamoto - In Kobe (1953)
Autodidacte passionné, il forge très tôt un langage personnel, entre photographie expérimentale et poésie visuelle, à une époque où le Japon bascule vers l’autoritarisme.
Il a brièvement publié, en 1938 et 1939, la revue Yoru no funsui (The night's fountain) dans laquelle il diffusait ses textes, ses dessins et ses photographies, mais il dut l'abandonner sous la pression des autorités incommodées par son contenu.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...