In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 22 juin 2014

Syd Shelton - London Docklands (1990)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe (et activiste) anglais Syd Shelton (b.1947), dont l’œuvre est indissociable du combat culturel et politique mené dans l’Angleterre des années 70 et 80.
Né dans le Yorkshire, formé aux beaux-arts, il se tourne vers la photographie après un séjour en Australie.
De retour à Londres, il devient l’un des principaux visages du mouvement Rock Against Racism, collectif né en réaction à la montée de l’extrême droite et aux prises de position racistes de certaines figures musicales de l’époque.
Syd Shelton - Hove Beach (2008)

Shelton en devient le photographe officieux, arpentant concerts, manifs, rues populaires, pour saisir toute l’énergie de cette jeunesse métissée et en colère, où se mêlent le punk, le reggae, la revendication et l'espoir.
I reject the notion that the photographer is an impassive observer. You construct the argument of what you want to say through the language of photography, through the shots you take and the angles you choose.
L'Earth & Stars Pub, à Brighton, vient de lui consacrer une belle expo.

samedi 21 juin 2014

Henry Glover - Insomnia (nd)
Une image et des mots. L'image, c'est un tableau du peintre britannique Henry Glover (b.1997).
Les mots sont un poème extrait du recueil Place au cirque, publié par Gilles Ortlieb chez Gallimard en 2002.

Et l'on s'agite et se retourne encore, sans fin,
sur l'unique planche, étroite, de l'insomnie
à rameuter sans cris des troupeaux de pensées
nomades, éperdues. Un bref ricanement d'oiseau
et déjà, sur les nerfs tendus, les premiers bruits
un à un se posent, sonnant la fin de la résistance :
le matin trouvera l'effort et la nuit assommés,
confondus.
SA1

ICI

dimanche 15 juin 2014

R. Capa - Barcelone (1936)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photoreporter hongrois Endre Ernö Friedman (1913-1954), dont l’objectif n’a cessé de traquer la vérité nue de la guerre. Formé d’abord à la photographie à Berlin avant de fuir la montée du nazisme, il s’exile à Paris où il rencontre Gerda Taro. Rebaptisé et inventé par elle grand photographe américain, il acquiert la célèbrité sous le nom de Robert Capa. Ce pseudonyme incarne très vite un regard unique, celui d’un témoin au plus près des conflits majeurs de son temps..
« Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près. »
R. Capa - Omaha Beach (1944)

Il est l'un des fondateurs de l'Agence Magnum.
Il est aussi l'auteur de la célébrissime (et polémique) photo du militant anarchiste Federico Borrell García fauché par une balle franquiste. 
Pour cette publication, je lui ai préféré ce portrait d'un enfant pendant la Guerre civile espagnole, et, en cette date anniversaire du débarquement allié, cette photo de pêcheurs français devant les cadavres de soldats américains juste après le D-Day.

AJ1
ICI

dimanche 8 juin 2014

Paul Guigou - La lavandière (1860)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Paul Guigou (1834-1871). Issu d'une famille modeste, formé aux Beaux-Arts de Marseille - dont le directeur Émile Loubon, proche des peintres de Barbizon, encourage les élèves à aller peindre sur le motif -, il monte à Paris en 1855, où il découvre les maîtres de la tradition classique et s’imprègne des grands paysages de Corot. Influencé par Courbet, ami plus tard de Bazille, de Sisley et de Monet, il peint une Provence paisible et lumineuse, mais aussi âpre et minérale, où l'on devine la chaleur accablante et chargée de poussière....

Paul Guigou
Lavandières sur les bords de la Durance
(1866)
À rebours des visions folklorisantes du Sud, Guigou privilégie une approche rigoureuse et naturaliste, attentive aux formes, à la topographie, à la densité de l’air. Ses scènes, dépouillées, presque silencieuses, captent la lumière et l’austère beauté des Alpilles, du Luberon, du bord de Durance où s'affairent les lavandières.
Sa lavandière de 1860, il la peint à l'âge de 26 ans. Il nous la montre de dos, et légèrement en plongée; on ne voit pas le ciel ni le soleil, mais on en voit la chaleur qui pèse sur son dos.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...