In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 21 décembre 2013

Alan Maley - Untitled
Une image et des mots. L'illustrateur anglais Alan Maley (1931-1995) est une référence dans le monde du cinéma pour son travail sur les effets spéciaux, en particulier avec le procédé de la peinture sur cache ou matte painting. Mais aujourd'hui, c'est sa peinture de la Belle Époque (ou de l'époque édouardienne selon qu'on se place du côté français ou du côté britannique) que je veux mettre à l'honneur.



Et pour aller avec, je pense à ces quelques vers de Jean-Michel Maulpoix, extraits de Pas sur la neige (2004).
Nous ne sommes que pas sur la neige, empreinte légère, fugace, brouillée souvent, mais brillante, puisque le poids de notre corps comprime en cristaux la précaire poudre de ce monde.

dimanche 15 décembre 2013

Adolf Fassbender - Just drifting (1953)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand Adolf Fassbender (1884-1980), émigré aux États-Unis en 1911 où il sera l'un des membres fondateurs de la Photographic Society of America.

A.Fassbender - Onward (1937)








Représentant du mouvement pictorialiste, qui entend élever la photographie au rang des beaux-arts,  il publie en 1937 Pictorial Artistry : The Dramatization of the Beautiful in Photography.
Il s'agit, par l'emploi d'effets tels que le clair-obscur, le flou, les cadrages, ou encore des techniques de tirage particulières, de donner une vision "impressionniste" du réel, marquée par la sensibilité du photographe.

VM1
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dimanche 8 décembre 2013

V. de Saedeleer - Paysage de neige (nd)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du belge Valerius de Saeldeleer (1867-1941), figure majeure - aux côtés de George Minne et des frères Van de Woestjine - de ce que l'on a pu appeler l'École de Laethem.

V. de S. - Ferme dans la neige (1907)
 
Ce qu'il peint, c'est toujours plus ou moins les mêmes paysages, austères et paisibles, déclinés dans des tableaux imprégnés de symbolisme et pleins d'une sensibilité quasi-mystique. On peut y déceler l'influence qu'a pu avoir sur son art, après une première période plutôt marquée par les Impressionnistes, un tableau comme Les chasseurs dans la neige de Brueghel l'Ancien.

ZU1
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samedi 7 décembre 2013

Brassaï - L'horloger de la rue Dauphine (1930)
Une image et des mots. À propos de ce qu'est le temps, Saint Augustin disait à peu près que si personne ne l'interrogeait il le savait, mais que si on le lui demandait, alors il l'ignorait...
Pour illustrer cette photo de Brassaï, L'horloger de la rue Dauphine (1930), voici un poème de Borgès, dont je proposerai ensuite une traduction :

Somos el río (Los Conjurados, 1985)

Somos el tiempo. Somos la famosa
parábola de Heráclito el Oscuro.
Somos el agua, no el diamante duro,
la que se pierde, no la que reposa.
Somos el río y somos aquel Griego
que se mira en el río. Su reflejo
cambia en el agua del cambiante espejo,
en el cristal que cambia como el fuego.
Somos el vano río prefijado,
rumbo a su mar. La sombra lo ha cercado.
Todo nos dijo adiós, todo se aleja.
La memoria no acuña su moneda.
Y sin embargo hay algo que se queda
y sin embargo hay algo que se queja
.

***

Nous sommes le fleuve (Les Conjurés, 1985)

Nous sommes le temps. Nous sommes la fameuse
parabole d'Héraclite l'Obscur.
Nous sommes l'eau, pas le diamant inaltérable,
celle qui se perd, pas celle qui dort.
Nous sommes le fleuve et nous sommes ce Grec
qui se mire dans le fleuve. Son reflet
change dans l'eau du miroir changeant,
dans le cristal qui change comme le feu.
Nous sommes le vain fleuve inévitable
orienté vers sa mer. L'ombre l'a enveloppé.
Tout nous dit adieu, tout s'éloigne.
La mémoire ne bat pas monnaie.
Et pourtant il y a quelque chose qui reste
et pourtant il y a quelque chose qui se plaint.
CG1
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JP4 ICI