In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 16 juin 2013

B. Davidson - Statue of Liberty (1958)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Bruce Davidson (b.1933), figure majeure de la photographie documentaire américaine du XXe siècle. Membre de l’agence Magnum depuis 1958, il se fait très tôt remarquer avec The Dwarf (1958), une série consacrée à un clown de cirque dans laquelle il affirme déjà son goût pour les marges sociales et les trajectoires singulières.
Il consacre ensuite plusieurs années à des projets au long cours : d'abord Brooklyn Gang (1959), sur une bande d’adolescents désœuvrés ; j'aime particulièrement un des clichés de cette série et il fera l'objet d'une future publication.

B. Davidson - Time of change (1963)
Viennent ensuite East 100th Street (1966–1968), sur les habitants d’un quartier défavorisé de Harlem ; et surtout Time of Change (1961–1965), un témoignage sobre et puissant sur la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, le Civil Rights Movement. "Je n’ai jamais cherché à capturer l’instant décisif. Ce que je cherche, c’est l’instant durable." (interview, Magnum Photos, 2006)
JC1

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dimanche 9 juin 2013

Karine Romanelli - Je dérape (2011)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de Karine Romanelli, dont je ne sais pas grand-chose sinon qu’elle est née en 1971 et vit aujourd’hui en région parisienne.
Elle travaille le collage numérique, qu’elle imprime sur toile ou sur papier, mêlant architecture, photographie, design et peinture. Par strates visuelles, elle juxtapose fragments urbains, figures féminines, références à l’art classique ou à la publicité rétro, dans un esprit à la fois pop, graphique et maîtrisé.

K.R. - Après la pluie (2012)
Karine Romanelli revendique une filiation avec le surréalisme et le photomontage du XXe siècle, mais dans une veine plus ludique, décorative, sans volonté subversive. Techniquement ce n’est plus le collage à l’ancienne, tel que je l’ai découvert adolescent avec Jacques Prévert ; ici, les outils ont changé, mais le plaisir du télescopage visuel demeure.
J’aime toujours autant ce jeu de collision douce entre des registres hétérogènes, cette façon d’associer des images pour leur faire dire autre chose, autrement.
Et puis comme le rappelait Max Ernst dans sa grande sagesse : « Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage. »
Pour en savoir plus sur le travail de Karine Romanelli, c’est ICI.
RL1

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dimanche 2 juin 2013

W.S. - Sunday morning, Oldham (1946)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et réalisateur anglais d'origine autrichienne Wolfgang Suschitzky (b.1912).
Né à Vienne, émigré en Angleterre dans les années 1930 pour fuir le nazisme, comme nombre de ses compatriotes et d'Allemands - parmi lesquels plusieurs photographes. Il arrive à Londres à l'âge de 24 ans, en 1935, où il sera employé par des publications politiquement influentes comme par exemple Weekly Illustrated.

W.S. - Charing Cross Rd, London
(1936)
Ce travail socialement engagé va profondément imprégner son travail d'une approche humaniste à la fois intense et pleine de spontanéité.
I've never "arranged" my photographs, I've always been an observer.
Perspectives originales, angles inhabituels, les compositions de Suschitzky font écho au regard d'un Brassaï ou d'un Cartier-Bresson.

samedi 1 juin 2013

William Turner - Stonehenge, twilight (c.1840)
Une image et des mots. Pour fêter le solstice, il fallait bien Stonehenge.
Le voici (à l'aube ou au crépuscule?) par l'aquarelliste William Turner (1789-1862), dit William Turner of Oxford, pour le différencier du célébrissime - et éblouissant - Joseph Mallord William Turner.
Et puisque le temps, comme l'écrivait Charles d'Orléans, "a laissé son manteau de vent, de froidure et de pluie", voici pour célébrer l'arrivée de l'été ce court poème d' A. Rimbaud :

Sensation.

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

FL2
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C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...