In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 19 mai 2013

William Eggleston - Untitled (c.1983)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain William Eggleston (b.1939), pionnier de la photographie couleur aux États-Unis. Originaire du Sud profond, d'abord inspiré par le travail de Robert Frank et marqué par "l'instant décisif" de Cartier-Bresson, il délaisse rapidement le noir et blanc - alors seul considéré comme artistique -, pour photographier le quotidien de l'Amérique des 60s dans toute sa banalité - stations services, snack-bars, automobiles ...
 
W. E. - The red ceiling (1973)
Tout, chez lui, devient matière à image, à condition d’être vu avec une attention radicale. « Je photographie la vie que je mène, telle qu’elle se présente, » disait-il. À la fin de la décennie il aura fait entrer la photographie couleur dans l'histoire de l'art. 
C'est alors qu'il enseigne à Harvard, en 73 et 74, qu'il découvre la technique d'impression du dye-transfer. Ce procédé coûteux permet une restitution des couleurs inégalable, et à propos d'une de ses photographies les plus célèbres, The red ceiling (ci-contre), Eggleston dira qu'aucune reproduction n'a jamais rendu justice à la beauté du tirage original
En 1976, une exposition au MoMA de New York bouleverse les codes et fait scandale : pour la première fois, la couleur est considérée comme un médium artistique à part entière, grâce à lui.

samedi 18 mai 2013

Graffitis sur la maison de Juliette, Vérone
Une image et des mots. Pour accompagner ce cliché du mur de la maison de Juliette, gravé de milliers de promesses d'amour éternel, j'ai choisi ces quelques vers extraits de Le Prophète (1923), de Khalil Gibran...

Laissez l’espace entrer au sein de votre union.
Et que les vents du ciel dansent entre vous.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une chaîne.
Laissez-le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.
Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas à la même coupe.
Donnez à l’autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.
Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu’elles vibrent de la même harmonie.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l’un de l’autre.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l’ombre l’un de l’autre
BC1

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dimanche 12 mai 2013

M. Dakowicz - Hope, Kolkata, India (2007)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe de rue polonais Maciej Dakowicz (b.1976). Originaire de Białystok, il se forme d’abord dans un domaine qui semble à des années-lumière du regard photographique : l’informatique. Ce n’est qu’après ses études qu’il s’oriente vers la photographie, qu’il pratique d’abord à Cardiff, où il vit de 2004 et 2012 et qui devient bientôt le théâtre privilégié de ses premières séries.

M. D. - Cardiff, Wales (2011)
C'est celle qu'il consacre aux nuits de la capitale galloise, Cardiff after dark, qui le fait connaître, et il s’impose rapidement comme l’un des observateurs les plus affûtés - et les plus ambigus - de la comédie humaine urbaine. Il dit, dans un entretien : « Je ne cherche pas des choses spéciales. Je suis juste dans la rue, et j’essaie de voir. »
Il est membre de deux collectifs de photographes de rue, In-Public et surtout Un-Posed, un groupe créé pour promouvoir le travail de ses compatriotes. Il passe ensuite par Londres avant de s'installer à Bombay où il vit et travaille actuellement. The world is where you stop, disait Tomasz Tomaszewski, l'un des grands précurseurs de la photo de rue polonaise.

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dimanche 5 mai 2013

Escher - Autoportrait (1935)

Le vide-grenier du dimanche. Deux lithographies du graveur hollandais Maurits Cornelis Escher (1898-1972), artiste inclassable - déjà évoqué ici en novembre 2012 - dont l’œuvre a fasciné aussi bien les amateurs d’art que les mathématiciens, les architectes ou les rêveurs.
Né à Leeuwarden, il suit une formation en arts décoratifs à Haarlem, mais c’est lors de ses voyages dans les années 1920, notamment en Italie et en Espagne, que son regard s’ouvre à de nouveaux mondes : entre les mosaïques mauresques de l’Alhambra et les ruelles en escalier des villages méditerranéens, il trouve les motifs qui nourriront toute son oeuvre. Il s’intéresse très tôt aux constructions impossibles, aux jeux d’échelle, aux métamorphoses visuelles, à tout ce qui peut faire basculer la représentation d’un espace dans l’incertitude. Ses œuvres, le plus souvent en noir et blanc, mêlent une précision quasi scientifique à une liberté d’invention et d’interprétation sans bornes.. "My work is a game, a very serious game."
Escher - Reptiles (1943)

Alors comment choisir dans cet univers étourdissant ? Parmi ses architectures impossibles - comme Le belvédère -, ses passages virtuoses de la deuxième à la troisième dimension (voir Dessiner), ou ses combinaisons de motifs qui se métamorphosent peu à peu en de nouvelles figures, à l’image du Ciel et la mer… Le monde d’Escher, à la croisée de l’art et des mathématiques, a été profondément marqué par ses rencontres avec les mathématiciens britanniques Penrose et Coxeter. Son œuvre invite à un émerveillement sans fin.
"The things I want to express are so beautiful and pure."

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