In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 4 novembre 2012

Bill Rauhauser - Kresge Court, Detroit (1970s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Bill Rauhauser (b.1918).
Sa vocation pour la photographie est née en 1947 précisément, à l'occasion d'une exposition à New York consacrée à Henri Cartier-Bresson et à la lecture dans le fascicule de présentation d'une citation du français :
"La photo n'est pas un passe-temps. L'art réside dans la manière de voir".

B.R. - Three on a bench, Detroit
(1952)



Trois ans plus tard, Edward Steichen était de passage à Detroit pour y promouvoir la formidable expo "The Family of Man", ICI, qui devait être présentée en 1955 au MoMA de New York.
À cette occasion il invita les photographes locaux à présenter leur travail, et c'est ce cliché de Rauhauser, "Three on a bench" qui fut choisi pour être incorporé à l'exposition itinérante qui allait être vue par 9 millions de visiteurs. The rest is history...

samedi 3 novembre 2012

Une image et des mots. J'ai découvert par hasard ce petit film d'animation, ici, qui bien sûr, et malgré une tonalité sans doute plus proche de Kafka que de Borges, évoque immédiatement les aberrations spatiales d'Escher.
À quelle connaissance de l'espace et de l'objet notre perception nous permet-elle d'accéder ? Nous savons que ces moines ne gravissent ni ne descendent cet escalier impossible, inspiré du triangle paradoxal de Penrose, ici, mais peut-on le "voir" ?

Escher - Ascending and descending
(lithographie 1960)
Peu importe; c'est à l'infini, et à l'idée de l'éternel retour, qu'Escher nous confronte.

« Le temps peut-il être enclos dans le mouvement nécessaire d’une liaison logique? » s’interrogeait le philosophe mathématicien - et marxiste - Pierre Raymond (in La résistible fatalité de l'histoire)

Pour aller plus loin dans la réflexion à laquelle invite le travail du graveur hollandais, un livre de Douglas Hofstadter ici.
Plus qu'une mise en relation des mathématiques, des arts, et de la musique, il s'agit ici d'étudier dans quels mécanismes neurologiques cachés la cognition trouve son origine.

Et, pour découvrir l'oeuvre d'Escher, c'est ici.


Et si un jour ou une nuit, un démon se glissait furtivement dans ta plus solitaire solitude et te disait : ” Cette vie, telle que tu la vis et l’a vécue, il te faudra la vivre encore une fois et encore d’innombrables fois; et elle ne comportera rien de nouveau, au contraire, chaque douleur et chaque plaisir et chaque pensée et soupir et tout ce qu’il y a dans ta vie d’indiciblement petit et grand doit pour toi revenir, et tout suivant la même succession et le même enchaînement – et également cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et également cet instant et moi-même. Un éternel sablier de l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des poussières !
Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir

"Nous reviendrons avec le cours des choses réversibles, avec la marche errante des saisons, avec les astres se mouvant sur leurs routes usuelles [...]
[...] et les signes qu'aux murs retrace l'ombre remuée des feuilles en tous lieux, nous les avions déjà tracés."
Saint-John Perse, Vents

dimanche 28 octobre 2012

C.M. - KKK, Columbia, South Carolina
(1952)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe gréco-américain Constantine Manos (b.1934), collaborateur de nombreux magazines dont Life et membre de l'agence Magnum Photo.
Au lycée il fait partie du club photo et devient à 19 ans le photographe officiel du Boston Symphony Orchestra dans sa résidence d'été de Tanglewood ; ce travail fera l'objet de sa première publication : Portrait of a symphony.
Diplômé en 1955 de l'Université de Caroline du Sud en littérature anglaise, il fait son temps dans l'armée puis part s'installer à New York où il va rapidement collaborer avec divers magazines.

C. Manos - Man reading a newspaper
De 1961 à 1964, il vit en Grèce, et c'est pendant cette période qu'il rejoint l'agence Magnum dont il deviendra membre à part entière en 1965, dès son retour aux États-Unis.
L'année 1995 voit la publication de son travail en couleur sur les américains, American Color, qui fera l'objet d'une future publication.

ET1
ICI

dimanche 21 octobre 2012

Izaak Levitan - Brouillard d'automne (1899)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste russe Izaak Levitan (1860-1900), admirateur de Corot et ami de Chekhov.
Figure centrale de l'art paysager russe du XIXe siècle, il est réputé pour ses paysages empreints de lyrisme et de profondeur émotionnelle.
Né en Lituanie dans une famille juive modeste, Levitan subit très jeune des épreuves personnelles, notamment la mort prématurée de ses parents.
Ces événements marquants influencèrent son art, imprégné d’une mélancolie caractéristique.

I. L. - Automne (1896)
Levitan a étudié à l'École de peinture, de sculpture et d'architecture de Moscou, où il suit notamment l'enseignement de Vassili Polenov qui va considérablement l'influencer, et d'Aleksey Savrasov, deux figures majeures du paysagisme russe qui feront un jour ou l'autre l'objet d'une publication sur ce blog.
L'oeuvre de Levitan,  qui se distingue par des paysages qui transcendent le réalisme pour exprimer des émotions profondes et des réflexions sur la nature humaine, représente le point culminant de la peinture paysagiste russe du 19ème. Imprégnée, selon les mots du peintre paysagiste américain Armand Cabrera, d'une profonde portée sociale et philosophique, elle dépasse la seule représentation de la nature. Levitan est considéré comme étant le père de ce que l'on appelle le mood landscape ; comme son ami Chekhov, il recourt à la nature comme à une métaphore des émotions humaines, et ses oeuvres continuent aujourd'hui d'être célébrées comme des expressions profondes de l'âme russe et de la puissance de la nature.

photo Seb soWat
Vu Richard Hawley, hier soir au Krakatoa à Bordeaux. 
Voici sa version de Lonesome town.

NH1 ICI