| PM2 |
In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
dimanche 22 avril 2012
samedi 21 avril 2012
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| Anon. - Point Bridge, Pittsburgh (1900) |
Une image et des mots. Un beau cliché du Point Bridge, construit en 1877 sur la rivière Monongahela à Pittsburgh.
Et pour l'accompagner, même si le pont dont il parle se trouve à New York, un récit d'Henry Miller qu'il a publié sous le titre original The Fourteenth Ward dans le recueil de nouvelles Black Spring (1936)
Le 14e district.
On marche dans la rue la nuit, et le pont se dresse contre le ciel comme une harpe, et les yeux gangrenés de sommeil corrodent les bicoques de leur feu; déflorent les murs; l'escalier s'effondre dans un brouillard confus et les rats dégoulinent à travers le plafond; une voix est clouée contre la porte et de longues choses rampantes munies d'antennes veloutées et d'un millier de pattes tombent des tuyaux comme des gouttes de sueur. Fantômes joyeux et meurtriers, hululant comme la bise nocturne et maudissant comme des hommes au sang chaud; cercueils bas et creux, avec des tiges au travers du corps; bave du chagrin suintant dans la chair froide et cireuse, marquant les yeux morts au fer rouge, paupières dures et tailladées des moules morte. On tourne en rond dans une cage circulaire sur des plans mouvants, étoiles et nuages sous l'escalier roulant, et tournent les murs de la cage, et nul, ni homme ni femme, qui n'aie queue ou griffes, alors que sur toutes choses s'inscrivent les lettres de l'alphabet marqué au fer et au permanganate. On tourne et retourne en rond dans la cage circulaire au roulement de la canonnade; le théâtre est incendié et les acteurs ne cessent pas de débiter leur texte; la vessie éclate, les dents tombent, mais le gémissement plaintif du clown est pareil au bruit de chute des pellicules. On tourne par nuits sans lune dans la vallée des cratères, vallées des feux éteints et crânes blanchis, des oiseaux sans ailes.
On tourne et tourne et retourne, à la recherche du moyeu et du nodule, mais les feux ne sont plus que cendre et le sexe des choses est caché dans un doigt de gant.
[.....] Ô monde, étranglé, effondré, où sont les puissantes dents blanches? Ô monde, qui sombres avec des balles d'argent, les bouchons et les appareils de sauvetage, où sont les crânes roses? Ô monde glabre et glaireux, mâché maintenant et recru de fatigue, sous quelle lune morte reposes-tu, lumineux et glacé ?
dimanche 15 avril 2012
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| L. McCartney - Los Angeles (1968) |
Diplômée en Histoire de l'art de l'Université de l'Arizona, elle apprend la photographie en autodidacte ; parmi ses modèles, elle cite Walker Evans (voir juil. 2012), Dorothea Lange (voir mars 2013), et Edward Weston (voir fév. 2014). Edward Steichen (voir mars 2010), qu'elle découvrira plus tard, viendra augmenter cette liste.
C'est un reportage sur les Rolling Stones pour Town and Country, à l'occasion d'un événement promotionnel à bord d'un bateau de croisière sur l'Hudson River, qui va lancer sa carrière de photographe professionnelle dans les années 60.
Devenue la photographe attitrée du Fillmore East, elle va photographier tous les grands noms du rock des 60s, les Stones, Otis Redding, Frank Zappa, Eric Clapton, les Doors, Cream, Hendrix, le Grateful Dead...
En 1967, après avoir été nommée photographe américaine de l'année, elle est en mission à Londres pour réaliser un reportage sur les Swinging Sixties. C'est là, au Bag O' Nails Club, qu'elle fait la connaissance de Paul McCartney, qu'elle reverra quatre jours plus tard chez Brian Epstein pour la sortie de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Et the rest, comme disent les anglais, is history.
dimanche 8 avril 2012
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| Richard Estes - Cafe Express (1975) |
Formé au School of the Art Institute de Chicago, il développe une peinture méticuleuse, inspirée de ses propres photographies de New York, Chicago ou Paris. Il joue avec les reflets et les distorsions produites par les surfaces réfléchissantes, pour créer des compositions complexes où réalité et illusion se confondent, des images figées qui questionnent notre perception du réel dans un monde saturé d’images et de transparences.
I've always been interested in the way light and shadow interact with surfaces. That's what my work is about, capturing the play of light on surfaces and making it come alive in paint.
samedi 7 avril 2012
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| Jack London - People of the abyss |
Un an plus tard, en 1903, il publie People of the abyss (paru en France sous le titre Le peuple d'en-bas ou Le peuple de l'abîme). Ce cliché en est tiré.
Les mots qui suivent ne sont pas extraits de ce livre, mais de celui de George Orwell, Down and out in Paris and London, paru trente ans plus tard en 1933 et traduit en français sous le titre Dans la dèche à Paris et à Londres. Orwell y évoque les "Rowton Houses", des établissements d’accueil propres et confortables nés en 1892 à l’initiative du politicien et philanthrope Lord Rowton, et qui allaient remplacer les sordides « doss-houses » et autres « charity refuges » photographiés par Jack London et où se réfugiaient les miséreux quand ils ne dormaient pas sur les berges de la Tamise.
« As a last hope Paddy suggested trying a Rowton House; by the rules they would not let us in before seven, but we might slip in unnoticed. We walked up to the magnificent doorway (the Rowton Houses really are magnificent), and very casually, trying to look like regular lodgers, began to stroll in. Instantly a man lounging in the doorway, a sharp-faced fellow, evidently in some position of authority, barred the way.
« You men sleep ‘ere last night? »
« No »
« Then –off »
We obeyed, and stood two more hours on the street corner. It was unpleasant, but it taught me no to use the expression ‘street corner loafer’, so I gained something from it. »
***
« En désespoir de cause Paddy suggéra de nous rabattre sur un Rowton House : le règlement interdisait toute entrée avant sept heures, mais nous pourrions peut-être nous y faufiler en douce.
Nous nous approchâmes du magnifique portail (les Rowton Houses sont vraiment de splendides édifices) et d’un air très dégagé, affectant l’allure de vieux habitués, entreprîmes de nous introduire dans la place.
Aussitôt, un individu qui jusqu’ici paraissait bayer aux corneilles, un homme au visage sévère,
manifestement investi d’une certaine autorité, s’interposa pour nous barrer le passage.
« V’s avez dormi ici hier soir ? »
« Non »
« Alors ouste ! »
Nous obéîmes et fîmes pendant deux heures encore le pied de grue au coin de la rue.
Ce fut un sale moment à passer, mais j’appris du moins à user avec plus de discernement de l’expression « glander dans les rues », et j’en ai donc tiré quelque chose."
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