In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 9 octobre 2010

Rose Nadau (1947)
Une image et des mots. Un cliché de la photographe bordelaise Rose Nadau (1910-2007)
Que peut-on chercher dans les livres quand on est confronté à l'absurdité du monde ? Des clés pour le comprendre, ou des ailes pour s'en évader ?
Les mots pour accompagner cette image sont extraits de La mémoire des vaincus (1989), de Michel Ragon.

— A quoi ça sert, tous ces bouquins ? demanda Flora d'un air dégoûté.
— Regardez, les enfants, dit Valet. A droite, vous avez les romans et la poésie. A gauche, le social, la politique. D'un côté le rêve, de l'autre côté l'action. Quand vous posséderez les deux, vous pourrez conquérir le monde.
— Allons, Valet, ne t'emballe pas, dit le libraire, Les choses sont plus complexes, Les romans, c'est aussi de l'action sociale et la politique, c'est aussi du rêve.
Quant à conquérir le monde, qu'en ferais-tu ? C'est la conquête de soi-même, qui importe.

dimanche 3 octobre 2010

C. Willink - Paysage avec statue renversée (1942)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du néerlandais Albert Carel Willink (1900-1983), proche avec son compatriote Pyke Koch de la Nouvelle Objectivité allemande (la Neue Sachlichkeit) qui dans les années 1920 succède à l'expressionnisme. 

C. Willink - Vue sur une baie
(1935)







C'est un portraitiste réputé, mais aussi le peintre virtuose d'un monde étrange, parfois inquiétant et souvent comme ici évocateur de l'Antiquité. 
Son art - estampillé ici et là "néo-réaliste" ou "réaliste magique"  -, peut aussi faire penser aux peintures métaphysiques de Giorgio de Chirico qui illustre lui aussi un courant plus classique de ce mouvement.
VB1
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dimanche 26 septembre 2010

Robert Doisneau - Prévert devant Mérode (1953)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Robert Doisneau (1912-1994), considéré avec Henri Cartier-Bresson et Willy Ronis comme l'un des fondateurs de ce que l'on appelle la photographie humaniste - un courant à l'origine français et qui le restera d'ailleurs majoritairement.
Jeune homme, Doisneau fréquente à Paris l'École Estienne pour y apprendre les métiers du livre, mais il affirmera toujours que son éducation la plus importante viendra des rues du quartier ouvrier de Gentilly. En 1929, pour améliorer son dessin il commence à photographier, alors que les idées modernistes commencent à promouvoir la photographie comme le principal medium pour la publicité et le reportage. Doisneau travaille alors pour le photographe publicitaire André Vigneau, dans le studio de qui il rencontre de nombreux artistes avant-gardistes, et c'est à cette période qu'il commence à photographier les rues et les quartiers de Paris.

R. D. - Marguerite Duras (1952)
Sa carrière interrompue par la Seconde Guerre mondiale, Doisneau s'engage dans la Résistance, où il met ses compétences à profit pour alimenter la clandestinité en faux documents. En 1945, il retourne à la publicité mais s'adonne aussi à la photographie de mode et au reportage.
Son premier livre, "La banlieue de Paris" parait en 1949. Dans les années 50, Doisneau est actif au sein du Groupe des XV, qui se donne pour mission de promouvoir la photographie comme moyen d'expression artistique.
Son oeuvre est marquée par une approche poétique teintée d'un humour aussi subtil que sa résistance à l'ordre établi, et, surtout, par un profond humanisme.
Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur [...] On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux.
La trogne de Prévert devant Mérode, et le beau portrait de Marguerite Duras seule à la terrasse du Petit Saint-Benoît, à Paris ; aucun amour au monde ne peut-il tenir lieu d'amour ?
BO1

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dimanche 19 septembre 2010

Paul Émile Chabas - Matinée de septembre (1912)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur Paul Émile Chabas (1869-1937), frère de Maurice et élève de Bouguereau à l'École des beaux-arts de Paris. Il s’est illustré dans la peinture de genre, mais ce sont surtout ses nus féminins, baignés d’une lumière subtile et souvent placés dans des décors naturels, qui lui ont valu la reconnaissance.

P.E.Chabas - Femme au bord de la mer
(1890)



Son tableau le plus célèbre, Matinée de septembre (1912), ci-contre, lui a valu une renommée internationale, mais aussi un scandale aux États-Unis lors de sa présentation en mai 1913 en raison de son caractère jugé trop audacieux.
Il est aujourd'hui visible au Metropolitan de New York. Chabas y avait mis, disait-il, tout ce qu'il savait de la peinture.

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