In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 25 juillet 2010

B. Dylan - Train tracks (2008)
Le vide-grenier du dimanche. Deux aquarelles de Bob Dylan, vu en concert à Bordeaux le 29 juin dernier.
La première est une des nombreuses versions de sa série Train tracks.

B.D. - Sunflowers (2005)
Je me sens l'âme d'un vagabond...
Et j'ai besoin de voir les fils télégraphiques
Danser allègrement à côté des wagons...
Paul Gadenne (1926)

Il ne l'a pas jouée ce soir-là, mais voici sous ce billet une de mes chansons préférées de Dylan. L'image n'est pas belle, le son n'est pas bon, mais cette version est splendide.
BD2

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dimanche 18 juillet 2010

Ralph Gibson - Christine (1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Ralph Gibson (b.1939), remarquable pour son approche minimaliste et graphique de la photographie. Né à Los Angeles, Ralph Gibson étudie la photographie à l’Institut d’art de San Francisco avant de servir dans la marine américaine comme photographe. Il débute sa carrière comme assistant de Dorothea Lange, célèbre pour ses images de la Grande Dépression, puis travaille avec Robert Frank sur divers projets cinématographiques. Ces expériences influencent son regard, mais Gibson s’éloigne progressivement du documentaire pour développer un langage visuel plus subjectif et introspectif.
R.G. - Hand with a rose
(1960)

Dans les années 1970, il se distingue par des photographies en noir et blanc aux contrastes marqués, où le détail devient un élément narratif essentiel.
Il y joue, comme ci-dessus, avec le cadrage serré, la lumière tranchée et des compositions souvent fragmentaires, créant ainsi des images à la fois réalistes et mystérieuses.
Amateur de poésie et de musique - il a consacré une belle série à la guitare -, il fut aussi proche des poètes et écrivains Beat comme Ginsberg ou Kerouac que de l'univers d'un Borgès...
Le premier cliché fait partie de la belle série Infanta, le second de la série San Francisco, ville-berceau de la Beat Generation.
"Even though fixed in time, a photography evokes as much feeling as that which comes from music or dance. Whatever the mode - from the snapshot to the decisive moment to multi-media montage - the intent and purpose of photography is to render in visual terms feelings that often elude the ability of words to describe." 
DR1

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samedi 17 juillet 2010

Andrew Wyeth - Monday morning (1955)

Une image et des mots. Une oeuvre du peintre américain Andrew Wyeth, déjà présenté en janvier 2009 et sur qui je reviendrai sans doute. Cette aquarelle, pour l'apparente trivialité de son sujet et la manière dont il est traité - un simple panier d'osier, et son ombre portée sur le sol et le mur ensoleillé -, est tout simplement un de mes tableaux préférés.
Pour l'accompagner, quelques lignes de Joyce, de son Portrait de l'artiste en jeune homme (1916).

Trois choses sont nécessaires à la beauté : intégralité, harmonie et éclat. Ces choses correspondent-elles aux phases de l'appréhension ? [.....] Regarde ce panier. [.....] Afin de voir ce panier, ton esprit le sépare d'abord de tout l'univers visible qui n'est pas ce panier. La première phase de l'appréhension est une ligne de démarcation tracée autour de l'objet à appréhender. Une image esthétique se présente à nous soit dans l'espace, soit dans le temps. [.....] Mais, temporelle ou spatiale, l'image esthétique est d'abord lumineusement perçue comme un tout bien délimité sur le fond sans mesure de l'espace ou du temps, qui n'est pas cette image. Tu l'appréhendes comme une chose une. Tu la vois comme un seul tout. Tu appréhendes son intégralité, voilà l' "integritas".
Après avoir senti que cette chose est une, tu sens maintenant que c'est une chose. Tu l'appréhendes complexe, multiple, divisible, séparable, composée de ses parties, résultat et somme de ces parties, harmonieuse. Voilà la "consonantia". [.....]
Lorsque tu as appréhendé le panier en question comme une chose une, lorsque tu l'as analysé selon sa forme, lorsque tu l'as appréhendé comme un objet, tu arrives à la seule synthèse logiquement et esthétiquement admissible : tu vois que ce panier est l'objet qu'il est, et pas un autre. L'éclat dont il parle c'est, en scolastique "quidditas", l'essence de l'objet.

VM1

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dimanche 11 juillet 2010

C. Drake - Mineur de charbon à Donetsk
(2006)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine Carolyn Drake (b.1971).
Formée en histoire à la prestigieuse Brown University, elle travaille d’abord dans le multimédia à New York avant de se tourner, à 30 ans, vers la photographie, qu’elle exerce notamment en Asie centrale et dans le sud des États-Unis. Son travail mêle photographie documentaire, poésie visuelle et approche collaborative : les personnes photographiées participent activement à la construction des images ou du récit. Dans Wild Pigeon (2014), par exemple, réalisé au Xinjiang, elle invite des Ouïghours à dessiner, écrire ou peindre directement sur ses photos, faisant ainsi du livre un objet hybride, entre enquête et narration partagée.
C.D. - Zhetisay Hotel, Kazakhstan
(2009)

D’abord saluée pour ses reportages dans des régions frontalières ou marginalisées - l’Ouzbékistan, le Xinjiang, le delta du Mississippi -, elle s’affranchit ainsi peu à peu des codes classiques du documentaire pour construire des récits plus ouverts, mêlant archives, mises en scène, objets brodés, écritures et portraits.
Son travail, toujours en dialogue avec les communautés rencontrées, aborde les questions d’identité, de territoire et de mémoire. Installée d'abord en Ukraine puis à Istanbul depuis 2007, elle y développe Two Rivers, un projet au long cours sur les traces des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale. Carolyn Drake est membre de l’agence Magnum.

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...