In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 27 décembre 2008

A/U - Allemagne (1930)

Une image et des mots.
Or le Père Noël lui-même est démonétisé. Les enfants, qu'il emplit naguère de révérence et de frisson sacré, le chahutent aujourd'hui aux portes du Printemps. C'est depuis qu'on le fabrique en série. On croit au Père Noël, pas à dix Pères Noël, pas à cinquante, pas à un syndicat. On a tort de commercialiser ; le commerce tue la foi et la poule aux oeufs d'or. La Noël, la fête des mamans, le jour des pères, entre une journée du détergent et une journée du rasoir à lame bleue. On ne sait plus ce qu'ont été les choses. Elles ne sont plus. La Noël se vend deux mois d'avance. Il faut relire Pourrat pour la retrouver. On ne sait plus ce que purent être une pomme, une rose, une bague, voire un âne, un pâté. C'étaient des trésors spirituels. Ils brillent dans l'ombre du vieux temps, désirs du coeur, désirs de l'âme, hautes récompenses de longues vertus, plaisirs profonds et presque abstraits. On ne sait plus ce que furent la polaire, les Trois Rois, l'étoile du Bouvier. Ni cette tranquillité de la neige de minuit, qui fut une sérénité de l'âme. Ni cette "grande nuit d'astres et d'anges" qui prit une odeur de jardin quand passa l'étoile du berger. Nous avions tous au fond du coeur je ne sais quel arbre de Noël que les marchands ont mis en vente. Tant pis pour lui, tant pis pour nous, tant pis pour eux. Tout ne se reboise pas. Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Alexandre Vialatte, chronique de La Montagne (1952-1971).

dimanche 21 décembre 2008

Anna Syperek - Twilight

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la canadienne Anna Syperek (b.1951), née en Angleterre de parents anglais et polonais.
Elle étudie la peinture et l'histoire de l'art à la York University de Toronto puis, en 1971, part s'installer à Antigonish où elle se forme en autodidacte à l'aquarelle.
Six ans passent avant qu'elle ne reparte, pour cette fois étudier la gravure au Nova Scotia College of Art and Design d'Halifax.
Elle obtient son Bachelor of Fine Arts en 1980, et retourne s'installer à Antigonish où elle crée son atelier.

A.S. - Twilight, College St. (1995)
Much of what I paint is just around my house - looking out the window at breakfast, or something on the way in to town. Sometimes, I'm hit over the head with an image that I just must paint, or sometimes I see the same thing over and over and then suddenly I'm seeing it in a different way, and what I see is full of meaning, significance and beauty. I try to recreate that "seeing", revealing the truth, unity and coherence of everyday life.

dimanche 14 décembre 2008

A.Aubrey Bodine - Jessie's coffee shop

Le vide-grenier du dimanche. 
Deux clichés du photographe et photojournaliste américain A. Aubrey Bodine (1906-1970), considéré comme un des représentants majeurs du courant pictorialiste aux États-Unis.

A.A.B. - Journey's end (1950)

Engagé en 1923 au Baltimore Sunday Sun comme garçon de courses, il y entame sa carrière de photographe à partir de 1927 et va dès lors, pendant plus de 40 ans, documenter la vie et les traditions du Maryland. Il est considéré comme l'un des photographes les plus influents de sa génération, et Rob Hiaasen, un de ses collègues journalistes au Baltimore Sun, disait de lui : Aubrey Bodine was a master photographer who had an extraordinary vision of beauty in ordinary things. Il n'y a rien de plus extraordinaire que ce qui est ordinaire, aurait dit Chesterton.

dimanche 7 décembre 2008

Victor de Budt - Le passeur (1929)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du belge Victor-Frans de Budt (1886-1965), dont les quelques oeuvres découvertes par hasard sur Internet m'ont suffisamment intéressé pour avoir envie de les partager ici.

V.d B. - Soir d'hiver à Bruges

Je ne sais pas grand chose de lui, sinon que c'est le déclenchement de la 1ère guerre mondiale qui le fit s'enfuir aux Pays-Bas, en compagnie de Frits Van den Berghe et de Gustave De Smet, pour s'installer à Amsterdam puis à La Haye. Mais l'ignorance a ses bienfaits, disait Disraeli, qui sont qu'on a toujours quelque chose à apprendre.
Il y fait en tous cas très forte impression parmi les critiques dès ses premières expositions, et le journaliste Cornelis Karel Elout en dit ceci : "De Budt sonde sous les surfaces troublées les profonds silences qui sont sous toute créature comme sous toute mer. Et toujours c'est la petitesse de l'homme et de la chose contre la création qu'il nous fait voir et sentir."

samedi 6 décembre 2008

Félix Thiollier - Un jour de neige (1899)
Une image et des mots. L'image est de Félix Thiollier, les mots sont de la poétesse amérindienne Joy Harjo (b.1951), de la nation Muskogee Creek.

All around the world
The wild horses are dancing
Bringing their grace
To this earth.
[.....]
The horses are dancing
To bring us back to life
To remind us of the freedom
That we have lost.

Their dance is a prayer
To the winds and the sun
To the earth and the sky
To the spirits of all things.

Their dance is a gift
To all of us
A reminder of the beauty
That lie within us all.

dimanche 30 novembre 2008

W.C. - Sunset near Roehampton (1919)

Le vide-grenier du dimanche. En ce jour anniversaire de sa naissance, deux oeuvres de l'homme d'état et Sunday painter anglais Winston Churchill (1874-1965)

W.C. - Trees near Breccles (1936)

On raconte qu'à quelqu'un qui lui conseillait de tailler dans le budget des arts pour aider à l'effort de guerre il aurait répondu :
"Mais alors, pourquoi nous battons-nous ?"

samedi 29 novembre 2008

Wayne Miller - Lovers (1957)
Une image et des mots. L'image, c'est ce cliché du photographe américain Wayne Miller.
Ont-ils trouvé chaussure à leur pied ?
Dans son commentaire au Cantique des Cantiques, Claudel nous dit ceci : "La chaussure est ce qui sépare le pied de la terre, qui l'exhausse, qui l'empêche d'être souillé par la boue et meurtri par l'obstacle. C'est de la foi, c'est de l'idée, c'est du ciel, qu'il faut nous mettre au pied si nous voulons assurer notre avancement".

Mais s'agit-il, chez Beckett, des mêmes chaussures, celles qu'Estragon tente désespérément d'enlever tant elles le font souffrir ? Ces souliers douloureux, il les enlève, les remets, les enlève encore... ; jusqu'à ce quelqu'un d'autre les trouve et lui laisse les siennes. Car chacun doit trouver chaussure à son pied et un monde à sa mesure...
" On trouve toujours quelque chose, hein Didi, pour nous donner l'impression d'exister ?"

HB3 ICI