In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 6 septembre 2008

M. B-W. - American Woolen Co (1935)
Une image et des mots. Des ouvriers de la filature American Woolen Co., photographiés en 1935 par Margaret Bourke-White.
Les mots pour accompagner cette image sont extraits du pamphlet d'Alain Fleig, Lutte de con et piège à classe, publié chez Stock (1977).

Le discours de la révolution n'est rien d'autre que le discours du système. C'est avec les mots du maître que l'esclave nomme sa situation, sa révolte et ses espoirs et toutes les tentatives de prise de parole de ces dernières années, même si elles n'ont pas le profil de la lutte des classes traditionnelle, ne font qu'en réalité suivre le système, suivre ses lignes de faille.
Le système évolue et les petits révolutionnaires cavalent derrière, s'efforçant au fur et à mesure de retisser, comme de petites ouvrières leurs dentelles, tout ce qui craque dans la trame de leur théorie, sur le terrain que le système a précisément choisi de dévoiler, c'est-à-dire le terrain qu'il a déjà virtuellement abandonné.

dimanche 31 août 2008

M.N. - Soir au bord du lac
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre allemand Max Nonnenbruch (1857-1922), réputé pour ses paysages et ses scènes de genre. Né en Thuringe, il a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Munich, et ses premières oeuvres révèlent l'influence qu'ont eu sur son travail l'école de Munich et celle de Barbizon.

M.N. - Dunes sur la plage (1914)
Max Nonnenbruch a aussi été marqué par les maîtres hollandais du 17ème, en particulier pour leur travail sur la lumière et la couleur, et par ses voyages en Italie et en Espagne qui l'ont confronté à des styles et traditions artistiques différents. L'influence des peintres de la Renaissance, par exemple, se retrouve dans son sens aigu du classicisme et son souci de la composition formelle.

samedi 30 août 2008

F.W. - Self portrait, Providence, Rhode Island (1976)
Une image et des mots. L'image, c'est un des plus de cinq cents autoportraits de la photographe américaine Francesca Woodman, sur qui je reviendrai probablement.
Pour aller avec, j'ai pensé à ce célébrissime poème en prose de Baudelaire, Enivrez-vous. Après tout, c'est aussi ce à quoi voudrait modestement inviter ce blog.

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise. Mais enivrez-vous !

Et si quelque fois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, 'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.

dimanche 24 août 2008

H. Lebasque - La lectrice (1912)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre post-impressionniste Henri Lebasque (1867-1935), souvent associé au mouvement fauviste.
"La couleur est un langage en soi, capable d'exprimer des émotions et des sensations que les mots ne peuvent pas toujours transmettre."
Formé à l'École des Beaux-Arts de Paris, fasciné par les effets de la lumière méditerranéenne, il est réputé pour ses peintures lumineuses et colorées, ainsi que pour ses portraits, paysages, et scènes de la vie quotidienne. 

H.L. - Femme en robe blanche
Mais H. Lebasque a aussi été marqué par les courants artistiques japonais, notamment l'estampe, qui ont eu une grande influence sur l'art européen à la fin du XIXe siècle. Ses compositions et ses motifs, ainsi que son recours à des couleurs vives et à des formes simples, reflètent cette influence.
"Un tableau doit avant tout toucher l'âme du spectateur, susciter en lui une émotion, une réflexion, voire même une transformation intérieure".
EB1

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dimanche 17 août 2008

L.F. - New York, bridge at night (1947)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Louis Faurer (1916-2001). Natif de Philadelphie, il commence sa carrière comme illustrateur de mode avant de se tourner vers la photographie dans les années 40. Son travail nous donne souvent à voir des clichés spontanés de citadins ordinaires, capturant la beauté et la tragédie de la vie urbaine. 
"I'm looking for something else in a photograph than just somebody walking across the street. I'm looking for a photograph that has emotional content".

L. Faurer - New York (1940s)
Au nombre de ses influences, on peut citer Eugène Atget, photographe des rues parisiennes au début du 20e siècle et à qui je pourrais consacrer tout un blog ; Walker Evans, dont il admirait le style documentaire et la capacité à saisir l'essence de la vie américaine pendant la Grande Dépression ; Henri Cartier-Bresson bien sûr et Saul Leiter dont il était l'ami ; mais aussi le peintre expressionniste abstrait Willem de Kooning pour son exploration des états émotionnels.
Bien qu'ayant été publié par divers magazines, comme Harper's Bazaar et Life, et inclus dans plusieurs expositions collectives au MoMA, sa notoriété est demeurée discrète sa vie durant et ce n'est que depuis peu que ses photographies commencent à être exposées dans des manifestations majeures autour du monde. Pour son compatriote Joel Meyerowitz, qui bien sûr sera présenté ici, les photos de Louis Faurer sont comme des tableaux de Hopper amenés à la vie. Son travail a une qualité cinématographique à la fois intime et universelle.

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