![]()  | 
| J.Pirotte - Mineur polonais (1947) | 
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe Julia Pirotte (1908-2000), née Golda Perla Diament dans une famille modeste de la région de Lublin, en Pologne, où son père travaillait comme mineur. Militante au sein des jeunesses communistes, elle est arrêtée à 17 ans et passe quatre années en prison. En 1934, elle parvient à fuir son pays grâce au Secours rouge et rejoint sa sœur réfugiée en France.
Après la Seconde Guerre mondiale, de 1945 à 1949, entre 60 000 et 70 000 Polonais installés en France choisissent de rentrer au pays pour participer à sa reconstruction - un mouvement que l’on appelle la Reemigracja. Parmi eux, environ 6 000 mineurs du Nord–Pas-de-Calais repartent vers les mines de Silésie, dont le charbon est alors essentiel au relèvement de la Pologne.
Julia Pirotte accompagne ce mouvement en Silésie, où elle photographie le retour des familles, les convois ferroviaires, les nouveaux logements ouvriers et la vie quotidienne de ces rapatriés. Ses images, d’une grande humanité, témoignent à la fois de l’espoir d’un nouveau départ et de la dureté des conditions de travail. On y retrouve son regard empathique, forgé par l’expérience de l’exil et de la résistance.
Pendant la guerre, elle avait en effet rejoint la Résistance à Marseille, où elle réalise ses premiers reportages photographiques pour le journal Dimanche Illustré. Armée d’un Leica, elle documente la vie sous l’Occupation, les maquis, et la Libération de la ville en août 1944. Ces images, à la fois directes et profondément humaines, comptent parmi les plus fortes du photojournalisme de cette période.
De retour en Pologne après la guerre, Julia Pirotte continue à photographier la reconstruction du pays et les premières années du régime socialiste. Son œuvre, à la croisée du témoignage et de l’engagement, illustre la conviction que la photographie peut être un outil de mémoire et de justice.
.jpg)


