In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 8 novembre 2015

Liu Bolin - Suo Jia Cun
Le vide-grenier du dimanche. Pour vivre heureux vivons caché... Le matin du 16 novembre 2005, Liu Bolin découvre son atelier en ruines; les autorités chinoises viennent de démolir le village d'artistes de Suo Jia Cun. L'artiste chinois Liu Bolin, né en 1973 à Shandong, a fait de la disparition son langage. Formé à la sculpture à l’Académie centrale des beaux-arts de Pékin, il commence à se faire remarquer à la fin des années 1990, dans un contexte politique où l’expression artistique reste étroitement surveillée.

Liu Bolin
C'est avec ses performances photographiques qu'il forge peu à peu son style : dans ses séries Hiding in the City ou The Invisible Man, Liu Bolin se camoufle entièrement dans les paysages urbains ou industriels, peint sur lui-même le décor jusqu’à se fondre presque parfaitement dans l’arrière-plan. À la fois critique sociale, réflexion sur l’effacement de l’individu face au pouvoir, et métaphore de l’adaptation forcée dans un monde normé, son travail navigue entre performance, photographie et installation.
Ses oeuvres, qui sous leurs allures ludiques parlent aussi de marginalisation, de disparition culturelle, de la tension entre traditions et modernité dans la Chine contemporaine - et plus largement, du devenir de l’humain dans des sociétés où tout est contrôle et spectacle -, vont désormais devenir éloge de la dissimulation. Elle peut être, on le sait depuis Machiavel, une technique d'opposition politique. Les sages sans puissance, disait Tomaso Campanella, sont contraints de vivre comme les fous.
Installé aujourd'hui entre Pékin et New York, Liu Bolin continue d'explorer à travers ses projets récents les formes invisibles de résistance ; il s'efface pour mieux parler du monde.

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