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Une image et des mots. J'ignore tout de ce cliché, son auteur et son contexte. Les mots sont extraits de l'ouvrage de Georg Simmel, Philosophie de la mode, paru chez Allia en 2013.
Celui qui, par sa toilette ou ses manières d'être, adopte délibérément le contre-pied de la mode accède lui aussi au sentiment d'individualisation qui s'y attache. Mais c'est alors au moyen d'une pure négation de l'exemple social, et non pas en raison d'une qualification individuelle. Si être à la mode consiste à imiter l'exemple social, la refuser intentionnellement revient à inverser cette imitation, ce qui ne témoigne pas moins du pouvoir des tendances sociales dont, d'une manière ou d'une autre, positivement ou négativement, nous sommes toujours dépendants. La victime de la mode et celui qui s'y oppose intentionnellement s'emparent tous deux d'un contenu, et ne diffèrent que par la forme qu'ils donnent à ce contenu : le premier celle de la surenchère, le second celle de la négation.