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| Isabel Codrington - Evening (1925) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la peintre anglaise Isabel Codrington Pyke-Nott (1874-1943). Formée très jeune à la Hastings School of Art, puis à la Royal Academy Schools de Londres, elle expose pour la première fois à quinze ans. Issue d’un milieu artistique - une mère peintre, un père dramaturge amateur - elle grandit dans un climat propice à la création.
Mariée en 1901 au critique et historien d’art Paul Konody, elle s’éloigne quelque temps de la peinture pour élever leurs deux filles, avant de reprendre pleinement son activité après son remariage avec Gustavus Mayer en 1918. Dès lors, elle expose régulièrement à la
Royal Academy et dans plusieurs galeries, dont la
Fine Art Society à Londres et Knoedler à Paris.
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| I.C. - Drowsy summer days |
Codrington a pratiqué aussi bien l’huile que l’aquarelle, avant de se tourner à la fin des années 1920 vers la gravure et l’eau-forte, où l’on retrouve son goût pour le réalisme, les scènes de genre et les paysages inspirés de la campagne anglaise ou de ses voyages en Europe. Sa peinture figurative, d’une élégance discrète, la rattache à la grande tradition réaliste britannique.
J’aime beaucoup les deux tableaux présentés ici, surtout le premier : un intérieur modeste, sans éclat, mais chargé de présence. C’est le tableau d’une solitude. Codrington n’a rien inventé – sa peinture n’est ni flamboyante ni révolutionnaire –, mais elle me touche. J’aurais pu aussi bien choisir The Kitchen (1927) : une femme debout à sa fenêtre, qui retient le rideau d’un bras appuyé contre le châssis et regarde au dehors ; sur la table, une boule de pain et une volaille encore à plumer. Mais il y a aussi une bouteille d’alcool... ; doit-on alors comprendre, selon les codes de l’époque, que celui qu'elle attend est un homme.
Et, à son attitude inquiète, que peut-être il ne viendra pas ?