In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 18 avril 2021

Édouard Boubat - Paris (1948)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés d'Édouard Boubat (1923-1999).
C'est Picasso qui le convainc d'abandonner son métier de photograveur pour se consacrer, à partir de 1946, à ses propres photographies.
À partir de 1951 il travaille pour le magazine Réalités, pour lequel il parcourt le monde jusqu'en 1967, date à laquelle il devient photographe indépendant et rejoint l'agence Top-Rapho. Il va y côtoyer Robert Doisneau, Willy Ronis, Sabine Weiss...

E.B. - Lella, Paris (1946)
Finalement la photo est comme un baiser volé. Un baiser est toujours volé même si la jeune femme est consentante. La photo est volée, mais un peu consentante.
Amoureux et témoin des petits plaisirs du quotidien - c'est ce que nous en dit le photographe Jacques Kevers -, Édouard Boubat, qui a consacré sa vie à saisir le bonheur avec humour et tendresse, compte parmi les grands représentants de la photographie humaniste française.
MG1

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samedi 17 avril 2021

Obiadun Olaku, Salvation Hill, Lagos (2018)

Une image et des mots. L'image c'est un tableau du peintre nigérian Obiadun Olaku (voir juin 2016), qui m'a fait penser à un poème de Kenneth Patchen, extrait de The Collected Poems réédité par New Directions Books en 1967.

It is said that
Once, before the coming of man,
A hill caught fire, and the goddess Anna
Died, screaming in the flames, her womb
Burning like a sack of oil.
Next day the world split into four parts:


The place of water,
The place of heaven,
The place of mind,
And the place of air...

It is told that land did not exist at all,
Though many people knew nothing else.

On that hill strange things embraced,
And their children hated the earth kind.

***

On dit que
Jadis, avant la venue de l'homme,
Une colline s'embrasa et la déesse Anna
Périt, hurlant dans les flammes, son ventre
Brûlant comme une outre d'huile.
Le jour suivant, le monde se divisa en quatre:
Le lieu de l'eau,
Le lieu du paradis,
Le lieu de l'esprit,
Et le lieu de l'air...

On dit que la terre n'existait pas,
Bien que beaucoup ne connussent rien d'autre.

Sur cette colline des êtres étranges s'étreignaient,
Et leurs enfants haïssaient ce qui venait de la terre.

KC1
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dimanche 11 avril 2021

R.G. - série L'oeil de l'amour (1952)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe suisse René Groebli, présenté sur ce blog le 8 août 2010.

R.G. - série L'oeil de l'amour
ML15

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dimanche 4 avril 2021

William Hawkins - Untitled
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre afro-américain William Hawkins (1895-1990), originaire de Colombus, dans l'Ohio, où il a travaillé presque toute sa vie comme homme à tout faire, ce que les bordelais appellent un Michel Morin.

W.H. - Food Bar (1980)

Entièrement autodidacte, il a produit une oeuvre au trait souvent enfantin, étrangère aux règles académiques et aux écoles contemporaines, signant le plus souvent ses toiles sur toute leur largeur de son nom et de sa date de naissance.

samedi 3 avril 2021

(A/U)
Une image et des mots. Éloge de la légèreté avec cette belle photo d'Einstein avec sa belle-fille Margot à l'ouverture de la Foire de New York en 1939, à Flushing Meadows.. Je l'associerai à quelques mots du chantre du Gai savoir, Nietzsche ; ils sont extraits du Voyageur et son ombre (1879) :

Il y a un mépris hypocrite de toutes les choses qu’en fait les hommes regardent comme les plus importantes, de toutes les choses prochaines.
On dit, par exemple : « On ne mange que pour vivre »,– mensonge exécrable, comme celui qui parle de la procréation des enfants comme du dessein propre de toute volupté.
Au rebours, la grande estime des « choses importantes » n’est presque jamais entièrement vraie : quoique les prêtres et les métaphysiciens nous aient accoutumés en ces matières à un langage hypocritement exagéré, ils n’ont pas réussi à changer le sentiment qui n’attribue pas à ces choses importantes autant d’importance qu’à ces choses prochaines méprisées.
[…..] Socrate déjà se mettait de toutes ses forces en garde contre cette orgueilleuse négligence de l’humain au profit de l’homme, et aimait, par une citation d’Homère, à rappeler les limites et l’objet véritable de tout soin et de toute réflexion :
« C’est, disait-il, et c’est seulement ce qui chez moi m’arrive en bien et en mal ».
Épicure, l’homme qui calma les âmes de l’antiquité finissante, eut cette vue admirable, si rare à rencontrer aujourd’hui encore, que, pour le repos de la conscience, la solution des problèmes théoriques derniers extrêmes n’est pas du tout nécessaire.

JP4 ICI