Piero della Francesca - L'Annonciation (c.1471) |
… Le premier, l'image, est une leçon de perspective : l' Annonciation de Piero della Francesca (c. 1412-1492), conservée à la Galerie Nationale de Pérouse.
Comme le rappelle Gérard-Julien Salvy (Cent énigmes de la peinture, ed. Hazan), La question de la perspective – l’élaboration de ses règles et leur application – fut au centre des préoccupations des artistes italiens dès l’aube de la Renaissance.
Pourquoi les peintres de cette époque ont-ils vu dans une affaire de géométrie de l’espace, voire de mathématique, la possibilité d’une réponse à une question d’ordre spirituel et théologique ? »
Le second document, un extrait de La trahison des clercs (Julien Benda, 1927), est une réflexion sur cette conception erronée de l’ordre que peuvent invoquer les adversaires de la démocratie.
"L’idée d’ordre est couramment l’objet d’une équivoque dont usent, non pas seulement ceux qui l’exploitent, mais que paraissent admettre d’honnêtes esprits en toute bonne foi.
L’un de ceux-ci (André Siegfried dans la Revue des Deux Mondes de 1941) nous parle de l’ordre,
idée à nous léguée, dit-il, par les Grecs, et ajoute, non sans quelque justesse, que l’ordre est une règle alors que la justice est une passion.
Rappelons que l’idée d’ordre telle que l’ont conçue les fils d’Homère, est l’idée de l’harmonie de l’univers, surtout de l’univers inanimé, l’idée de cosmos, de monde, ce mot signifiant l’ordonné par rapport à l’immonde.
Le rôle suprême de la divinité et son honneur, chez les philosophes helléniques, était, non pas d’avoir créé l’univers, mais d’y avoir introduit de l’ordre, c’est-à-dire de l’intelligibilité.
Or il n’y a aucun rapport entre cette contemplation sereine et toute intellectuelle, qui, en effet,
s’oppose à la passion, et l’état tout de passion par lequel certaines classes supérieures entendent maintenir, fût-ce par les moyens les moins harmonieux, leur mainmise sur les inférieures : passion qu’elles nomment le sens de l’ordre.
Je crois que l’historien pensera comme nous que l’auteur du Timée eût peu reconnu son idée de l’ordre dans les actes par lesquels certaines castes, au lendemain de revendications populaires qui les ont fait trembler, « rétablissent l’ordre »."
Pourquoi les peintres de cette époque ont-ils vu dans une affaire de géométrie de l’espace, voire de mathématique, la possibilité d’une réponse à une question d’ordre spirituel et théologique ? »
Le second document, un extrait de La trahison des clercs (Julien Benda, 1927), est une réflexion sur cette conception erronée de l’ordre que peuvent invoquer les adversaires de la démocratie.
"L’idée d’ordre est couramment l’objet d’une équivoque dont usent, non pas seulement ceux qui l’exploitent, mais que paraissent admettre d’honnêtes esprits en toute bonne foi.
L’un de ceux-ci (André Siegfried dans la Revue des Deux Mondes de 1941) nous parle de l’ordre,
idée à nous léguée, dit-il, par les Grecs, et ajoute, non sans quelque justesse, que l’ordre est une règle alors que la justice est une passion.
Rappelons que l’idée d’ordre telle que l’ont conçue les fils d’Homère, est l’idée de l’harmonie de l’univers, surtout de l’univers inanimé, l’idée de cosmos, de monde, ce mot signifiant l’ordonné par rapport à l’immonde.
Le rôle suprême de la divinité et son honneur, chez les philosophes helléniques, était, non pas d’avoir créé l’univers, mais d’y avoir introduit de l’ordre, c’est-à-dire de l’intelligibilité.
Or il n’y a aucun rapport entre cette contemplation sereine et toute intellectuelle, qui, en effet,
s’oppose à la passion, et l’état tout de passion par lequel certaines classes supérieures entendent maintenir, fût-ce par les moyens les moins harmonieux, leur mainmise sur les inférieures : passion qu’elles nomment le sens de l’ordre.
Je crois que l’historien pensera comme nous que l’auteur du Timée eût peu reconnu son idée de l’ordre dans les actes par lesquels certaines castes, au lendemain de revendications populaires qui les ont fait trembler, « rétablissent l’ordre »."
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