In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 28 septembre 2014

Colin Jones - Blackpool (1966)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe et photojournaliste anglais Colin Jones (b.1936).
D'abord danseur de ballet - il épouse la danseuse étoile canadienne Lynn Seymour -, Colin Jones met les tournées à profit pour documenter la vie des coulisses mais aussi celle des villes et des régions traversées.
C'est ainsi qu'il découvre, en 1961, des chercheurs de charbon dans les dépotoirs de Birmingham ; abandonnant alors son métier pour devenir photographe il y retourne l'année suivante et réalise pour The Observer une série documentaire sur les mineurs et les travailleurs pauvres du nord-est de l'Angleterre.

C. Jones - Walsend, Newcastle (1962)
Aux côtés d'autres photographes comme Don McCullin, qui fera l'objet d'une prochaine publication, il collabore désormais à The Observer pour qui il couvrira aussi bien l'activité des docks de Liverpool que les émeutes raciales aux États-Unis ou l'effervescence du Swinging London.
ML6

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dimanche 21 septembre 2014

A. Cecioni - Les brodeuses (1866)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Adriano Cecioni (1836-1886), originaire de la région de Florence. 
Ces deux toiles, avec leurs fenêtres grand ouvertes, ne dégagent pas l'atmosphère un peu oppressante que l'on peut ressentir devant d'autres de ses scènes d'intérieur, une sensation qui est peut-être due autant à un décor parfois austère qu'à l'absence de mouvement.
AC - Tante Erminia (1867)

Adriano Cecioni était proche du mouvement des Macchiaioli ("ceux qui font des taches", mais à ne pas confondre avec le Tachisme), en marge duquel il allait créer avec Giuseppe de Nittis, en 1863, l'école de Resina.
Les Macchiaioli étaient un groupe de peintres originaires de tout le pays, historiquement lié à la réunification, le Risorgimento, et qui voulaient rompre avec la tradition romantique et académique de la peinture italienne pour peindre simplement la réalité du monde et celle du quotidien.
PG5
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samedi 20 septembre 2014

Sans titre

Une image et des mots.
Les mots sont extraits de Civilisation et frivolité, in Précis de décomposition du philosophe roumain Émile Cioran.

Il faut être reconnaissant aux civilisations qui n'ont pas abusé du sérieux, qui ont joué avec les valeurs et qui se sont délectées à les enfanter et à les détruire. Connaît-on en dehors des civilisations grecque et française une démonstration plus lucidement badine du néant élégant des choses ? 
Le siècle d'Alcibiade et le dix-huitième siècle français sont deux sources de consolation. Tandis que ce n'est qu'à leur stade dernier, à la dissolution de tout un système de croyances et de moeurs que les autres civilisations purent goûter à l'exercice allègre qui prête une saveur d'inutilité à la vie, - c'est en pleine maturité, en pleine possession de leurs forces et de l'avenir, que ces deux siècles connurent l'ennui insoucieux de tout et perméable à tout. [....]
Personne n'atteint d'emblée à la frivolité. C'est un privilège et un art ; c'est la recherche du superficiel chez ceux qui s'étant avisés de l'impossibilité de toute certitude, en ont conçu le dégoût ; c'est la fuite loin des abîmes, qui, étant naturellement sans fond, ne peuvent mener nulle part.

dimanche 14 septembre 2014

Dolorès Marat - Les anges, Deauville (1986)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la française Dolorès Marat (b.1944). Elle est une personne et une photographe discrète, insensible et étrangère aux modes, qui shoote à la sauvette..

"Quand je prend une photo, je fais très vite, quand j'ai l'émotion, le plus souvent en marchant... Même si c'est interdit ou dangereux, comme dans certains quartiers de New York, je ne peux pas m'empêcher de la prendre.."

Dolorès Marat - Les jambes (1987)
Il faut lire ICI le bel entretien qu'elle a accordé le 24 août dernier à Transatlantica, revue d'études américaines.

Dolorès Marat travaille avec des tirages Fresson; ce procédé, qui donne à l'image une douceur toute veloutée, fut mis au point au XIXème siècle pour les photographes pictorialistes puis adaptée à la couleur au cours du XXème.
WN3

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dimanche 7 septembre 2014

Giuseppe de Nittis - Passa il treno (c.1878)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de Giuseppe de Nittis (1846-1884), ami de Degas, Manet et Caillebotte, et figure majeure de l'impressionnisme italien au 19ème siècle.

G.de N. - Dall' alto della diligenza
(c.1872)











J'aime beaucoup l'originalité de ses compositions. Du train dont parle le premier tableau on ne voit que le panache. Et le second nous donne à voir une longue route qui s'étire au loin dans un paysage imprécis, depuis un attelage dont ne voit que les encolures...  Le vent du paradis, dit un proverbe arabe, souffle entre les oreilles des chevaux.
AP1
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samedi 6 septembre 2014

Jungjin Lee - Everglades 17 (2014)
Une image et des mots. La photo est de l'artiste coréenne Jungjin Lee; les mots sont du neuro-psychiatre Boris Cyrulnik, extraits de L'ensorcellement du monde (1997).

"L'utopie, c'est le plus joli moment pathologique d'une société normale qui aspire au bonheur. Le malheur, c'est que, n'éprouvant pas les mêmes désirs, nous n'inventons pas les mêmes utopies. Celles des autres nous agressent. Heureusement, la guerre peut nous en préserver et faire triompher notre utopie, la bonne. Ainsi sont justifiés les casse-gueules, au début.
L'homme, par son cerveau qui décontextualise les informations et la parole qui lui permet d'habiter dans le monde de l'imperçu, devint le champion interespèces du leurre qui s'éloigne et se dématérialise pour notre plus grand plaisir et notre plus grande souffrance, car bonheur et malheur s'accouplent pour engendrer l'histoire."

PH1
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JP4 ICI