In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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mercredi 29 janvier 2014

Cavanna s'en va, et demain s'ouvrira le 41ème Festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Comme chaque année pour marquer cet évènement, voici deux dessins, même si aujourd'hui il s'agit de dessins de presse et pas de BD.

Cabu (2006)
Pour accompagner "le Rital", voici d'abord un dessin d'Hervé Baudry, collaborateur de Public-Sénat et du Monde.fr, et la Une de son grand ami Cabu pour le Charlie Hebdo du 8 février 2006.
Grâce à l'humour, l'homme supporte avec le sourire le malheur des autres..
LF1

ICI

dimanche 26 janvier 2014

R. Tushman - Green bedroom (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Richard Tushman, de sa série Hopper Meditations, une réponse photographique au travail pictural du peintre new-yorkais..
Originaire du Midwest Tushman étudie à l'Université du Michigan, avant de partir s'installer à New York où il travaille aujourd'hui...
Chacun de ses décors est une miniature de la taille d'une maison de poupée, qu'il peint lui-même ; il y incorpore ensuite ses personnages photographiés dans un studio sur fond neutre. 

R.T. - Hotel by railroad (2012)
Richard Tushman, qui cite parmi ses influences majeures les maîtres hollandais Rembrandt et Vermeer, se considère d'ailleurs plus comme un artiste qui utilise la photographie que comme un photographe.
Hopper was a master at using light to expressively illuminate his subject. I also like the fact that almost all of his human subjects are contemplative. There is, for the most part, no action. This sense of quietude contributes to the open-ended quality of the narratives, and leaves room for significant emotional depth. (This is) what I would like to carry over in my work.
Et pour découvrir ce travail, c'est ICI.

samedi 25 janvier 2014

Albrecht Dürer - Vue du val d'Arco (1495)
Une image et des mots. Une aquarelle d'Albrecht Dürer (1471-1528), plume et encre brune avec des rehauts de bruns et des reprises à l'encre noire; elle est conservée au Louvre.
Pour aller avec, j'ai pensé à ces quelques lignes du beau livre du géographe Élisée Reclus, précurseur libertaire de l'écologie : Histoire d'une montagne (1875), rédigé six ans après son Histoire d'un ruisseau.

Quant à l'homme, il est invisible ; mais on le devine. Comme des nids à demi cachés dans le branchage, j'aperçois des cabanes, des hameaux, des villages épars dans les vallons et sur le penchant des monts verdoyants. 
Là-bas, sous la fumée, sous une couche d'air vicié par d'innombrables respirations, quelque chose de blanchâtre indique une grande cité. Les maisons, les palais, les hautes tours, les coupoles, se fondent en une même couleur rouilleuse et sale, contrastant avec les teintes plus franches des campagnes environnantes : on dirait une sorte de moisissure. On songe alors avec tristesse à tout ce qui se fait de perfide et de mauvais dans cette fourmilière, à tous les vices qui fermentent sous cette pustule presque invisible ; mais, vu de la cime, l'immense panorama des campagnes est beau dans son ensemble, avec les villes, les villages et les maisons isolées qui paillettent ça et là l'étendue. Sous la lumière qui les baigne, les taches se fondent avec ce qui les entoure en un tout harmonieux ; l'air déroule sur la plaine entière son manteau de pâle azur.

dimanche 19 janvier 2014

Richard Leach - Collage
Le vide-grenier du dimanche. Deux collages de l'américain Richard Leach (b.1953), poète et artiste plasticien autodidacte. Natif du Maine, il vit et travaille aujourd'hui à Hawley, en Pennsylvanie.
Diplômé du Princeton Theological Seminary, il a été pasteur de 1978 à 1999 dans le Connecticut.

Richard Leach - Collage
Il n'emploie pour ses collages que du matériel récupéré, et affirme que ce qui dicte ses créations ce n'est que les règles intuitives de l'harmonie et de l'équilibre ; pas la volonté de "dire quelque chose".
Ce qui n'empêche pas que parfois un sens émerge de l'une d'entre elles..
L'âme contient des terres dévastées et de l'espoir...
Pour en voir davantage de son travail, c'est ICI.
ST2

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dimanche 12 janvier 2014

J.J. - Sphericum aer vehiculum (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du polonais Jaroslaw Jasnikowski, né en 1976 à Legnica.
Un univers steampunk évocateur à la fois de Jules Verne et de Miyasaki, et qui pourrait servir de cadre aux tarasconnades d'un Münchhausen (le vrai) entrant dans la modernité.

J.J. - Trimaranolot (2013)
Quelques tentatives infructueuses de se lancer dans le commerce et la découverte dans une exposition du réalisme magique de Wojtek Siudmak vont le convaincre de faire de ce qui n'était jusqu'alors qu'un passe-temps son véritable métier ; il s'inscrit à l'École des Arts de Glogôw où il aura comme professeur le peintre abstrait (et poète) Telemach Pilitsidis.
Aujourd'hui, il dit de lui qu'il est un peintre de contes, le créateur de fenêtres à travers lesquelles le spectateur accède à d'autres mondes alternatifs ; et c'est à leur recherche qu'il consacre son art.
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dimanche 5 janvier 2014

Christopher Broadbent - Still life
Le vide-grenier du dimanche. Le photographe anglais Christopher Broadbent (b. 1936) a étudié le cinéma et la photographie à l'Institut des Hautes Études Cinématographiques de Paris avant de faire une remarquable carrière internationale dans la publicité.
Mais s'il figure dans mes archives c'est pour ses belles natures mortes, extrêmement soignées et d'une très subtile poésie, comme ici avec cette présence maline du valet de coeur dans un panier à salade.

Ch.Broadbent - Untitled
Le second cliché, qui lui est attribué, m'intrigue; et je compte sur un des innombrables lecteurs de ce blog pour m'éclairer sur son origine, en même temps que pour me confirmer - ou pas - que Broadbent en est bien l'auteur.
Toujours est-il que j'aime assez l'humour gentiment fripon de cette photo prise je ne sais quand, en tout cas devant le très beau Saint Marc prêchant à Alexandrie des frères Bellini, que l'on peut admirer à la pinacothèque de Brera, à Milan. 
"Tout en venant rétrécir le champ de la conscience, écrivait Eugène Minkowski, l'attention doit constamment, si elle veut progresser et être productive, venir s'alimenter aux sources vives qui l'entourent et qui la baignent."

samedi 4 janvier 2014

Georg Nicolai Achen - Intérieur (1911)
Une image et des mots. Du peintre naturaliste danois Georg Nicolai Achen : Intérieur (1911). Pour la splendide composition, pour la transparence du voilage et la croisée estompée, pour les reflets du jour sur le parquet, sur les tableaux, et sur les angles des meubles.
Pour aller avec, j'ai pensé à ce poème de Juarroz:

Un reflejo en la pared
despierta a una palabra
que funda nuevamente al infinito.

Porque también el infinito muere
o se repliega entre paréntesis
Y sólo un punto de luz o su reflejo
puede instaurarlo de nuevo.

Ningún infinito
despierta a otro infinito.


***

Un reflet sur le mur
éveille une parole
qui fonde nouvellement l'infini.

Parce que l'infini aussi meurt
ou se replie entre parenthèses.
Et seul un point de lumière ou son reflet
peut l'instaurer de nouveau.

Aucun infini
n'éveille un autre infini.