In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 26 décembre 2010

Tom Arndt - Merry Christmas, Chicago (1992)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Tom Arndt (b.1944), formé au  Minneapolis College of Art and Design dont il sort diplômé en 1968.
Dans la grande tradition de la photographie documentaire américaine, sans apitoiement ni pathos, Tom Arndt dresse le portrait de gens simples, dans les cafés ou dans les rues, dans les parcs ou à la fête foraine..., en laissant leur vie quotidienne parler d'elle-même.

T. Arndt - Radio City, NY (1980)
Et ce qu'il restitue, ce sont des moments fugaces, des gestes spontanés et des interactions authentiques entre les personnes et leur environnement, ce que l'écrivain Garrison Keillor a appelé " l'ADN de notre culture".
When I put my camera to my eye, I accept people for who they are and respect them for their uniqueness.
C'est là dans les rues, pense-t-il, que s'écrit l'histoire, la grande et la petite...; c'est là - dans ce cordon ombilical qui relie l'individu à la société, comme disait encore Victor Hugo, que s'expriment les idées et que se font les révolutions.
IR1

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dimanche 19 décembre 2010

A.T. Hibbard - Rockport in winter (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Aldro Thompson Hibbard (1886-1972). Renoir a dit un jour qu'il n'y avait rien de plus difficile, et en même temps de plus excitant, que de peindre du blanc sur du blanc. Et Hibbard ajoutait en le paraphrasant ; "Never use pure white ; it doesn't exist in nature".

A.T.H. Winter in New England ((1924)







Hibbard n'est pas Mønsted mais je suis séduit par les paysages enneigés du Vermont dont il s'est fait une spécialité ; il ne peignait d'ailleurs qu'à l'huile car l'aquarelle était inenvisageable durant les mois d'hiver dans cette région. Associé à l'école de Boston, il est avec Anthony Thieme une figure majeure du groupe d'artistes de Rockport (Emile Gruppé, Marguerite Pearson, etc..) qu'il a considérablement influencés. Cette toile, Winter in New England, probablement une vue de la West River dans le Vermont, s'est adjugée au prix record (pour une oeuvre de Hibbard) de 88.000 dollars à Boston en février 2012.

samedi 18 décembre 2010

Léonard Misonne - Gare à Namur
Une image et des mots. L'image est du photographe pictorialiste belge Léonard Misonne (1870-1943), et les mots sont de son compatriote - d'origine du moins -, Henri Michaux, extraits de Quatre cents hommes en croix:

"Je ne peux pas toujours placer la croix d'abord. Parfois c'est l'homme qu'il faut étendre avant tout, étendre en plein ciel, mais étendre, étendre, comme s'étend la peine des hommes."
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dimanche 12 décembre 2010

P. M. Mønsted - Hiver à Herstedvester (1924)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du danois Peder Mørk Mønsted (1859-1941), peintre virtuose de la nature, considéré comme l'un des plus grands peintres paysagistes du tournant du 20e siècle.
Après avoir, enfant, pris des cours à l'école de dessin du prince héritier Ferdinand d'Aarhus, il étudie de 1875 à 1878 à l'Académie royale des beaux-arts du Danemark avec Julius Exner.

P.M. - Bois de Charlottelund (1918)

Il est alors influencé par le travail de Kristen Købke et de Pieter Skovgaard, peintre romantique et figure clé de l'âge d'or de la peinture danoise. Puis il va suivre l'enseignement de Peder Severin Krøyer, un des peintres les plus célèbres de la communauté de Skagen, pour enfin voyager à Rome et à Paris où il va travailler, jusqu'en 1883, dans les studios du très académique William Bouguereau.
Je suis très sensible au sentiment de paix qui émane des tableaux de Mønsted, à la poésie dont sont empreints ses paysages. Voilà matière à complaire à mon indécrottable vision romantique du monde. Peu importe d'ailleurs que ce sentiment naisse de l'oeuvre ou de moi qui la contemple; on sait la part que prend le regardeur - comme disait Marcel Duchamp - dans ce qu'exprime une oeuvre d'art.
CI1

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dimanche 5 décembre 2010

August Sander - Deutz bridge (1937)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe allemand August Sander (1876-1964), un des grands maîtres de la photographie documentaire, auteur d'une oeuvre immense et d'une grande honnêteté, et toujours profondément artistique.
Issu d’un milieu modeste, il découvre la photographie alors qu’il travaille dans une mine, avant de se former dans différents studios et d’ouvrir le sien à Cologne en 1909.

A.S. - Beggar (1926)


Dès les années 1920, il entreprend un vaste projet, "Hommes du XXe siècle", qui deviendra son œuvre majeure. À travers une série de portraits rigoureusement composés, il dresse une vaste typologie photographique de la société allemande de son époque. Paysans, artisans, bourgeois, artistes, intellectuels, chômeurs ou marginaux, tous sont photographiés avec une approche frontale et objective, sans artifice, révélant avec force la diversité et les contrastes de la société allemande. "Voir, observer, et penser.. C'est le credo de mon travail", déclarait-il en 1927, à l'occasion de l'exposition de son oeuvre à Cologne.
Avec l’arrivée du régime nazi, son travail est jugé subversif car il donne à voir une image trop réaliste de la société allemande, incluant des personnes marginalisées et des opposants politiques. En 1936, son livre "Face of Our Time", issu de son grand projet, est interdit et ses plaques de verre confisquées. Malgré cela, il poursuit son œuvre et influence profondément la photographie documentaire du XXe siècle.
"Nothing is more abhorrent to me than sugary-sweet photography full of pretence, poses, and gimmickry. For this reason, I have allowed myself to tell the truth about our times and people in a sincere manner."
Son obsession de la vérité, sa volonté, toute sa vie, de témoigner avec rigueur de son époque et des hommes de son temps, ont fait de lui un modèle pour de nombreux photographes contemporains ; et c'est justice.

HS1

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samedi 4 décembre 2010

Zhang da Zhong (1990s)
Une image et des mots. J'aime bien les jolies Gardes Rouges, ICI, du peintre autodidacte Zhang da Zhong. Elles n'ont pas la froideur martiale et vertueuse des héroïnes de la révolution portraiturées par le réalisme socialiste soviétique. Et lorsque comme ici elles viennent aider aux champs, elles n'ont rien des gaillardes "rabotnitsa" bolchéviques, travailleuses vaillantes dans des campagnes heureuses. Ce sont des guerrières à l'air fragile, parfois même un peu espiègle, surprises souvent en train de rêvasser ou, coquettes, d'arranger leur mise.

Les mots sont de Michel Griffon, extraits de La fracture agricole et alimentaire mondiale (chez Universalis).

"Quel est l'avenir des agricultures et des alimentations dans le monde? Cette question s'est imposée avec force après la Deuxième Guerre mondiale, alors que l'Inde et la Chine subissaient des disettes et des famines. Avec la prise du pouvoir en Chine par Mao Zedong en 1949, la faim fut clairement désignée par l'Occident comme une source de révolte pouvant mener à la révolution communiste. Parallèlement, la pauvreté des paysanneries et la proportion importante parmi elles de paysans sans terre ont mis en évidence la nécessité impérieuse de développer l'accès à la terre pour accroître la production et en finir avec les famines. [.....] Mais on décompte encore aujourd'hui dans le monde autour de 850 millions de personnes sous-alimentées, soit près d'un habitant sur sept, et un habitant sur cinq vit avec moins d'un euro par jour."
BS2

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A.M. - Vieux coeur de frêne Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe français Albert Monier (1915-1998), un de ceux dont l’œ...