In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 25 avril 2010

Franklin Carmichael - Mirror lake (1929)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Franklin Carmichael (1890-1945), membre fondateur du Groupe des Sept évoqué le mois dernier avec A.J. Casson qui en était proche.

F. Carmichael - Snow clouds (1938)

We shall yet develop a movement that will be distinctive as our native landscape ... [....]
A landscape clean and crip in form and colour, rich in inspiration is all that an artist could wish for, begging to be used, and full of inherent possibilities...
On peut penser, à cette vision exaltée de la nature que donnent la vigueur du trait et de la couleur, à la poésie panthéiste de Walt Whitman, au "puissant spectacle de l'universel au coeur de cette vaste terre".
GY1

ICI

dimanche 18 avril 2010

W.M. - Boy with butterfly (1966)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Wayne Miller (1918-2013).
Formé à l'Art Center School de Los Angeles, il rejoint la Navy en 1942 et, incorporé dans l'unité d'Edward Steichen (voir mars 2010), il va documenter la guerre du Pacifique jusqu'à Hiroshima.
Après la fin de la guerre, et jusqu'au milieu des années 50, Miller  travaille au côté de Steichen comme co-conservateur de la monumentale exposition itinérante The Family of Man (voir publication du 28 mars dernier).

W.M. - Hand wound (c.1942)
Tous deux considèrent la photographie comme un moyen d'aider les hommes à se comprendre, à collaborer entre eux, un outil capable "d'expliquer l'homme à l'homme".
Wayne Miller rejoint l'agence Magnum en 1958, puis, à partir des années 70, il va s'intéresser aux problèmes liés à l'exploitation forestière. Dès lors, et jusqu'à la fin de sa vie, l'essentiel de son travail sera consacré à la sensibilisation du public, en particulier le jeune public, aux questions environnementales.

PE1

ICI

samedi 17 avril 2010

Chagall - Amoureux au bouquet
(1955)

Une image et des mots. L'image est un tableau de l'inclassable Chagall (1887-1985), dont l'univers poétique est toujours un enchantement.

Pour aller avec, voici un extrait du Livre du thé (1906) de Okakura Kakuzô.

En offrant la première guirlande de fleurs à sa compagne, l'homme primitif a transcendé la brute. Par ce geste qui l'élevait au-dessus des nécessités grossières de la nature, il est devenu humain.
En percevant l'usage subtil de l'inutile, il est entré dans le royaume de l'art.

DO1

ICI

dimanche 11 avril 2010

Ansel Adams - Moonrise, Hernandez, New Mexico (1941)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe écologiste américain Ansel Adams (1902-1984). La petite histoire qui entoure la réalisation du premier, sans doute sa photographie la plus célèbre, est révélatrice du talent d'Ansel Adams et de sa maîtrise de la mesure de la lumière.

A. A - The Tetons and the Snake River
(1942)







Le deuxième cliché, pris dans le parc national de Yosemite, est un magnifique exemple de son travail.
Ansel Adams est, avec Edward Weston et la portraitiste Imogen Cunningham, cofondateur du Groupe f/64, promoteur de la straight photography, la photo pure.

dimanche 4 avril 2010

Zurbarán - Christ en croix (1627)
Le vide-grenier du dimanche. Que dire en deux lignes, et que montrer en deux oeuvres, de Francisco de Zurbarán à qui j'aimerais consacrer tout ce blog.
Ce Christ en croix est celui qui est conservé à l'Art Institute of Chicago; Zurbarán l'a peint pour le monastère San Pablo de Séville.
Le Christ est seul, conformément à l'esprit (et à la lettre) de la Contre-Réforme qui prévaut alors; il est hors du temps et de l'espace.
Si l'on veut comparer cette crucifixion au calvaire ensanglanté de Velásquez - l'autre géant du Siècle d'or espagnol et son ami fidèle - conservé au Prado, la croix de Zurbarán est ici en bois mal dégrossi, la couronne d'épines - sur un visage à la beauté apaisée -, est moins visible, le corps du Christ est moins raide, il s'affaisse naturellement - la tête reposant sur son épaule droite - et la tension sur les bras fait remonter sa cage thoracique.... La tenue du corps est magistrale, et la densité de cette représentation est pour moi inégalée.

Zurbarán - Agnus Dei (c.1635)

Pour l'accompagner, un autre visage du Christ : une des six versions de son Agnus Dei qui, si l'on s'en tient à un simple regard naturaliste, égale ou surpasse en virtuosité les plus grands peintres animaliers. Qui ne voudrait pas poser une main consolatrice sur l'agneau résigné de Zurbarán?

samedi 3 avril 2010

A/U - Caledonian Market, London (1935)
Une image et des mots. Deux clichés choisis pour leur valeur documentaire. Les "chippies", les restaurants où l'on sert le traditionnel "fish and chips", sont une institution chez nos amis britanniques. Celui-ci, un "food truck", a été photographié au Caledonian Market de Londres en 1935.
Les beignets de bacalhau (morue) consommés traditionnellement par les Juifs séfarades au Portugal ont suivi à la fin du 15e. siècle leur migration aux Pays-Bas, où ils sont devenus des kibbeling, puis en Angleterre où il devint rapidement populaire parmi les classes ouvrières en raison de son coût abordable et de sa simplicité. Le premier Fish & Chips aurait ouvert à Londres en 1860, et ce plat est devenu depuis emblématique de la cuisine anglaise.

Camp militaire Worthgill, Yorkshire
(1936)
Pour accompagner ces ichtyennes évocations, un extrait du petit livre Le bonheur des petits poissons, de Simon Leys.

Zhuang Zi et le logicien Hui Zi se promenaient sur le pont de la rivière Hao. Zuang Zi observa :
« Voyez les petits poissons qui frétillent, agiles et libres ; comme ils sont heureux ! ».
Hui Zi objecta : « Vous n’êtes pas un poisson; d’où tenez-vous que les poissons sont heureux ? »
- Vous n’êtes pas moi, comment pouvez-vous savoir ce que je sais du bonheur des poissons ?
- Je vous accorde que je ne suis pas vous et, dès lors, ne puis savoir ce que vous savez. Mais comme vous n’êtes pas un poisson, vous ne pouvez savoir si les poissons sont heureux.
- Reprenons les choses par le commencement, rétorqua Zhuang Zi, quand vous m’avez demandé « d’où tenez vous que les poissons sont heureux » la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais. Mais maintenant, si vous voulez savoir d’où je le sais – eh bien, je le sais du haut du pont. »