In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 27 avril 2008

L. Wyczółkowski - Printemps, atelier de l'artiste (1933)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, une aquarelle et un pastel, du peintre et illustrateur polonais Leon Wyczólkowski (1852-1936), figure du mouvement moderniste Jeune PologneCe mouvement qui embrassait tous les arts et les érigeait au rang de valeur suprême - l'art pour l'art -, prit son nom d'une série d'articles publiée dans un journal de Cracovie par l'écrivain et critique Artur Górski.

Leon Wyczółkowski - Anémones (1909)






Leon Wyczólkowski fut le principal représentant du réalisme polonais durant l'entre-deux-guerres.
Dans un premier temps, son travail artistique s'est concentré sur la peinture historique, avec une attention scrupuleuse portée au réalisme documentaire. Mais un voyage à Paris marque un tournant dans sa carrière, et il délaisse peu à peu ce style pour adopter des techniques inspirées des impressionnistes français, et se consacrer à la peinture de paysages, de nus et de scènes pastorales...
Voici un fauteuil où l'on aimerait s'asseoir, pour sentir par la fenêtre large ouverte la brise du printemps chargée du parfum des arbres en fleurs. Here, where the world is quiet; here, where all trouble seems dead winds' and spent waves' riot, in doubtful dreams of dreams, écrivait Swinburne.
DB1

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dimanche 20 avril 2008

A.F. - Statue of Liberty at night (1950)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe Andreas Feininger (1906-1999), né à Paris de parents américains.
Il est le fils du peintre Lyonel Feininger, associé au mouvement Bauhaus, et cet héritage artistique aura sur son travail une influence significative. Après avoir étudié l'ébénisterie et l'architecture, il commence sa carrière de photographe en 1930 et émigre aux États-Unis en 1939 où il va collaborer notamment avec les magazines Life et Fortune. Il s'y distingue par ses photographies de gratte-ciel, de ponts, et d'autres éléments d'architecture industrielle caractérisés par des formes géométriques fortes aux angles et aux perspectives spectaculaires, avec des contrastes appuyés.

A. Feininger
Route 66, Seligman, Arizona
(1953)
The true tragedy of photography is the fact that all too often it fails to capture the reality of the world, because the photographer is more interested in the picture than in the reality.
Animé par de fortes préoccupations sociales, Andreas Feininger fut l'un des membres de l'influente Photo League, à New York, un groupe de photographes amateurs et professionnels dont faisaient partie d'autres grands noms comme Paul Strand et Ralph Steiner. Socialement engagés, ces photographes souhaitaient utiliser leur art pour sensibiliser l'opinion aux problèmes sociaux et politiques de l'époque, la pauvreté, et les discriminations. À ce titre, les membres de cette association se retrouvèrent dans le viseur du FBI pendant la seconde Red Scare, celle des années 50, et A. Feininger vint s'installer en Europe où il travailla jusqu'à sa disparition en 1999.

samedi 19 avril 2008

Graffiti de La Bande Noire, murs du Panthéon (1885)
Une image et des mots. L'image, c'est un graffiti de La Bande Noire - ICI -, sur les murs du Panthéon.
Les mots sont extraits du petit roman de Léo Malet, Le soleil n'est pas pour nous, deuxième volet de la trilogie noire publié en 1980.

Tout ce qui a été gravé sur les murs, gravé à la sauvette sur un coin de table, tous ces graffiti, revendicateurs ou résignés, se font verbe et déferlent. Ils sont scandés et fouettent l'air, au rythme d'un coeur pas plus gros que le poing et dont on ne sait s'il étouffe de soif de tendresse ou de haine.
SB1

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dimanche 13 avril 2008

E-R. - Cellule de Van Gogh, Arles (1984)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de la photographe américaine d'origine polonaise Eva Rubinstein (b.1933), fille du grand pianiste Arthur Rubinstein.
Née à Buenos Aires, alors que sa mère accompagnait son père en tournée en Amérique du Sud, elle grandit à Paris jusqu'au départ de sa famille pour les États-Unis en 1939, lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale ; elle obtient la nationalité américaine en 1946.

E.R. - Nu aux coussins, NYC (1972)
Ce n'est qu'à partir de 1967, après s'être d'abord consacrée à la danse et au théâtre, qu'elle s'intéresse à la photographie ; elle y sera initiée entre autres par Lisette Model et Diane Arbus.
Elle va alors s'adonner au portrait et à la photo documentaire, collaborant avec des publications en Europe et aux Amériques tout en travaillant à son oeuvre personnelle.
Dans la préface d'un catalogue publié en 1985, Jean Dieuzaide écrit ceci... De ce presque rien naissent des images équilibrées et pleines d'un infini qui résume toutes les pulsions de l'être humain, sans toutefois les enfermer dans un cadre : l'espace est une notion sacrée. Les effets de notre subconscient s'y promènent et s'effacent dans ces décors intemporels d'une grande et nostalgique beauté.

HP1
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dimanche 6 avril 2008

Carl Gustav Nelson - Central Park (1934)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain d'origine suédoise Carl Gustav Nelson (1898-1988). Natif de Hörby, en Suède, il arrive aux États-Unis à l'âge de cinq ans.

C.G. Nelson - Still life








Je ne sais rien de lui qui vaille que je l'ajoute à cette publication, malgré des demandes de renseignements à son sujet auprès du SAAM, restées à ce jour sans réponse. Ayons l'habitude de nous taire sur ce que l'on ignore, disait sagement Sophocle.

samedi 5 avril 2008

Gravure de Abraham Ortelius (1527-1598)
Une image et des mots. Il ne reste plus qu'un seul exemplaire de cette gravure sur cuivre qui représente, d’après l’œuvre de Thomas More, l’île d’Utopie et ses cités vertueuses, et il fait partie d’une collection privée.
La gravure est l’oeuvre du cartographe et géographe belge Abraham Ortelius (1527-1598), communément considéré l’inventeur du premier atlas moderne : le Theatrum Orbis Terrarum imprimé à Anvers en 1570.

« En quête d’épreuves nouvelles, et au moment même où je désespérais d’en rencontrer, l’idée me vint de me jeter sur la littérature utopique, d’en consulter les « chefs d’œuvre », de m’en imprégner, de m’y vautrer.
À ma grande satisfaction, j’y trouvai de quoi rassasier mon désir de pénitence, mon appétit de mortification. Passer quelques mois à recenser les rêves d’un avenir meilleur, d’une société « idéale », à consommer de l’illisible, quelle aubaine !
Je me hâte d’ajouter que cette littérature rebutante est riche d’enseignements, et, qu’à la fréquenter, on ne perd pas tout à fait son temps. On y distingue dès l’abord le rôle que joue, dans la genèse des événements, non pas le bonheur, mais l’idée de bonheur, idée qui explique pourquoi, l’âge de fer étant coextensif à l’histoire, chaque époque s’emploie à divaguer sur l’âge d’or. Qu’on mette un terme à ces divagations : une stagnation totale s’ensuivrait.
Nous n’agissons que sous la fascination de l’impossible : autant dire qu’une société incapable d’enfanter une utopie et de s’y vouer est menacée de sclérose et de ruine
. »
Cioran, Histoire et utopie, 1960.

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