In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 30 juin 2024

Brassaï - Station de nuit (1932)

Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de Brassaï, déjà présenté en octobre 2009 et décembre 2013. Des pandores, et une diseuse de bonne aventure ; que nous réserve l'avenir ?
Le hongrois Gyula Halász étudie les arts plastiques à Budapest, puis à Berlin, où il se familiarise avec les mouvements artistiques d'avant-garde, avant de s’installer à Paris en 1924, attiré par l’effervescence culturelle de la capitale française. Initialement journaliste et écrivain, il commence à pratiquer la photographie au début des années 1930 pour documenter l’atmosphère unique de la ville.
Brassaï - La bonne aventure (1933)

Son ouvrage le plus célèbre est sans doute Paris de nuit (1933), une série de photographies qui révèle une ville à la fois poétique et mystérieuse, où se mêlent ombres, lumières et brouillard. Brassaï y capture, à la lumière des réverbères, les scènes de la vie nocturne : les rues désertes, les cafés, les prostituées, les ouvriers et les amoureux, la beauté cachée et la vie des marges. Noctambule et poète visuel, il laisse derrière lui un héritage unique : celui d’un photographe capable de transformer la réalité en rêve, non par artifice, mais par la seule force du regard et la magie de la nuit.
TW7

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dimanche 23 juin 2024

William Langson Lathrop

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain William Lathrop (1859-1938), considéré comme l’un des membres fondateurs de la colonie artistique de New Hope en Pennsylvanie, qui a contribué à façonner le mouvement impressionniste américain, en particulier dans la région de la rivière Delaware. Né à Painesville, dans l’Ohio, Lathrop n’a jamais suivi une formation artistique traditionnelle formelle, un fait remarquable pour un peintre de son envergure. Il a appris en autodidacte, en perfectionnant son art grâce à l'observation et à la pratique, et il a d'abord travaillé comme illustrateur commercial.

W.L. - The muskrat hunter (1908)

Au cours de sa jeunesse, il s'intéresse à la gravure et envoie des œuvres à des salons européens, où il rencontre un certain succès. Cependant, ce n’est que dans les années 1890 qu’il se tourne pleinement vers la peinture. William Lathrop est renommé pour ses paysages bucoliques, souvent inspirés des environs de New Hope, où il s’installe en 1899. Ses œuvres, influencées par l’impressionnisme européen, se caractérisent par des tons doux, une lumière subtile et une atmosphère paisible. Ce qu'il cherchait, c'était à capturer l’essence des paysages ruraux, en mettant en avant la beauté simple de la nature.

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samedi 22 juin 2024

Ugur Gallenkus - Parallel universes of children (2020)
Une image et des mots. L'image est une création de l'artiste digital Turc Ugur Gallenkus (b.1990).

Jamais, quand c'est la vie elle-même qui s'en va, on n'a autant parlé de civilisation et de culture. Et il y a un étrange parallélisme entre cet effondrement généralisé de la vie qui est à la base de la démoralisation actuelle et le souci d'une culture qui n'a jamais coïncidé avec la vie, et qui est faite pour régenter la vie. Avant d'en revenir à la culture, je considère que le monde a faim, et qu'il ne se soucie pas de la culture ; et que c'est artificiellement que l'on veut ramener vers la culture des pensées qui ne sont tournées que vers la faim. Le plus urgent ne me paraît pas tant de défendre une culture dont l'existence n'a jamais sauvé un homme du souci de mieux vivre et d'avoir faim, que d'extraire de ce que l'on appelle la culture, des idées dont la force vivante est identique à celle de la faim.
Antonin Artaud, Le théâtre et son double, préface (1938)

dimanche 16 juin 2024

J. Sloan - Hairdresser's window (1907)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain John Sloan (1871-1951), déjà présenté ici en février 2011. Né à Lock Haven, en Pennsylvanie, Sloan grandit à Philadelphie. Très tôt, il manifeste un intérêt pour l’art et commence sa carrière comme illustrateur pour des journaux locaux.
En parallèle, il étudie à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, où il rencontre des artistes comme Robert Henri (voir nov.2010), dont l’appel à un art réaliste et socialement engagé marquera profondément sa démarche.
Au début des années 1900, Sloan s’installe à New York et s’attache à représenter les rues animées, les quartiers populaires, les scènes ordinaires de la vie urbaine.

J.S. - Sixth Ave. Elevated (1928)
Il devient une figure centrale de l’Ash Can School, aux côtés de George Bellows, Everett Shinn et William Glackens — un groupe d’artistes qui rejettent les conventions académiques au profit d’une peinture directe et ancrée dans le réel. Ses toiles, pleines de mouvement et de détails, rendent hommage à la dignité et à la vitalité de la vie quotidienne : des enfants jouant sur les trottoirs, des femmes conversant sur les toits, des ouvriers en chemin vers l’usine. Sloan y conjugue regard social et sens poétique ; il observe sans juger, avec cette humanité tranquille qui donne à ses scènes leur force durable. Il est un artiste clé pour comprendre l’évolution de l’art américain au début du XXe siècle.

dimanche 9 juin 2024

Billy Dihn - Untitled

Le vide grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Billy Dinh (b.1990), originaire de Philadelphie, que j’ai découvert récemment sur les réseaux sociaux, où il est très actif. Enfant, il se passionne pour le dessin et la peinture avant de se tourner, presque par hasard, vers la photographie — d’abord comme moyen de garder des souvenirs, puis comme un véritable mode d’expression.
Inspiré par Saul Leiter (voir déc.2013, déc.2014, fév.2019), Harry Gruyaert (août 2009, août 2015, janv.2023), Fan Ho (mai 2009, août 2016), et les peintures réalistes d’Edward Hopper (juin 2011, sept.2018), Dinh développe un style où se rencontrent observation attentive, sens narratif et lumière cinématographique.
Billy Dihn - Untitled

La plupart de ses images sont prises dans les grandes villes – Inde, Vietnam, Éthiopie ou New York, où il vit désormais – et se distinguent par une maîtrise remarquable des couleurs, des ombres et des reflets. Il lui arrive, dit-il, d’attendre longuement qu’une scène se compose d’elle-même, jusqu’à ce que surgisse l’instant juste. Ce que j’aime dans ses photographies, c’est cet équilibre entre spontanéité et construction, entre hasard - "purgatoire de la causalité", disait Baudrillard - et précision.

Albert Rieger - Clair de lune Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et photographe autrichien Albert Rieger (1834-1905), form...