In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 28 octobre 2018

Marek Piasecki - Sans titre (1961)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe polonais Marek Piasecki (b.1935).Né à Varsovie, il grandit dans le traumatisme de la guerre avant de s’installer à Cracovie après l’insurrection de 1944. Très tôt attiré par le dessin et la peinture, il découvre la photographie en autodidacte, et s’y consacre pleinement après une arrestation politique qui interrompt ses études.

M.P. - Sans titre (1960)

Dans la Pologne des années 1950 marquée par le réalisme socialiste, Piasecki suit sa propre voie. Proche du poète Miron Białoszewski et membre du Second Groupe de Cracovie à partir de 1958, il expose régulièrement et pratique à la fois un documentaire inspiré par le néoréalisme italien - ce « noir réalisme » des rues grises de l’après-guerre - et une recherche expérimentale radicale : des photogrammes qu’il appelait héliographies, « peintures chimiques » mêlant lumière et chimie. Il crée aussi des assemblages en boîtes, souvent emplies de poupées disloquées, métaphores troublantes de l’oppression et de la vulnérabilité du corps humain, héritées de ses souvenirs de guerre. Ces univers miniatures, qu’il photographie lui-même, traduisent cette « esthétique du confinement » analysée par Margaret Iversen : la volonté de préserver ce qui menace de disparaître. Installé en Suède en 1967, il poursuit ce travail singulier, entre poésie du réel et univers miniatures.
Dans son ouvage Foto-constellations - Autour de Marek Piasecki, le philosophe Pawel Moscicki écrit ceci : "Marek Pisecki a embrassé la photographie de manière obsessionnelle et sans aucune orthodoxie professionnelle, comme s'il voulait voir un mystère plus profond sous ses apparences.." Redécouvert tardivement, il fait aujourd’hui partie des collections du MoMA et des musées nationaux de Varsovie et de Cracovie.

MK1
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dimanche 21 octobre 2018

Charles Bell - The ultimate gumball (1981)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre hyperréaliste américain Charles Bell (1935-1995). Né à Tulsa, il s’installe à New York en 1967 après un passage par San Francisco, où il se forme auprès de Donald Timothy Flores. Il disait aussi avoir été influencé par le Pop-art et par Vermeer.

C.B. - Tropical nights (1991)
Loin des paysages urbains et des automobiles des hyperréalistes de la Côte Ouest, le New Yorkais Charles Bell s'est fait une spécialité des natures mortes : machines à billes, billards électriques, poupées, Bell magnifie ces sujets ordinaires dans des compositions d’une qualité quasi photographique, en jouant sur la lumière, les reflets et les textures avec une virtuosité technique exceptionnelle. Présenté dans des institutions telles que le Metropolitan Museum, le Guggenheim et le Smithsonian American Art Museum, le travail de Charles Bell a influencé plusieurs générations d’artistes.
AR1

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samedi 20 octobre 2018

Isaac Cordal - Cement eclipse (2013)

Une image et des mots. Une oeuvre d'Isaac Cordal, sur qui je reviendrai très bientôt.
Les mots sont de Céline, extraits de Voyage au bout de la nuit (1932).

J'avais pas le culot de leur dire pendant le jour, quand j'étais en face d'eux, mais d'où j'étais je ne risquais rien, je leur ai crié "Au secours ! Au secours !", rien que pour voir si ça leur ferait quelque chose. Rien que ça leur faisait. Ils poussaient la vie et la nuit et le jour devant eux les hommes.
Elle leur cache tout la vie aux hommes. Dans le bruit d'eux-mêmes ils n'entendent rien. Ils s'en foutent. Et plus la ville est grande et plus elle est haute et plus ils s'en foutent. Je vous le dis moi. J'ai essayé. C'est pas la peine.

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dimanche 14 octobre 2018

Raphael Soyer - Café scene (1940)

Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du peintre, dessinateur et graveur américain d’origine russe Raphael Soyer (1899-1987), connu pour son regard humaniste sur la vie urbaine new-yorkaise. Né à Borisoglebsk en Russie, il émigre avec sa famille en 1912 et s’installe dans le Bronx. Formé à la Cooper Union, à la National Academy of Design puis à l’Art Students League, il étudie auprès de Guy Pène du Bois et Boardman Robinson, adoptant une sensibilité proche de l’Ashcan School, tournée vers la représentation de la vie moderne et des classes populaires.
"If art is to survive, it must describe and express people."
R.S. - Annunciation (1980)




Tout au long de sa carrière, Soyer peint les hommes et les femmes dans des cadres quotidiens – rues, métros, ateliers ou appartements modestes. Portraits, nus et scènes de genre traduisent une profonde empathie pour ses modèles. Membre de la Fourteenth Street School, il expose dans les grands musées américains et enseigne à la Art Students League et à la New School for Social Research.
Rattaché à la American Scene, Soyer incarne le versant social-réaliste du mouvement, centré sur les réalités urbaines. Mais à la différence du Régionalisme tourné vers l’Amérique rurale, son réalisme demeure intimiste et psychologique : il donne une dignité aux anonymes de New York et capte la mélancolie comme la résilience de la vie moderne.
On peut admirer le premier tableau au Brookklyn Museum, à New York. Le second, au titre biblique, est conservé au Smithsonian American Art Museum de Washington. Quarante ans les séparent.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...