In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 28 juillet 2013

Alex Colville - The River Thames (1974)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du canadien Alex Colville (1920-2013), qui s'est éteint il y a quelques jours.  J'aime beaucoup son style, assez proche des précisionnistes américains des années 30.

Alex Colville - At the station (1953)

Après son mariage en 1942 il s'engage dans l'armée canadienne et devient artiste de guerre officiel. C'est à ce titre qu'il va documenter en 1945 la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen; il y peint "Corps dans une tombe" (1946). Ce qu'il a vu le hantera toute sa vie.
Est-ce pour cela que de ses sujets, ou de ses compositions, se dégage souvent un sentiment d'étrangeté, de mélancolie, ou d'une menace qui se profile ? Soit de façon explicite avec la présence au premier plan d'un pistolet sur une table (Pacifique, 1967), soit de façon implicite comme ici, sur ce quai de gare où l'on sent que l'on assiste à des adieux, et non à des retrouvailles. Et, si les toiles de Colville sont toutes profondément narratives, on n'y "entend" aucun bruit.

"Je considère la vie intrinsèquement dangereuse. J'ai une vision très sombre du monde et des affaires humaines... L'anxiété est la norme de notre époque."
DS1

ICI

dimanche 21 juillet 2013

D. Lyon - Big Barbara, Chicago (1965)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Danny Lyon (b.1942).
Très engagé, diplomé de l'Université de Chicago en Histoire et Philosophie, il a largement documenté les principaux événements relatifs aux campagnes du Civil Rights Movement auxquel il s'est impliqué à partir de 1962.

D. L. - West 39th Street, NYC (1980)
C'est à la suite de son travail sur le Outlaws Motorcycle Club, des bikers de Chicago de qui il a partagé la vie de 1963 à 1967, qu'il est invité à rejoindre Magnum Photos.
Tout le travail de Danny Lyon est marqué par son adhésion aux principes du New Journalism ; à la différence du journalisme traditionnel dans lequel le professionnel s'efface derrière les faits, celui-ci se caractérise par une approche subjective, immersive, et même "littéraire" du sujet traité.
I feel totally responsible for what I see. I feel totally responsible for what I photograph.
You put a camera in my hand, I want to get close to people. Not physically close, emotionally close, all of it.

PF3
ICI

samedi 20 juillet 2013

P. Bonnard - La table servie sous le tilleul (1920)
Une image et des mots. Un tableau de Bonnard, qui me rappelle ces quelques lignes de Pierre Michon, extraites de Vies minuscules (1984) :

Ces arbres savoureux sont aimés des abeilles ; et leur puissant murmure qui s'amplifiait dans le soir semblait la voix même de l'arbre, son aura de massive gloire : Ainsi devaient vrombir les anges devant Ézéchiel prosterné.
TH1

ICI

dimanche 14 juillet 2013

Chaloner Woods - Freedom (1930s)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du britannique Chaloner Woods (1903-1986), représentant en friandises devenu photographe de mode et de publicité, créateur avec sa femme Mary du bientôt renommé Chaloner Woods Studio.

Ch. Woods - Lipstick check (1955)








Je ne sais pas grand-chose de lui, car son domaine d'activité n'est celui de ma prédilection, mais j'aime beaucoup ces deux photos. Il ne faut pas, comme le disait à peu près William Blake, nous enfermer nous-même jusqu'à ne plus rien voir qu'à travers les fissures étroites de notre caverne.

Markus Hartel - Sans titre Une image et des mots.  Aborder le sujet des idées, c'est rapidement traiter de leur échange et de leur parta...