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In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0
mardi 19 août 2025
dimanche 17 août 2025
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| K. P-Vodkine - Nature morte (1928) | 
Formé à Saint-Pétersbourg puis à Paris, il développe très tôt un style immédiatement reconnaissable : compositions d’une grande clarté, couleurs franches, et cette fameuse perspective sphérique qui donne à l’espace une profondeur inhabituelle, presque cosmique.
Ses sujets restent simples - scènes domestiques, maternités, chevaux, portraits, natures mortes - mais tout y est traversé par une lumière calme, presque méditative. On y sent à la fois l’influence des icônes et celle d’une modernité naissante.
Petrov-Vodkine, qui avait aussi étudié la théologie et la philosophie, cherchait à unir la peinture à une réflexion spirituelle : derrière ses couleurs pures et ses formes simples, il y a toujours une quête d’harmonie, une tentative d’ordre dans un monde en mutation.
J'aime surtout ses natures mortes, mais d'une façon générale ce qui me plaît dans sa peinture c’est cette alliance rare entre ferveur et retenue, entre spiritualité et quotidien - un art où tout semble à la fois ancré dans le réel et ouvert sur un espace plus vaste, presque intérieur.
dimanche 10 août 2025
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| R. Maltête - Au Pêcheur acharné | 
Le vide-grenier du dimanche. Deux nouveaux clichés du photographe français René Maltête (1930–2000), déjà présenté ici en novembre 2021. Deux images irrévérencieuses qui illustrent tout l’humour du photographe et montrent à quel point Maltête savait capter l’incongru, drôle ou poétique, dans le quotidien.
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| R.M. - Les 7 péchés capitaux | 
« Rien n’est plus nécessaire que l’humour, car il nous évite de souffrir des choses, face à notre impuissance individuelle à les modifier. »
Ces mots révèlent toute sa philosophie : l'humour comme outil de résistance, de prise de recul et de réflexion sur le monde. Ses images, tout en étant légères et souvent drôles, invitent le spectateur à poser un regard neuf sur le quotidien, à y déceler l’étrange et le poétique, tout en le poussant à questionner les conventions et les codes de notre société.
dimanche 3 août 2025
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| L.K. - Life in the suburbs (2019) | 
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Leonard Kocianski (b.1952). Né à Cleveland, dans l'Ohio, il a étudié au Cleveland Institute of Art pour son Bachelor et à l’Université de Californie à Davis pour son Master, où il a été influencé par Wayne Thiebaud et la pensée structurelle de R. Buckminster Fuller.
Son travail se caractérise par une vision à la fois étrange et familière : des maisons de banlieue, des scènes nocturnes ou suburbaines, des personnages isolés ou en retrait, où les contrastes entre l'ombre et la lumière révèlent la solitude et la tension latente dans des environnements apparemment banals. 
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| L.K. - Night lights | 
Ce qui frappe, c’est cette tension presque surréaliste que l'on ressent, qui transforme le familier en un espace de réflexion et d’étrangeté.
Comme une dissonance qui s’installe sans qu’on sache vraiment à quoi l’attribuer. Elle tient sans doute aux oppositions lumineuses - ces intérieurs trop éclairés face aux zones de pénombre - mais pas seulement. Il y a aussi la manière dont les personnages semblent séparés, même lorsqu’ils partagent le même espace. Chacun paraît absorbé dans son propre silence, comme si la proximité rendait plus visible encore la distance. Dans ses toiles, Koscianski transforme ainsi la banalité du quotidien en une scène de trouble discret : le familier devient énigmatique, et la lumière, au lieu de rassurer, révèle ce qui sépare.
samedi 2 août 2025
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| Béla Tarr - Damnation (1988) | 
Pour aller avec, j'ai pensé à un extrait de la dernière page de Matinales (1956), de Jacques Chardonne.
"La mélancolique possession de la matière ne m'a point gêné; je n'en ai pas voulu, justement. J'en ai retenu l'inexplicable; l'amour, quelquefois, et avec méfiance; la beauté, toujours; les "plaisirs" quand ils sont l'ombre du bonheur; "l'art pour l'art", au sens profond, qui n'est pas sur le plan strictement terrestre, du moins qui est un peu dégagé de la substance humaine la plus éphémère, et qui devient grossier dans la mesure où il s'y insère davantage; en somme, les signes étranges d'un monde qui n'est pas proprement humain.
De ce monde invisible, je me suis approché à reculons, refusant toutes les interprétations comme sacrilèges. Je me sens plus humble encore, plus ouvert à tout le possible, plus confiant dans le doute, à mesure que vient l'heure de l'oubli; et si le Dieu qui m'a créé doit me recevoir, je lui rendrai sa créature telle qu'il l'a faite, l'esprit aveugle et que je n'ai pu changer."
dimanche 27 juillet 2025
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| Tom Wood - Merseyside (78-82) | 
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du photographe irlandais Tom Wood (b.1951). Formé à la peinture conceptuelle à Leicester Polytechnic mais autodidacte en photographie, Wood a développé un style instinctif et sans règles, documentant la vie quotidienne de Liverpool et du Merseyside entre 1978 et 2001 - dans les rues, les pubs et clubs, les marchés, les lieux de travail ou les stades - ainsi que les paysages de l’ouest de l’Irlande et du nord du Pays de Galles.
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| T.W. - All zones off peak (1998) | 
Son approche est à la fois directe et empreinte de respect : il photographie des inconnus mêlés à des voisins, amis ou membres de sa famille, avec une attention rare aux gestes, aux visages et aux relations humaines. Le critique Sean O’Hagan le décrit comme « un coloriste pionnier » dont le travail allie « spontanéité et intimité » sans jamais tomber dans le voyeurisme.
Martin Parr souligne de son côté : « Ses portraits sont forts, mais subtils et discrets. Tom a photographié des familles entières, des groupes de travailleurs, des couples et des individus, toujours avec un sens de dignité et de respect. »
Parmi ses séries emblématiques, Looking for Love (1989) saisit la vie nocturne d’un pub disco à New Brighton au début des années 1980, tandis que All Zones Off Peak (1998) rassemble près de vingt ans d’images prises depuis les bus de Liverpool - une traversée sensible de la ville à hauteur d’homme. Le travail de Tom Wood révèle la beauté fragile et persistante du quotidien, cet espace mouvant où se tissent les liens et les solitudes.
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Peter Turnley Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Peter Turnley (b..1955). P.T. - La Tartine, Paris (2025)
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