In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 3 novembre 2024

Netsuke (fin 18e - début 19e)
Le vide-grenier du dimanche. Le netsuke est un petit objet sculpté en bois, ivoire, os, corne ou autre matériau, qui a ses origines dans la culture japonaise dès le XVIIe siècle.
Utilisé historiquement comme accessoire de mode, le netsuke jouait d'abord un rôle fonctionnel :
il servait à fixer des objets du quotidien, comme une bourse, un inrō (petit coffret) ou une pipe, au cordon de l'obi (ceinture) du kimono, les vêtements traditionnels japonais n'ayant pas de poches.

Netsuke (fin 18e)
Les netsuke sont des objets d'une grande finesse artistique, souvent sculptés en formes animales, végétales, humaines ou fantastiques, et chaque pièce est unique. Certaines sculptures racontent des histoires ou représentent des personnages de la mythologie et du folklore japonais. Avec le temps, les netsuke sont devenus des objets de collection prisés pour leur complexité esthétique et le savoir-faire artisanal qu’ils reflètent.
Ils sont aujourd'hui considérés comme des œuvres d'art à part entière, collectionnées pour leur beauté et leur valeur historique.

samedi 2 novembre 2024

Matt Black - Dewey County
Une image et des mots. Un cliché de Matt Black (voir février 2018), extrait de sa série "Géographie de la pauvreté", et quelques vers du poète espagnol Miguel Florián Ocaña.

Los días se parecen a los pájaros
-vienen y luego van- y siempre dejan
una herida de luz. Huele a musgo su vuelo,
a países de escarcha,
a savia de madroños escondidos...
(Hay una fuente oculta que derrama blancos ríos de sed, y un campanario
azul, mecido por el viento).
De qué cielo, de qué elevada dicha,
los pájaros descienden. De qué amor.
Los días se parecen a los pájaros,
igual tristeza dejan cuando pasan,
la misma oscuridad, igual silencio.

***

Les jours ressemblent aux oiseaux
– ils viennent puis s’en vont – et laissent toujours
une blessure de lumière. Leur vol sent la mousse,
les contrées de givre,
la sève des arbousiers cachés…
(Il y a une source secrète qui répand
des rivières blanches de soif, et un clocher
bleu, bercé par le vent).
De quel ciel, de quel bonheur élevé,
descendent les oiseaux. De quel amour.
Les jours ressemblent aux oiseaux,
ils laissent la même tristesse lorsqu’ils passent,
la même obscurité, le même silence.

dimanche 27 octobre 2024

O.S. - Fermant les volets (1929)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres, des tempera sur papier, du peintre et illustrateur suédois Otte Sköld (1894-1958). C'est en Chine, où il est né, qu'il reçoit durant son enfance ses premières leçons de dessin avant que sa famille ne retourne s'installer en Suède. 

O. Sköld - Mansardes (1921)

Il y suivra entres autres institutions l'enseignement de l'école de peinture d'Althin, l'une des plus importantes de Scandinavie, puis partira à Copenhague et à Paris, où il va dans les années 20 diriger l'Académie Scandinave et enseigner à la Maison Watteau. De retour en Suède, il fonde l'école Sköld. 
Otte Sköld est un représentant du courant de la Nouvelle Objectivité, un mouvement apparu dans l'Europe des années 20 - d'abord en Allemagne (Neue Sachlichkeit) où il succède à l'expressionisme -, en réaction à l'évolution du modernisme vers l'abstraction.
Originaires des grandes villes, en particulier de Berlin, les artistes fondateurs de ce courant veulent dépeindre la réalité telle qu'elle est, et montrer sans fard la société d'après-guerre rongée par la pauvreté. 
Il n'y a qu'un seul monde et il est cruel, disait Nietzsche.

RS2
ICI

samedi 26 octobre 2024

Henri Senders
Une image et des mots. Un cliché du photographe néerlandais Henri Senders (b.1958).

Elle vivra toujours,
Sur les grèves,
Des îles roses,
Toujours indocile,
Toujours indomptable,
Avec ses chevilles
Si blanches
Que leur révélation
Passe comme un éclair sur la mer
Et illumine le monde entier.

Panaït Istrati, Nerrantsoula
TZ1

ICI

dimanche 20 octobre 2024

Beryl Cook - The dancer

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste autodidacte anglaise Beryl Cook (1926-2008), très appréciée pour ses tableaux pleins d'humour, de vitalité et de personnages hauts en couleur. Son style, qu'on peut qualifier de "naïf" et de "populaire", quelque part entre un Dubout policé et un Botero festif, dépeint des scènes de la vie quotidienne avec un regard à la fois tendre et satirique.

Beryl Cook - Banjo players







Inspirée par sa fréquentation des pubs, elle représente avec malice et bienveillance des personnages exubérants, aux formes généreuses, des joyeux fêtards et des dondons en goguette qui sirotent leur cask beer dans des situations festives. Qu'il s'agisse de soirées dansantes, de pubs animés ou de plages ensoleillées, Beryl Cook a su saisir et dépeindre avec brio la culture populaire britannique, souvent avec une touche irrévérencieuse, en célébrant la joie de vivre et l'excentricité de ses compatriotes. Bien qu'elle n'ait jamais couru après les honneurs, son travail a acquis une large reconnaissance publique pour son authenticité, son sens de l'humour, et sa capacité à transmettre l'esprit de la vie quotidienne.

C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...