In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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samedi 1 avril 2023

Anonyme
Une image et des mots. Pour accompagner cette photo dont j'ignore l'auteur, quelques mots du grand Alexandre Vialatte, l'indispensable traducteur de Kafka et de Nietzsche et l'irremplaçable chroniqueur du quotidien auvergnat La Montagne.

Il n'y a rien de plus beau que le mariage. C'est lui qui assure la reproduction de l'espèce humaine. Et quoi de plus beau que l'espèce humaine ? L'espèce humaine est magnifique, la reproduire est majestueux.
L'espèce humaine : tous ces penseurs, ces athlètes, ces génies, ces marchands de beurre et de fromage, ces comptables méditatifs, ces grands-mères en chapeau à plumes ! Entre la terre et les étoiles, c'est comme un bouquet de fleurs qui clame la gloire de Dieu.
Chante, poète, l'espèce humaine : c'est elle qui pense ; commerçant, salue-la bien bas : c'est elle qui achète les sels Kruchon et les billets de la Loterie Nationale.
Il faut donc se marier pour perpétuer sur la Terre le Tour de France et la blancheur Persil.
Alexandre Vialatte, La Montagne du 9 novembre 1954.

AB1
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dimanche 26 mars 2023

D. Tutwiler - Steam on the waterfront (2008)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain David Tutwiler (b.1952), issu d'une famille d'artistes et formé aux beaux-arts à l’Art Institute of Chicago. Il y développe une technique rigoureuse qu’il mettra souvent au service de sa fascination de toujours pour un fondement majeur du patrimoine industriel et culturel américain : le monde ferroviaire.

D.T. - The portrait of dory in grey



Avec un souci scrupuleux du détail, Tutwiler insuffle à ses toiles une profondeur métaphorique où la peinture transcende la seule représentation technique pour révéler la puissance, la force, la beauté et la poésie de ces machines, les élevant au rang de symboles vivants d'une époque révolue, mais d'une résonance intemporelle...
Mais même s'ils sont restés son sujet de prédilection David Tut(tut)wiler, n'a pas peint que des trains : j'ai par exemple découvert ce tableau dont le sujet et le titre plein d'humour m'ont beaucoup plu.

samedi 25 mars 2023

J. Dumont - The dice players (1891)
Une image et des mots. Le cliché est du photographe américain John Dumont (1856-1944), déjà présenté en janvier 2009.
Il n'y a point de hasard, disait Voltaire.
Mais pour accompagner cette image, c'est un extrait de "Le hasard et la nécessité" (1970), du biologiste Jacques Monod, que j'ai choisi.

C'est peut-être une utopie. Mais ce n'est pas un rêve incohérent. C'est une idée qui s'impose par la seule force de sa cohérence logique. C'est la conclusion à quoi mène nécessairement la recherche de l'authenticité. L'ancienne alliance est rompue ; l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. À lui de choisir entre le royaume et les ténèbres.
TB1

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dimanche 19 mars 2023

Sir Kyffin Williams - Morfa Conwy

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre gallois Sir Kyffin Williams (1918-2006), qui s'est illustré avec ses paysages puissants de la campagne du Pays de Galles, en particulier ceux de son île natale d'Anglesey.
Il s'engage en 1937 dans l'armée britannique au sein du 6ème bataillon de Royal Welsch Fusiliers, mais doit quitter la vie militaire en 1941 sur prescription médicale à cause de son épilepsie consécutive à une polioencéphalite.

S.K.W. - Man and horse





My greatest fortune was that I was ordered to take up art for the good of my health.
Il intègre alors à Londres la Slade School of Fine Art, à la suite de quoi, en 1944, il obtiendra un poste de professeur d'art à la Highgate School de Londres, charge qu'il va occuper jusqu'en 1973.
Considéré comme l'un des plus grands artistes gallois du XXe siècle, il a joué un rôle important dans l'évolution de la peinture galloise contemporaine. Son style distinctif, au couteau ou à coups de pinceaux larges et vigoureux, avec une forte influence de l'expressionnisme, exprime toute la rudesse et la beauté des paysages gallois, tout en évoquant des émotions universelles qui résonnent bien au-delà de leurs frontières.

dimanche 12 mars 2023

L.Miller - Portrait of space, Egypt (1937)
Le vide-grenier du dimanche. Au lendemain de la Journée internationale des droits de la femme, deux clichés de cette femme libre qu'était la photojournaliste américaine Lee Miller (1907-1977).
À l'âge de 20 ans, elle est repérée par le groupe de presse Conde-Nast et fait la couverture de Vogue comme modèle. C'est ainsi qu'elle va poser pour de grands photographes comme Edward Steichen.
Deux ans plus tard elle quitte l'Amérique pour la France et rencontre Man Ray, dont elle va devenir l'assistante, la muse et la maîtresse, tout en continuant à travailler dans le mannequinat.

L.Miller - Untitled (1930)
Elle prend aussi à son compte des commandes du monde de la mode que Man Ray ne peut pas honorer, et certains clichés signés Man Ray sont en fait l'oeuvre de son assistante.
Par Man Ray, elle fréquente les Surréalistes et se lie d'amitié avec Éluard, Picasso, et Cocteau pour qui elle joue le rôle de la statue dans Le sang d'un poète.
Après sa rupture avec Man Ray elle regagne New York, puis suit son nouveau compagnon, un homme d'affaires égyptien, au Caire. C'est là qu'elle réalise un de ses clichés les plus connus, Portrait of space.
Lassée de l'Égypte, elle retourne à Paris en 1937 pour y retrouver ses amis surréalistes ; elle photographie Picasso en minotaure, lequel à son tour fait d'elle plusieurs portraits.
Elle rencontre ensuite un peintre et poète surréaliste anglais, Roland Penrose, qu'elle épouse et qu'elle suit à Londres, où elle va travailler pour Vogue. Puis, accréditée par l'Armée US, elle va prendre à partir de 1942 des photos du Blitz ; elle devient, pendant l'été 44, correspondante de guerre au sein de l'armée américaine. C'est un de ses camarades, David Sherman, qui va réaliser d'elle un de ses portraits les plus célèbres, alors qu'elle prend un bain dans la baignoire d'Hitler, le 30 avril 1945, le jour même de son suicide.

Gilbert Garcin - Le moulin de l'oubli (1999) Une image et des mots. Où Beckett dialogue avec Tati... Une "photosophie" du p...