In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 9 janvier 2022

L. Harris - Little house (1966)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre canadien Lawren Harris (1885-1970), cofondateur avec James MacDonald, qu'il rencontre en 1911, du Groupe des Sept déjà évoqué en mars et avril 2010.
À partir de 1933, ce groupe va se diluer dans le Canadian Group of Painters, dont Lawren Harris sera un des membres les plus éminents.

L.H. - Lake and mountains (1928)


Pendant trois ans, de 1904 à 1907, il part étudier en Europe, à Berlin précisément, où il va s'intéresser à la théosophie, une forme de philosophie mystique apparue à la fin du 19e et dont le principal représentant est Krishnamurti.
C'est dans l'épure à la fois vigoureuse et austère de ses paysages du Nord canadien que Harris exprimera toute sa profonde spiritualité.
.. Notre art est fondé sur une compréhension et un amour grandissant du Nord, dans une expérience toujours plus claire d'unité avec l'esprit messager de toute la terre, et un sentiment étrange et enveloppant de Mère Nature favorisant la naissance d'une nouvelle race et d'une ère nouvelle...          
[.....]
Nous vivons en bordure du Grand Nord et de sa blancheur où foisonne la vie, de sa solitude et de ses perspectives de régénération, de ses abandons et de sa libération, de ses appels et de ses réponses, de ses rythmes purificateurs. Il semble que le toit du continent soit la source d'un courant spirituel qui ne cessera de déverser sa clarté sur la race des hommes d'Amérique.
Sa toile Mountain forms, représentative de cette vision exaltée d'une nature puissante et harmonieuse a été adjugée plus de 11 millions de dollars en 2016 ; elle est à ce jour l'oeuvre canadienne la plus chère jamais vendue.

samedi 8 janvier 2022

Mikhaïl Potapov - The moment (2017)

Une image et des mots. Le cliché est du photographe russe Mikhaïl Potapov (b.1983).
Les mots pour aller avec sont de Jean Vautrin, extraits de Gipsy blues (2014).

Pourtant, dès mon premier ouf, c'est inouï comme j'avais soif d'aimer les autres. Enfant de la lune et du soleil, j'avais une envie folle de coller mon oreille contre le fût des arbres. D'écouter battre sous l'écorce le suc de la terre. De me mêler à la gaudriole générale. À tout ce raffut de la création. D'orchestrer le cui-cui des oiseaux, d'apprivoiser le savoir des personnes. Pas une minute, je n'imaginais que les gens puissent être aussi arrogants, aussi méchants. O mensi ! comme nous les appelons dans notre parler manouche. Les gens ! Passants ordinaires, je veux dire. Gadjé ! Des corniauds de tous les jours qui vont, qui viennent et traversent devant nous.
[.....] J'ignorais qu'en naissant Tzigane, je serais rabaissé au rang de gueux, de sauvage, de chien errant qui ne connaitrait ni les lois ni la morale ordinaire.

dimanche 2 janvier 2022

Victor Pasmore - Hammersmith, evening (1944)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et architecte anglais Victor Pasmore (1908-1998), considéré comme une figure majeure du développement de l'art abstrait au Royaume-Uni. D'abord éminent représentant d'une peinture figurative marquée par des maîtres du post-impressionnisme - Bonnard par exemple -, Pasmore a évolué d'un style figuratif vers l'abstraction, ce qui l’a positionné comme un leader du modernisme britannique.

V.P. - Quiet river, The Thames at Chiswick
(1943)

Les deux tableaux présentés ici s'inscrivent dans cette période de transition, celle que je préfère, qui vit Pasmore se muer après guerre en une figure capitale de l'art abstrait britannique.
Cette évolution, dans les années 40, doit beaucoup à l'influence d'artistes comme Nicholson, Piet Mondrian et Paul Klee, qui l'ont mené à explorer des formes géométriques, la couleur et les lignes.
Ainsi, dans les années 1950, Pasmore est définitivement devenu un fervent défenseur de l'abstraction en Grande-Bretagne. Ses œuvres intégraient des formes minimalistes et des reliefs sculptés, repoussant les frontières entre peinture et sculpture. Il a également contribué à des projets d’art public, notamment dans la conception de la ville nouvelle de Peterlee, dans le comté de Durham, où il a intégré l’art abstrait dans l’architecture et l’aménagement urbain. Son œuvre, marquée par une exploration de la forme et de l’espace, est conservée dans de nombreuses collections prestigieuses, notamment celles de la Tate et du Museum of Modern Art de New York, et continue d’inspirer par sa rigueur intellectuelle et ses innovations formelles.

NC13

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dimanche 26 décembre 2021

Charlotte J. Sternberg

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'illustratrice américaine Charlotte Joan Sternberg (1920-2003). Diplômée en beaux-arts de l'université de Yale, c'est là qu'elle découvre la technique de la tempera à l'oeuf qui deviendra son procédé de prédilection. Elle est surtout connue pour ses peintures de paysages de la Nouvelle-Angleterre, qui capturent l'essence de la vie rurale avec une attention particulière aux saisons et aux traditions locales. 
Son style mêlait un réalisme méticuleux à une ambiance nostalgique, avec des scènes d’hiver enneigées, des maisons de ferme et des paysages ruraux typiques de la région. Elle a grandi dans le Connecticut et a été profondément influencée par la beauté des paysages de la Nouvelle-Angleterre, qu'elle a continuellement célébrée dans son travail.

C.J. Sternberg - Christmas
Sternberg a également travaillé comme illustratrice pour des calendriers, des cartes de vœux, et des illustrations de Noël, de celles que l'on aime voir orner les boîtes de chocolats ou augmenter les collections des beaux puzzles de chez Gibsons...
Ses œuvres sont marquées par une palette riche et des détails soigneux qui rappellent les peintures de style américain de la période des années 1950.
Elle est appréciée pour avoir capturé la culture et les traditions du nord-est des États-Unis à une époque où le pays se transformait rapidement, ce qui a popularisé son art dans de nombreux foyers américains.

TW3
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