In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 29 mars 2020

Émile Friant - Les amoureux (1888)
E.F. - Ombres portées
(1891)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur nancéen Émile Friant (1863-1932).
Il est formé par Théodore Devilly à l'École municipale de dessin de Nancy, puis à l'École des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier d'Alexandre Cabanel, où il sera lui-même professeur à partir de 1906.
Portraitiste réputé jusqu'aux États-Unis où il réalise de nombreuses commandes, Émile Friant nous donne aussi à voir, de sa Lorraine natale, des scènes de la vie quotidienne pleines de réalisme et d'humanité, pour la composition desquelles il s'aidait parfois de la photographie. Il s'inscrit, à la suite de Jules Bastien-Lepage, dans le mouvement naturaliste.
TW5

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dimanche 22 mars 2020

Ph. Lorca DiCorcia - Igor (1987)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Philip Lorca DiCorcia (b.1951).
Formé dans les années 70 à l'université de Hartford, dans le Connecticut, il sort diplômé en 1975 de l'école du Musée des beaux-arts de Boston, puis intègre le programme de deux années de formation à la photographie de l'université de Yale.

Ph. Lorca DiCorcia - Fred (1986)



Cette formation va confronter DiCorcia - qui s'est d'abord un temps intéressé à la photographie conceptuelle -, à deux approches divergentes de sa pratique.
D'une part il découvre à Yale l'approche traditionnelle de la photographie documentaire américaine, incarnée par des figures telles que Walker Evans ou Robert Frank, et d'autre part - influencé par l'esthétique publicitaire et les techniques cinématographiques -, il envisage la photographie comme un medium aux vastes possibilités créatives.
I'm always interested in pictures that are more about fiction than reality, that suggest a story or narrative rather than document a moment.
JP2

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samedi 21 mars 2020

P. Pueyrredón - El alto de San Isidro (1865)
Une image et des mots. Je n'ai pas beaucoup de goût pour le peu que je connais de la peinture argentine, celle de Xul Solar ou celle du très célébré Antonio Berni.
Mais j'en ai pour Prilidiano Pueyrredon (1823-1870), pour sa peinture de la vie des gauchos chers à Borgès, et en particulier pour ce tableau, peut-être mon préféré avec une autre de ses toiles, intitulée "Apartando en el corral".
Les mots que j'ai choisis pour l'accompagner sont de Jules Supervielle, le plus "gaucho" de nos poètes qui écrivait par ailleurs :
"Ne touchez pas l'épaule du cavalier qui passe, il se retournerait et ce serait la nuit, une nuit sans étoiles, sans courbes ni nuages..."

J'avais un cheval dans un champ de ciel,
et je m'enfonçais dans le jour ardent.
Rien ne m'arrêtait. J'allais sans savoir,
c'était un navire plutôt qu'un cheval,
c'était un désir plutôt qu'un navire,
c'était un cheval comme on n'en voit pas,
tête de coursier, robe de délire,
un vent qui hennit en se répandant.
Je montais toujours et faisais des signes.
"Suivez mon chemin, vous pouvez venir,
mes meilleurs amis, la route est sereine,
le ciel est ouvert.
Mais qui parle ainsi?
Je me perds de vue dans cette altitude,
Me distinguez-vous, je suis celui
qui parlait tout à l'heure,
suis-je encore celui qui parle à présent,
vous-mêmes, amis, êtes-vous les mêmes?
L'un efface l'autre et change en montant.
HZ1
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