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RH4 |
In girum imus nocte et consumimur igni

eiπ + 1 = 0
samedi 16 novembre 2019
dimanche 10 novembre 2019
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G. Dou - Femme au clavicorde (c.1665) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du néerlandais Gerrit Dou (1613-1675), peintre de Leyde, fils et élève d'un graveur sur verre. En 1628, à l'âge de 15 ans il devient l'élève de Rembrandt qui lui-même n'en a que 22. Mais là où son maître Rembrandt cherchait la profondeur psychologique et les grands effets de lumière, Dou préfère les atmosphères feutrées, les gestes quotidiens, les figures absorbées dans leurs tâches : ménagères, artisans, musiciens. Ses compositions, souvent cadrées par une fenêtre ou une arcade, ont quelque chose d’intime et de théâtral à la fois.
Après le départ en 1631 de Rembrandt pour Amsterdam, Gerrit Dou reste dans sa ville natale de Leyde, déclinant même l'invitation que lui fait Charles II de s'installer en Angleterre.
Il y développe son propre style, fidèle à la technique minutieuse apprise de son maître, et se consacre à la réalisation d'oeuvres de petit format dont il perfectionne les détails à la loupe ; son chien assoupi, par exemple, ne mesure que 16,3 cm sur 21,6 cm, ce qui rend les détails encore plus remarquables.
Il va y fonder en 1648 l'école de Leyde, celle des fijnschilders (les "peintres fins") évoqués en octobre dernier avec Willem van Mieris et qui a prospéré jusqu'au XIXème siècle. Gerrit Dou a eu une influence considérable sur la peinture néerlandaise du siècle d'or, et il a formé plusieurs peintres de premier plan, dont Frans van Mieris l'Ancien et Gabriel Metsu.
dimanche 3 novembre 2019
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Y. Karsh - Winston Churchill (1941) |
Installé à Ottawa, il ouvre très tôt son studio et se forge une réputation qui va rapidement dépasser les frontières.
Deux portraits, donc. D'abord celui de Winston Churchill, non seulement parce que c'est celui qui en 1941 a fait sa renommée, mais aussi parce que dans les plus de dix mille portraits qu'a réalisés Karsh, autant privilégier ceux de personnalités que j'admire.
Martin Luther King en fait lui aussi évidemment partie.
Mais comment peut-on admirer à la fois un guerrier et un pacifiste ? Serait-ce que mon panthéon est décousu ? The answer, my friend, is blowing in the wind....
samedi 2 novembre 2019
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Frederic Edwyn Church - River of light (1877) |
À deux reprises, celui qui fut surnommé le Michel-Ange du paysage part en Amérique du sud, inspiré par les récits d'Alexandre de Humboldt, auteur du Voyage en Amérique équinoxiale et à qui l'on doit notamment l'exploration du Brazo Casiquiare, ce cours d'eau qui relie les bassins hydrographiques de l'Orénoque et de l'Amazone.
Ce tableau, River of light (1877), fruit de ces voyages, est conservé à la National Gallery of Art de Washington qui présente ainsi le peintre :
"Comme son maître Thomas Cole, Church exprime en célébrant dans ses paysages les merveilles apparemment infinies de la nature un sens stupéfiant du sublime. L'artiste consacrait énormément de temps à l'étude scientifique, convaincu que la connaissance de l'optique, de la météorologie, de la botanique et de l'écologie apporterait beaucoup à son travail."
Pour aller avec, j'ai choisi les mots de Roberto Juarroz, extraits de sa Dixième poésie verticale.
Eras el portador de la aventura
el huéped de lo insólito,
Titular de los trajines del milagro,
depositario de las rúbricas del viento,
capitán del azul inesperado,
reinventor general de lo existente.
No importa que las costras de la vida
sometieran tu heráldico penacho.
No importa que tu enorme expectativa
se hundiera en los sarcófagos bruñidos.
No importa que tus manos siempre abiertas
te las hayan cerrado con usuras.
No importa que tus sueños para todos
se volvieran un sueño para nadie.
Basta sencillamente que hayas sido
lo que alguna vez fuiste :
un hueco de tos joven
en la cueva envejica del mundo.
***
Tu étais le porteur de l’aventure,
l’hôte de l’insolite,
maître des allées et venues du miracle,
dépositaire des rubriques du vent,
capitaine du bleu inespéré,
réinventeur général de l’existant.
Peu importe que les croûtes de la vie
aient soumis ton panache héraldique.
Peu importe que ton énorme attente
se soit enfouie dans les sarcophages polis.
Peu importe que tes mains toujours ouvertes
aient été fermées par l’usure.
Peu importe que tes rêves pour tous
ne soient devenus un rêve pour personne.
Il suffit simplement que tu aies été
ce qu’un jour tu fus :
une caverne de jeune toux
dans la grotte vieillie du monde.
Ce tableau, River of light (1877), fruit de ces voyages, est conservé à la National Gallery of Art de Washington qui présente ainsi le peintre :
"Comme son maître Thomas Cole, Church exprime en célébrant dans ses paysages les merveilles apparemment infinies de la nature un sens stupéfiant du sublime. L'artiste consacrait énormément de temps à l'étude scientifique, convaincu que la connaissance de l'optique, de la météorologie, de la botanique et de l'écologie apporterait beaucoup à son travail."
Pour aller avec, j'ai choisi les mots de Roberto Juarroz, extraits de sa Dixième poésie verticale.
Eras el portador de la aventura
el huéped de lo insólito,
Titular de los trajines del milagro,
depositario de las rúbricas del viento,
capitán del azul inesperado,
reinventor general de lo existente.
No importa que las costras de la vida
sometieran tu heráldico penacho.
No importa que tu enorme expectativa
se hundiera en los sarcófagos bruñidos.
No importa que tus manos siempre abiertas
te las hayan cerrado con usuras.
No importa que tus sueños para todos
se volvieran un sueño para nadie.
Basta sencillamente que hayas sido
lo que alguna vez fuiste :
un hueco de tos joven
en la cueva envejica del mundo.
***
Tu étais le porteur de l’aventure,
l’hôte de l’insolite,
maître des allées et venues du miracle,
dépositaire des rubriques du vent,
capitaine du bleu inespéré,
réinventeur général de l’existant.
Peu importe que les croûtes de la vie
aient soumis ton panache héraldique.
Peu importe que ton énorme attente
se soit enfouie dans les sarcophages polis.
Peu importe que tes mains toujours ouvertes
aient été fermées par l’usure.
Peu importe que tes rêves pour tous
ne soient devenus un rêve pour personne.
Il suffit simplement que tu aies été
ce qu’un jour tu fus :
une caverne de jeune toux
dans la grotte vieillie du monde.
dimanche 27 octobre 2019
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J. Ahn - Untitled |
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain d'origine coréenne Jonathan Jungsuk Ahn (b.1977). Formé dès l’enfance à Boston par Nancy Angell-Rickenbacker – ancienne élève de Picasso et de Kokoschka, qui restera son mentor pendant dix ans –, il reçoit un enseignement exigeant : « Elle me donnait beaucoup de devoirs, par exemple en me confiant un livre de dessins de Michel-Ange et en me faisant les copier tous. Elle m’a aussi initié à une grande part de l’histoire de l’art, par les livres et en m’emmenant au Museum of Fine Arts de Boston pour me montrer des œuvres du grand portraitiste américain John Singer Sargent ou du maître français de l’académisme du XIXᵉ siècle, Jean-Léon Gérôme. »
Après le lycée, Ahn part à Paris pour étudier l’histoire de l’art à l’American University. La mort soudaine d’Angell-Rickenbacker en 1996 le détourne un temps de la peinture, mais il retrouve le goût de travailler au contact direct des chefs-d’œuvre, en copiant notamment Géricault et Monet dans les musées parisiens.
Installé à San Francisco en 2005, il poursuit sa formation à l’Academy of Art University auprès de Craig Nelson, Warren Chang, Baoping Chen, Zhaoming Wu et Tomutsu Takishima. Son œuvre explore principalement deux thèmes : des portraits – très souvent féminins – et des paysages urbains baignés de pluie, où l’asphalte luisant et les reflets lumineux deviennent la matière même du tableau. « Je veux que ça reste viscéral, capter l’atmosphère sans trop en dire. Traduire des émotions simples – anxiété, tristesse, attente – sans être trop explicite. »
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