In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 8 septembre 2019

A. Wyeth - Christina Olson (1947)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Andrew Wyeth (1917-2009), qui a déjà fait l'objet dans ce blog d'une publication le 17 juillet 2010 puis d'une autre 20 mai 2012. 
Pour cette seconde présentation j'ai d'abord pensé choisir deux parmi les plus de 200 oeuvres controversées qu'il a consacrées à Helga Testorf. Cette femme de ménage de Chadds Ford - la banlieue de Philadelphie où Wyeth a passé toute sa vie - lui servit de modèle de 1971 à 1985 et devint son assistante.

A.W. - Christina's bedroom (1947)
Mais je suis revenu à son premier modèle, Christina Olsen peinte ici - un an avant qu'il n'en fasse le sujet de sa toile la plus célèbre, Christina's world (1948) -, sur le pas de sa porte, ou même absente de sa chambre.

TB1
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samedi 7 septembre 2019

Yaman Ibrahim - Smoker (2016)
Une image et des mots. Où il sera question du poids de la fumée... Pour l'illustrer, l'image est une belle photo du malaisien Yaman Ibrahim qui me fait penser à ces vers de Jules Laforgue, évoquant "ceux qui pour tuer le temps en attendant la mort fument au nez des dieux de fines cigarettes".

Les mots - extraits des dialogues de Smoke, un film formidable de Wayne Wang et Paul Auster -, c'est cet échange entre l'écrivain Paul Benjamin (William Hurt) et son ami buraliste Auggie (Harvey Keitel) à qui il vient acheter deux boîtes de cigarillos.




Auggie – Les gars et moi on était en train de discuter à propos des femmes et des cigares.
Paul Benjamin – Une vraie mine. Ça doit remonter à la reine Elisabeth.
Auggie – La reine d’Angleterre ?
Paul Benjamin - Ouais, Elisabeth Ire, pas Elisabeth II. T’as entendu parler de Sir Walter Raleigh ? […..] Ben, Raleigh c’est celui qui le premier a introduit le tabac en Angleterre. Et comme il était un favori de la Reine –Reine Beth comme il l’appelait – fumer est devenu à la mode à la cour.
[….) Un jour il a fait un pari avec elle, qu’il pourrait peser la fumée. C’est étrange, c’est un peu comme peser une âme. Mais Walter était un type futé ; il a pris un cigare, il l’a mis sur une balance, il l’a pesé. Puis il l’a allumé et l’a fumé, en faisant soigneusement tomber les cendres sur la balance.
Quand il l'eut terminé, il a posé le mégot sur les cendres et pesé le tout.
Il a soustrait ce poids de celui du cigare intact, et la différence c’était le poids de la fumée.
FS4
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dimanche 1 septembre 2019

Grant Wood - The perfectionist (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre américain Grant Wood (1891-1942). Né dans l'Iowa, un environnement rural qui influencera toute son oeuvre, il est une figure emblématique du courant régionaliste, peintre de l'Amérique profonde, l'Amérique rurale du Midwest.
De 1913 à 1916, Grant Wood est formé à l'Art Institute de Chicago, où il acquiert une solide maîtrise des techniques traditionnelles.
Puis, durant les années 1920, ses voyages en Europe enrichissent son style : il est impressionné par les primitifs flamands, notamment Jan van Eyck, dont le réalisme détaillé inspire son approche méticuleuse de la peinture.

G.W. - Fall plowing (1931)
À son retour aux États-Unis, Wood rejette les influences modernistes européennes pour se consacrer à la représentation des paysages et des communautés rurales américaines, en particulier ceux de son Iowa natal. Son tableau le plus célèbre, American Gothic (1930), qui met en scène deux personnages austères devant une maison aux volets en pitchpin - une maison typique du Midwest -, symbolise à la fois l’identité et la résilience de l’Amérique rurale pendant la Grande Dépression.
Wood devient rapidement une figure centrale du régionalisme, un mouvement artistique qui valorise les scènes locales et le réalisme, en opposition aux courants abstraits et cosmopolites. Il s'inspire également de la simplicité et de l’harmonie des motifs artisanaux. Malgré son succès, il est parfois critiqué pour son conservatisme stylistique et son rejet de l’avant-garde.
Son œuvre, comme Stone City, Iowa et Arbor Day, illustre une vision idéalisée mais profondément sincère de la vie rurale. All the really good ideas I ever had came to me while I was milking a cow.
Avec son style singulier mêlant précision inspirée des primitifs flamands et stylisation symbolique, Grant Wood a marqué durablement l'identité artistique américaine du XXe siècle, et en dépit de sa disparition prématurée à l'âge de 50 ans, son œuvre continue de rayonner. Elle incarne une époque charnière de l'art national où traditions locales et ambitions universelles se rejoignent pour définir une esthétique profondément enracinée dans le paysage culturel des États-Unis.

dimanche 25 août 2019

W. Nicholson - Tablecloth (1934)

Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'anglaise Winifred Nicholson (1893-1981). Formée à la Byam Shaw School of Art de Londres avant d’explorer différentes approches picturales au fil de ses voyages en Europe, elle fut avec son époux Ben Nicholson une figure clé du mouvement d'avant-garde britannique dans les années 1920 et 1930. Par son mariage avec Ben Nicholson, elle était donc la belle-fille du couple de peintres William Nicholson et Mabel Pryde, et, pour faire bonne mesure, la mère de l'artiste peintre Kate Nicholson. Son style s’est nourri des impressionnistes, de Cézanne, mais aussi des avant-gardes du XXe siècle.

W.N. - Polyanthus and cyneraria (1921)
Ses œuvres, souvent peintes depuis les fenêtres de ses maisons en Écosse, aux Hébrides ou en Cumbria, traduisent une atmosphère intime et contemplative. Winifred Nicholson affectionne les couleurs vives et pures, et ses natures mortes, ses bouquets de fleurs à la composition épurée, sont emblématiques de son approche sensible et poétique.
The aim of art is to convey the mystery of life, not to explain it.
I like painting flowers - I have tried to paint many things in many different ways, but my paint brush always gives a tremor of pleasure when I let it paint a flower - and I think I know why this is so.[...] It is my faith that every flower enjoys the air it breathes.

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C.Ebbets - Lunch atop a skyscraper (1932) Une image et des mots. Pour aller avec ce cliché célébrissime, attribué à Charles Ebbets, voici q...