In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 2 décembre 2018

Anders Andersen-Lunby
Coucher de soleil en hiver (1882)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre paysagiste danois Anders Andersen-Lundby (1841-1923). Originaire du village de Lundby, près d’Aalborg, il se forme en autodidacte, en observant la nature et en copiant les maîtres exposés à Copenhague. Contrairement à nombre de ses contemporains, il ne suit pas l’enseignement académique de l’Académie royale des beaux-arts, mais s’intègre très tôt aux cercles paysagistes danois. En 1876, il s’installe à Munich, alors centre artistique majeur qui attirait de nombreux peintres d’Europe du Nord. Son style reste marqué par la tradition naturaliste héritée de l’école danoise de paysage (Eckersberg, P.C. Skovgaard, Johan Thomas Lundbye), tout en s’inscrivant dans le réalisme poétique cultivé par la colonie artistique munichoise, sensible aux atmosphères hivernales et aux scènes rurales.
A. A-L. - Forêt en hiver (1890s)

À une époque où la restitution fidèle et sensible des paysages constituait l’idéal des artistes scandinaves, Andersen-Lundby s’est distingué par ses scènes d’hiver. Par leur simplicité lyrique et leur délicatesse atmosphérique, elles comptent parmi les plus belles évocations de la nature nordique et lui valent une place de choix dans l’histoire de la peinture danoise.
SR2

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samedi 1 décembre 2018

Edward S. Curtis - Eclipse dance (c.1910)
Une image et des mots. Une photo d'indiens Kwakiutl exécutant la danse de l'éclipse (c.1910), prise par l'ethnologue américain Edward Sheriff Curtis (1868-1952). Les mots sont de Walt Whitman, extraits de "Leaves of grass" (Feuilles d'herbes).

You air that serves me with breath to speak !
You objects that call from diffusion my meanings and give them shape !
You light that wraps me and all things in delicate equable showers !
You paths worn in the irregular hollows by the roadsides !
I believe you are latent with unseen existences, you are so dear to me.

***

Toi, air qui me fournis le souffle pour que je parle !
Vous, objets, qui empêchez mes pensées de se disperser et qui leur donnez forme !
Toi, lumière, qui m’enveloppes, moi et toutes choses, dans ton flot délicat et égal pour tous !
Vous, sentiers tracés par les pas dans les creux irréguliers au bord des routes !
Je crois que vous êtes secrètement chargés d’existences invisibles, vous m’êtes si chers.

PG7
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dimanche 25 novembre 2018

W.E. Smith - Pride Street, Pittsburgh
(1955)

Le vide-grenier du dimanche. Deux autres clichés du photographe américain W. Eugene Smith, déjà présenté en janvier 2010, maître incontesté de l’essai photographique. Après avoir quitté Life en 1954, il poursuit son travail au sein de l’agence Magnum puis de manière indépendante, élaborant ces grands récits visuels qui feront école. Qu’il s’agisse du médecin de campagne dans le Colorado (1948), des habitants d’un village espagnol (1951), du monumental projet Pittsburgh (1955-58) ou de son ultime combat aux côtés des victimes de la pollution au mercure à Minamata (années 1970), Smith a toujours cherché à donner une forme narrative et profondément humaine à ses images.

W.E.S. - Dream Street, Pittsburgh
(1955)
Perfectionniste à l’extrême, parfois jusqu’à l’obsession, il travaillait ses planches contact comme un écrivain travaille son manuscrit, convaincu que la photographie devait transmettre la vérité d’une expérience vécue. Ses séries comptent parmi les sommets du photojournalisme du XXᵉ siècle : un témoignage autant qu’une œuvre d’art, où l’engagement et la poésie visuelle se rejoignent. A photo is a small voice, at best, but sometimes - just sometimes -, one photograph or a group of them can lure our senses into awareness. Much depends upon the viewer; in some, photographs can summon enough emotion to be a catalyst to thought.

VU2

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dimanche 18 novembre 2018

A.G. - London flower girl (1892)
Le vide-grenier du dimanche. Deux nouvelles oeuvres du peintre et aquarelliste anglais Albert Goodwin (1845-1932), déjà présenté ici en août 2009. Son travail témoigne pleinement de l’influence de J.M.W. Turner – on pense à des toiles comme The Shrimper, où la silhouette du pêcheur se fond presque dans l’eau, Venice, ou encore Westminster Sunset, que j’avais évoquée lors de la première publication – et des sept membres de la Confrérie préraphaélite, dont il s’inspire pour la finesse du détail et la luminosité.
A.G. - Winchelsea, East Sussex (n.d)

Pour cette seconde sélection, j’ai choisi deux toiles bien différentes, et pas seulement pour des raisons esthétiques, même si leur beauté m’a évidemment séduite. La première me fait penser à My Fair Lady de George Cukor (1964), adaptation de la pièce de George Bernard Shaw. Le film raconte l’histoire d’Eliza Doolittle, petite marchande de fleurs à Covent Garden, jouée par Audrey Hepburn, dont les robes ont été conçues par Cecil Beaton – et l’on retrouve dans cette aquarelle de Goodwin la même grâce délicate, cette capacité à saisir un moment fugace avec élégance et légèreté.
Le second tableau me rappelle The Compleat Angler du bon Izaak Walton, que j'ai la chance de posséder dans une très jolie édition et dans lequel il est dit cette chose merveilleuse que " les rivières et leurs hôtes sont là pour que les sages les contemplent et que les fous les ignorent."
Goodwin, par sa maîtrise de l’aquarelle, nous offre ce même cadeau : un instant suspendu, une nature à la fois minutieusement observée et poétiquement restituée, qui invite à la contemplation et à la rêverie.

Ganjifa moghol Le vide-grenier du dimanche. Deux Ganjifas , ces cartes d’un jeu ancien, originaire de Perse, qui a pris toute sa richesse en...