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Arianna Arteaga Quintero - Amazonas |
Une image et des mots. L'image est une photo prise en Amazonie par la vénézuélienne Arianna Arteaga, au coucher du soleil. Ce massif à droite, c'est le Cerro Autana, "le tronc de l'arbre des fruits de la terre", la montagne sacrée des indiens Piaroas. L'atteindre n'est pas très difficile: une journée en gros de navigation sur l'Orénoque en pirogue motorisée ou en
voladora depuis le port de Samariapo, lui-même à une heure de route environ au sud de Puerto Ayacucho. Puis on s'engage sur le rio Sipapo, et enfin sur le rio Autana, en remontant une succession quasi ininterrompue de rapides.
À partir de la communauté piaroa de Mapuei il y a une jolie balade de quelques heures à faire dans la jungle, par des "voies" assez escarpées, jusqu'à atteindre le sommet du Cerro Guahari puis, de là, le Raudal de Seguera, un torrent qui - à un certain endroit - dévale une roche lisse sur une bonne centaine de mètres jusqu'à une piscine naturelle en pleine jungle. Ses eaux fraîches sont une bénédiction après quelques heures de grimpette., et c'est un coin excellent pour la capture des mygales qui y abondent.
Les mots qui suivent sont extraits de Minima Moralia, réflexions sur la vie mutilée (1951), de Theodor Adorno.
"Rien faire comme une bête, se laisser aller au fil de l'eau et regarder tranquillement le ciel; rien de plus, sans autre détermination ni désir d'accomplissement. [.....] De toutes les notions abstraites, aucune ne se rapproche autant de l'utopie réalisée que celle de paix éternelle."