In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 13 novembre 2016

A.M. - Paysage du midi (1919)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'italien Amedeo Modigliani (1884-1920), figure majeure de la bohème montmartroise et de ce que faute de mieux on appelle l' École de Paris.
Peu studieux, Modigliani abandonne ses études à l'âge de 14 ans pour intégrer l'école des beaux-Arts de Livourne ; il y suit l'enseignement du peintre paysagiste Guglielmo Micheli, formé à l'école des Macchiaioli qui prônent la peinture sur le motif et s'opposent à l'académisme. Il découvre les grands courants artistiques, l'art toscan, la peinture de la Renaissance, et le préraphaélisme. Il passe ensuite un an à Florence en 1902, où il s'inscrit à l'École du nu de l'Académie des Beaux-Arts, dirigée par Giovanni Fattori, figure de proue des Macchiaioli.

A.M. - La route toscane (1898)
L'année suivante il fait de même à l'École du nu de l'Académie des Beaux-arts de Venise, où il reste trois ans. Déjà fasciné par les toscans du Trecento, il découvre les vénitiens qui leur succèdent, Le Tintoret, Titien, Véronèse..., mais aussi les impressionnistes, Cézanne, Toulouse-Lautrec, la période bleue de Picasso, Klimt, et les estampes d'Utamaro...
Modigliani arrive à Paris en 1906, où il mènera une vie de bohème marquée par la précarité et l'abus de drogue et d'alcool. Il peint presque uniquement des portraits et des nus, et sa production ne compte que quatre paysages : c'est cette part mineure de son oeuvre que je choisis de présenter aujourd'hui avec deux de ces tableaux.
À Montmartre et Montparnasse, il côtoie tous les artistes et écrivains de la bohème parisienne, ceux de la Ruche et ceux du Bateau-Lavoir, de Cendrars à Fernand Léger en passant par Radiguet et Foujita, mais ses amis les plus proches sont Utrillo et Soutine.
Rongé par l'alcool et la tuberculose, Modigliani meurt pauvre au seuil de la célébrité en 1920, à l'âge de 36 ans. Sa jeune compagne Jeanne Hébuterne, âgée de 22 ans seulement, mère de son enfant et enceinte du deuxième, se suicide deux jours après en se jetant par la fenêtre de l'appartement de ses parents qui l'avaient recueillie.

samedi 12 novembre 2016

photo Joël Saget/AFP

ICI
ICI
Vu Paul Simon, au Royal Albert Hall de Londres, le 7 novembre avec mon fils. Et bien sûr, avant le concert, on s'est arrêtés pour manger un morceau au Garfunkel's de South Kensington. Obligé, non ? Après le concert on a discuté un bon moment aux abords du RAH avec Vincent Nguini, puis avec Mark Stewart que l'on a raccompagné à pied à son hôtel, en papotant tous les trois dans la rue quasi déserte. Souvenirs...

dimanche 6 novembre 2016

D. M. - Poster, Nakano (1990)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe japonais Daido Moriyama (b.1938). 
Il s'intéresse d'abord à la peinture, et ce n'est qu'en 1959, à l'âge de 21 ans, qu'il se tourne vers la photographie. En 1960 il devient à Osaka l'assistant de Takeji Iwamiya, étudie la photo de rue avec Seiryu Inoue, et devient l'année suivante l'assistant de Eiko Hosoe à Tokyo ; celui-ci est - avec Kikuji Kawada et Akira Sato -, l'un des co-fondateurs du collectif VIVO que Moriyama va donc rejoindre juste avant sa dissolution.
C'est une série sur la ville de Yokosuka, réalisée en 1965, qui va véritablement lancer sa carrière.

D. M. - Hunter serie (1972)
My photos are often out of focus, rough, streaky, warped, etc... For me, capturing what I feel with my body is more important than the technicalities of photography.

PF7

ICI

samedi 5 novembre 2016

Une image et des mots. L'image, c'est cette couverture d'un épisode des aventures du Club des 5, de la très prolifique Enid Blyton. Ce groupe d'amis pré-adolescents à la morale exemplaire a accompagné toute mon enfance...
Et voici que j'apprends que depuis 2004 (ou 2006 je ne sais plus), l'oeuvre d'Enid Blyton - une oeuvre que des années 30 aux années 50 la BBC refuse de diffuser pour cause de "pauvreté littéraire" -  voit ses rééditions régulièrement "retravaillées" afin d'en expurger tout ce qui pour le jeune lecteur d'aujourd'hui pourrait paraître un peu trop compliqué. Exit par exemple le passé simple, au profit du passé composé... Mais aussi les phrases sont raccourcies, leur vocabulaire et leur syntaxe simplifiés.
Ainsi, ce qui il y a quelques décennies était  considéré, pour son indigence stylistique, comme de la mauvaise littérature enfantine, est aujourd'hui jugé d'une lecture trop difficile. Ça laisse rêveur...

Pour aller avec cette illustration, une célébration de l'amitié par Walt Whitman, extraite de Leaves of grass (1855)

In paths untrodden,
in the growths by margins of pond-waters,
[.....]
clear to me now standards not yet publish'd,
clear to me that my soul,
that the soul of the man I speak for rejoices in comrades...

[.....]
I proceed for all who are or have been young men,
to tell the secrets of my nights and days,
to celebrate the need of comrades.

***

Dans des sentiers  non frayés,
parmi les plantes qui poussent au bord des eaux stagnantes,
[.....]
claires sont pour moi aujourd'hui des valeurs non encore proclamées,
il est clair pour moi que mon âme,
que l'âme de l'homme au nom de qui je parle trouve sa joie en des camarades.
[.....]
J'entreprends, à l'intention de tous ceux qui sont
ou ont été de jeunes hommes,
de dire le secret de mes nuits et de mes jours,
de célébrer le besoin de camarades.

dimanche 30 octobre 2016

B. Buffet - Bouquet de marguerites (1957)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et graveur expressionniste Bernard Buffet (1928-1999), que Maurice Druon appelait "le peintre tragique de la condition humaine".
Je ne peux pas dire que je suis amateur de ses clowns tristes et de ses paysages dépressifs ; affaire de goût. Mais j'aime assez certains tableaux, comme la plupart de ses marines, ou encore quelques vues de Paris, et bien sûr ceux que je choisis de présenter ici aujourd'hui.

B. B. - Saule pleureur sur la rivière (1961)
En 1943, à l'âge de 15 ans, il réussit le concours d'entrée à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il intègre l'atelier d'Eugène Narbonne.
Il a à peine vingt ans quand il est au faîte de sa célébrité. "Ce garçon fait à vingt ans ce que je voudrais faire à mon âge" déclara un jour André Derain.
Céline, lorsqu'il fut question en 1952 d'une édition de grand luxe du Voyage au bout de la nuit, souhaitait que les illustrations lui fussent confiées. Malheureusement, le projet n'aboutit pas.

JP4 ICI