In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 28 février 2016

B. Hardy - Two many spivs (1954)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire anglais Albert Thomas Hardy (1913-1995), reconnu pour son travail publié dans le magazine Picture Post entre 1941 et 1957. Né à Blackfriars, Londres, dans une famille ouvrière, il quitte l'école à 14 ans pour travailler chez un photographe. Sa carrière décolle en 1936 lorsqu'il vend des tirages du roi George V et de la reine Mary lors de leur passage à l'occasion du Jubilé d'argent. Reporter de guerre à partir de 1942, il a couvert le Débarquement, la libération de Paris, et fut l'un des premiers à entrer dans le camp de concentration de Bergen-Belsen libéré.
En 1964 il abandonne le photo-journalisme pour devenir fermier.
B.H. - Pretty girls of Leicester (1948)

Sur la photo ci-contre, Jolies filles de Leicester, on peut voir en bas à droite une publicité pour Tit-Bits, un hebdomadaire lancé en 1881 par le père du journalisme populaire britannique, George Newnes, et auquel ont collaboré des monuments de la littérature tels que Virginia Woolf, Asimov, ou encore Rider Haggard, le créateur des formidables aventures d'Allan Quatermain... On retrouve aussi des références à ce magazine dans l'Ulysse de Joyce, La ferme des animaux, et bien d'autres chefs-d'oeuvre de la littérature anglo-saxonne.
Le spiv, dont il est question sur le premier cliché, est un mot d'argot apparu pendant la Seconde guerre mondiale pour désigner un petit voyou qui se livrait au marché noir.
AG1

ICI

dimanche 21 février 2016

Ron Hicks - A stolen kiss (2014)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'américain Ron Hicks, peintre figuratif dont la démarche oscille entre réalisme et abstraction. peintre figuratif dont la démarche oscille entre réalisme et abstraction. Encouragé dès l’enfance par sa mère artiste, il étudie au Columbus College of Art and Design puis au Colorado Art Institute. Après un passage par l’illustration, il revient à sa véritable passion : la peinture.
R.H. - Love on the road (2014)

Hicks privilégie les intérieurs, les scènes de salon ou de café, mais surtout les visages et les postures, qu’il peint avec une grande sensibilité : J'aime idéaliser la vie. J'aime l'interaction des gens qui font des "choses" - quoi que ce soit. Ce peut être quelque chose de très banal, alors que c'est d'une grande beauté.
Les visages et les postures.... D'où vient que dans ce tableau - "A stolen kiss" - on "sait" que l'on assiste au moment qui précède le baiser et non à celui qui le suit ? Quelque chose dans l'attitude des corps, comme une tension, l'expression des visages, en particulier celui de la jeune fille alors que pourtant il est dans l'ombre, nous disent que l'on est dans cet instant suspendu...
Les influences de Ron Hicks sont vastes, elles vont de Velázquez à Whistler ; mais il s’en affranchit avec une démarche profondément singulière. « Mieux vaut se tromper à sa façon que d’avoir raison à la façon d’un autre. », disait Dostoïevski. Hicks va droit son propre chemin.
OA1

ICI

samedi 20 février 2016

Marta Syrko - Untitled (2011)

Une image et des mots. C'est le hasard, qui m'a fait tomber un jour sur un portfolio de la photographe ukrainienne Marta Syrko.
La photo d'art n'est pas mon genre de prédilection et de ma découverte je n'ai retenu que ce cliché, qui s'affranchit de la catégorie et que j'aime beaucoup.

Le lendemain je descendis de bonne heure dans la salle à manger. Je vis, en regardant par la fenêtre, qu'il avait neigé ; la lande se perdait dans le petit matin. Il n'y avait personne d'autre. Ulrica m'invita à m'assoir à sa table. Elle me dit qu'elle aimait se promener seule.
Je me souvins d'une plaisanterie de Schopenhauer et je lui répondis :
- Moi aussi. Nous pouvons donc sortir ensemble.
Jorge Luis Borges, Le livre de sable.

SH1
ICI

dimanche 14 février 2016

William Hogarth - Beer Street (1751)

Le vide-grenier du dimanche. Deux gravures du peintre de William Hogarth (1697-1764) peintre, graveur et satiriste anglais, considéré comme l’un des fondateurs de l’art narratif moderne.
Fils d’un instituteur ruiné, il s’impose à Londres dans les années 1730 avec ses séries moralisatrices (A Harlot’s Progress, A Rake’s Progress, Marriage à-la-mode), de véritables “romans visuels” qui dénonçaient corruption, hypocrisie, inégalités. Son humour acide et son sens du détail ont ouvert la voie à la caricature moderne et au réalisme social.
Voici deux gravures emblématiques, visibles au Victoria and Albert Museum.
 
W.H. - Gin Lane (1751)
La première illustre les bienfaits de la bonne bière anglaise, l’autre les ravages du gin - famine, folie, infanticide, suicide. Hogarth y manifeste son soutien au Gin Act de 1751, destiné à endiguer un fléau social majeur, considéré alors comme la première cause de la criminalité à Londres. Importé pour la première fois des Pays Bas à la fin du 17ème siècle, le gin, abondant et bon marché, concurrença rapidement la bière anglaise  ; au plus fort du Gin Craze (vers 1730), chaque Londonien consommait en moyenne plus d’un litre par semaine.
Alors que la philosophie enseigne comment l'homme prétend penser, écrivait René Daumal dans La grande beuverie, la beuverie montre comment il pense.

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...