In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 4 octobre 2015

Howard Terpning
Among the spirits of the long-ago people (nd)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre et illustrateur américain Howard Terpning (b.1927), une des figures majeures de la peinture historique américaine. Après avoir étudié à l'Academy of Fine Arts et à l'American Academy of Arts - deux écoles de Chicago -, il débute sa carrière comme apprenti chez l'illustrateur Haddon Sundblom, que je présenterai bientôt.

H.T. - Apache fire makers (nd)










Il se met ensuite à son compte pour se consacrer à la réalisation de couvertures de magazines et d'affiches publicitaires ou de cinéma (plus de 80 parmi lesquelles Les canons de Navarone, Docteur Jivago, Laurence d'Arabie...)
Ce n'est que dans les années 70 qu'il fait un choix décisif en décidant de se consacrer qu'à illustrer l'histoire, qui lui est chère, de l'Ouest américain et la vie des peuples natifs. Installé en Arizona, il étudie leurs cultures avec respect et intensité, cherchant à restituer sans folklore ni caricature leur quotidien, leurs combats, leur dignité. Ce qu'il peint des Indiens, avec une sobriété qui refuse le pittoresque, ce n'est pas leur exotisme : c'est leur humanité.
BM1
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samedi 3 octobre 2015

Araña mona (Theraphosa blondi)
Une image et des mots. C'est un corrézien, Pierre-André Latreille, qui au début du 19e, a le premier répertorié sous le nom de mygale de Leblond cette belle araignée amazonienne que l'on appelle aussi mygale Goliath, ou, ici, "araña mona". C'est la plus grosse araignée au monde. Elle vit dans des terriers dont elle sort plutôt la nuit pour chasser, et à certains endroits de la forêt le sol est truffé des trous de ses repaires.
Pour la capturer, les indiens Piaroas grattent la terre à l'entrée de son terrier à l'aide de brindilles. Lorsque l'animal en surgit, pensant que ce mouvement qu'elle perçoit est d'une proie possible - rongeur ou oiseau - il faut agir très vite. De l'index la plaquer fermement au sol en appuyant sur le thorax, de l'autre main vite ramener ses pattes arrières entre les doigts restés libres, plutôt le pouce et le majeur, pour l'empêcher de s'en brosser l'abdomen et de répandre ainsi un nuage de poils très urticants. On peut ensuite ramener les pattes latérales et antérieures entre les deux doigts pour toutes les réunir (en faisant bien attention à ne pas se faire mordre), et l'on peut dès lors tenir sans danger l'araignée par ses huit pattes ramenées au-dessus du corps. Il ne reste plus qu'à l'envelopper dans cette position dans une feuille roulée en forme de bourse que l'on va lier et maintenir fermée par une fine liane.
De retour au campement, les araignées seront embrochées sur une tige de bois pour être grillées au-dessus du feu, une fois l'abdomen arraché car seule la chair blanche du thorax et des pattes, au léger goût de crabe, se consomme.
On procède de la même façon avec les marshmallows qui, à la différence de la mygale, ne vivent pas dans des terriers mais dans des poches en plastique ; par ailleurs, comme ils sont dépourvus de pattes ils ne peuvent pas s'enfuir et leur capture s'en trouve grandement facilitée, ce qui explique que l'on observe plus de cas de surpoids chez les jeunes scouts que chez les enfants amazoniens.

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dimanche 27 septembre 2015

Don Jacot - Rush hour (2009)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres du peintre hyperréaliste américain Don Jacot (b.1949), formé à la Wayne State University de Detroit et figure importante de la seconde génération du photoréalisme.
Originaire de Chicago, il se fait connaître dans les années 80 avec ses vues de sa ville natale - usines, plateformes de trains surélevés -, où l'influence du précisionnisme américain se fait sentir, notamment celle de Charles Sheeler (voir juillet 2012) qu’il découvre au Detroit Institute of Art.

Don Jacot - Herald Square (2013)
Dans les années 90, son regard se resserre : il cadre de plus en plus serré sur les vitrines, compose ses propres agencements d’objets - réveils, cafetières chromées, robots de tôle, caméras anciennes -, pour recomposer un monde à la fois dense et familier. Il n’hésite pas à modifier la réalité, à ajouter ou déplacer des éléments pour mieux faire jouer entre eux les couleurs, les surfaces, les formes.
« Je combinai des choses de différentes époques, des objets ayant des fonctions semblables ou une valeur nostalgique, fantaisiste ou symbolique, afin de refléter la culture autour de moi. »
Aujourd'hui, Jacot revient au paysage urbain, mais en plongeant dans la mémoire. À partir de photographies anciennes, il recompose les grandes heures de Broadway ou de Times Square dans les années 30 et 40. Chez lui, le photoréalisme n’est jamais une fin en soi : c’est un moyen de donner corps à un monde presque disparu, de saisir l’empreinte laissée par les objets et les lieux sur notre mémoire collective, avec ce mélange rare de minutie technique et de poésie.
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samedi 26 septembre 2015

Albert Camus (A/U)
Une image et des mots.
"L'homme dansant, ivre d'intelligence, sur les cimes du désespoir", écrivait Élie Faure à propos de Charlot.

Pour accompagner ce beau cliché d'Albert Camus, en ce jour anniversaire de sa naissance, quelques mots de Jules Lequier extraits de son texte La feuille de charmille, écrit en 1865 :

"Un jour, dans le jardin paternel, au moment de prendre une feuille de charmille, je m'émerveillai tout à coup de me sentir le maître absolu de cette action, tout insignifiante qu'elle était. Faire, ou ne pas faire! Toutes les deux si également en mon pouvoir! Une même cause; moi, capable au même instant, comme si j'étais double, de deux effets tout à fait opposés! Et, par l'un ou par l'autre, auteur de quelque chose d'éternel, car quel que fût mon choix, il serait désormais éternellement vrai qu'en ce point de la durée aurait eu lieu ce qu'il m'aurait plu de décider".

Ben Enwonwu - Anyanwu (1954) Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de l'artiste nigérian Ben Enwonwu (1917-1994), figure tutélaire d...