In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
eiπ + 1 = 0

dimanche 2 février 2014

Edward Weston - Church door, Hornitos (1940)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés de l'américain Edward Weston (1886-1958), déjà présenté ici le 22 janvier 2012, figure majeure de la photographie moderniste et cofondateur aux côtés d'Ansel Adams et d'autres photographes de San Francisco du groupe f/64.

E.W. - China Cove, Point Lobos (1938)







Délaissant les effets pictorialistes de ses débuts, il se fait à partir du début des années 20 le promoteur d'une photographie radicale, directe, "la précision au lieu de l'interprétation " :  la "photographie pure " ou  straight photographyI want the stark beauty that a lens can so exactly render presented without interference of artistic effect.

samedi 1 février 2014

Pitman's shorthand manual (1927)
Une image et des mots. L'illustration est tirée de l'édition de 1927 du manuel de sténographie Pitman. 
Ce système phonétique d'écriture pour la langue anglaise a été présenté pour la première fois par Isaac Pitman en 1837. Les symboles n'y représentent pas des lettres mais des sons.
Les mots sont un extrait du petit livre publié en 2010 par le psychanalyste François Gantheret, La nostalgie du présent.

Il ne faisait [...] que retrouver le plus commun et le plus terrifiant de la condition humaine, l'imposture inhérente au fait d'être dans un monde de signes et signe soi-même, dans un monde qui double le monde "réel" comme la carte inventée par le génie de Borgés, celle qui, à l'échelle 1/1, recouvre point pour point, dans sa facticité, le pays qu'elle représente. C'est dans la fortuite déchirure de la carte que peut apparaître le sol, que le pied nu peut sentir la fraîcheur de l'herbe ou la brûlure du sable et qu'il se sait lui-même nu et sensible et participant sensuellement de ce monde duquel le sépare le langage.

mercredi 29 janvier 2014

Cavanna s'en va, et demain s'ouvrira le 41ème Festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Comme chaque année pour marquer cet évènement, voici deux dessins, même si aujourd'hui il s'agit de dessins de presse et pas de BD.

Cabu (2006)
Pour accompagner "le Rital", voici d'abord un dessin d'Hervé Baudry, collaborateur de Public-Sénat et du Monde.fr, et la Une de son grand ami Cabu pour le Charlie Hebdo du 8 février 2006.
Grâce à l'humour, l'homme supporte avec le sourire le malheur des autres..
LF1

ICI

dimanche 26 janvier 2014

R. Tushman - Green bedroom (2013)
Le vide-grenier du dimanche. Deux œuvres de l'Américain Richard Tuschman (b.1956), issues de sa série Hopper Meditations, réponse photographique au travail du peintre new-yorkais. Originaire du Midwest, Tuschman étudie à l’Université du Michigan avant de s’installer à New York, où il travaille d’abord dans la photographie publicitaire et l’illustration, puis développe une pratique personnelle nourrie par la peinture, la littérature et le cinéma.
Pour ses séries inspirées par l’univers d’Edward Hopper, il construit dans son atelier des dioramas miniatures - à l’échelle d’une maison de poupée - qu’il peint, photographie, puis associe par montage numérique à des portraits de modèles réels.
 
R.T. - Hotel by railroad (2012)
Tuschman accorde une attention particulière à l’éclairage, nourrie par l’héritage de peintres comme Rembrandt, Vermeer, Le Caravage ou Léonard de Vinci, mais aussi par les procédés du théâtre et du cinéma. À propos de Hopper, il confie : "Hopper was a master at using light to expressively illuminate his subject. I also like the fact that almost all of his human subjects are contemplative. There is, for the most part, no action. This sense of quietude contributes to the open-ended quality of the narratives, and leaves room for significant emotional depth. This is what I would like to carry over in my work."
Et pour découvrir ce travail, c'est ICI.

samedi 25 janvier 2014

Albrecht Dürer - Vue du val d'Arco (1495)
Une image et des mots. Une aquarelle d'Albrecht Dürer (1471-1528), plume et encre brune avec des rehauts de bruns et des reprises à l'encre noire; elle est conservée au Louvre.
Pour aller avec, j'ai pensé à ces quelques lignes du beau livre du géographe Élisée Reclus, précurseur libertaire de l'écologie : Histoire d'une montagne (1875), rédigé six ans après son Histoire d'un ruisseau.

Quant à l'homme, il est invisible ; mais on le devine. Comme des nids à demi cachés dans le branchage, j'aperçois des cabanes, des hameaux, des villages épars dans les vallons et sur le penchant des monts verdoyants. 
Là-bas, sous la fumée, sous une couche d'air vicié par d'innombrables respirations, quelque chose de blanchâtre indique une grande cité. Les maisons, les palais, les hautes tours, les coupoles, se fondent en une même couleur rouilleuse et sale, contrastant avec les teintes plus franches des campagnes environnantes : on dirait une sorte de moisissure. On songe alors avec tristesse à tout ce qui se fait de perfide et de mauvais dans cette fourmilière, à tous les vices qui fermentent sous cette pustule presque invisible ; mais, vu de la cime, l'immense panorama des campagnes est beau dans son ensemble, avec les villes, les villages et les maisons isolées qui paillettent ça et là l'étendue. Sous la lumière qui les baigne, les taches se fondent avec ce qui les entoure en un tout harmonieux ; l'air déroule sur la plaine entière son manteau de pâle azur.
JP2

ICI

NY4 ICI