RG1 |
In girum imus nocte et consumimur igni
dimanche 14 octobre 2012
dimanche 7 octobre 2012
S.S. - East Harlem dinner |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photojournaliste américain Steve Schapiro (b.1934). Photographe de plateau, il a couvert le tournage d'un très grand nombre de films dont beaucoup sont devenus des classiques, comme Taxi driver ou Le Parrain.
Admirateur d'Henri Cartier-Bresson, il tenait à s'y faire oublier. Attendre, invisible, comme une mouche sur un mur, le moment d'émotion qui fait le bon cliché [....] l'image iconique qui révèle de façon honnête la personne et la situation.
C'est son premier mentor, Eugene W.Smith (voir publication du 3 janvier 2010), qui lui fait prendre conscience de l'importance d'avoir une vision personnelle du monde. Dès lors, comprenant que tout art est un point de vue, la photographie est pour lui un facteur de changement social, et Schapiro porte témoignage du mouvement des droits civiques, de la condition des travailleurs migrants de l'Arkansas, ou encore de la vie des hippies de Haight-Asbury.
samedi 6 octobre 2012
Klimt - Pinewood (1902) |
Et pour l'accompagner, une petite fable de Stevenson.
Once upon a time there came to this earth a visitor from a neighbouring planet.
And he was met at the place of his descent by a great philosopher, who was to show him everything.
First of all they came through a wood, and the stranger looked upon the treees.
- “Whom have we here?” said he.
- “These are only vegetables”, said the philosopher. “They are alive, but not at all interesting.”
- “I don’t know about that,” said the stranger. “They seem to have very good manners. Do they never speak?”
- “They lack the gift”, said the philosopher.
- “Yet I think I ear them sing”, said the other.
- “That is only the wind among the leaves”, said the philosopher. “I will explain to you the theory of winds: it is very interesting”.
- “Well”, said the stranger, “I wish I knew what they are thinking.”
- “They cannot think”, said the philosopher.
- “I don’t know about that”, returned the stranger; and then, laying his hand upon a trunk;
“I like these people”, said he.
***
Il était une fois un visiteur qui arriva d’une planète voisine sur cette terre. Vint le chercher,
à l’endroit où il était descendu, un grand philosophe qui devait lui montrer tout ce qu’il y avait à voir.
Tout d’abord ils traversèrent un bois et l’étranger posa son regard sur les arbres.
- « Qui avons-nous ici ?», demanda-t-il.
- « Ce ne sont que des végétaux », répondit le philosophe. « Ils sont vivants, mais pas du tout intéressants. »
- « Je n’en suis pas si sûr », rétorqua l’étranger. « Ils semblent avoir de bonnes manières. Ils ne parlent jamais ? »
- « Ils n’ont pas le don de la parole », répondit le philosophe.
- « Pourtant il me semble les entendre chanter », observa l’autre.
- « Ça c’est seulement le vent dans leurs feuilles », énonça le philosophe. Je vous expliquerai la théorie des vents. C’est très intéressant. »
- « Eh bien, j’aimerais savoir ce qu’ils pensent. »
- « Ils sont incapables de penser », dit le philosophe.
- « Je n’en suis pas si sûr », reprit l’étranger ; puis, posant la main sur un des troncs, il dit :
- « J’aime ces gens-là. »
dimanche 30 septembre 2012
M.T. Liepke - In her arms (2001) |
Certains de ses tableaux font aujourd'hui partie des collections du Brooklyn Museum et du Smithsonian.
Le plus souvent, dans l'intimité de l'alcôve ou la solitude de bars bondés, son oeuvre explore les sentiments de la relation amoureuse, la tendresse, l'abandon - dans tous les sens du terme - ou la désillusion.
"Although I do think about the things I am expressing, I try to make it as direct as I can - I try not to get in the way of the emotions... In essence, I believe that no matter how alone we may feel in the world, we all share the same human experiences. We all have the same basic needs for connection, love, and understanding.[....]
[....] I try to reach those universal needs; it's what's primal in art. I try to say it through mood, color, atmosphere, and texture. It's difficult to express through words things that are so beautiful that they have no words. I can't explain it. I have to paint it."
Sous les coups de brosse affirmés, la texture est épaisse. Les nuances parfois grossières, imparfaites et comme délibérément malhabiles, sont en fin de compte pleines d'humanité, comme les sentiments et les émotions qu'elles dépeignent.
"The biggest thing about my art is getting my mind to open to the point where it comes tumbling out. I can't think about brushstrokes. If I think too consciously, my arm freezes up."
Je suis sensible à cette sensibilité.
dimanche 23 septembre 2012
Marvin Newman - Chicago (1950) |
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe américain Marvin E. Newman (b. 1927).
Dès l'âge de 16 ans, il entreprend d'étudier la sculpture et la photographie au Brooklyn College de New York, auprès de Walter Rosenblum, qui fut le premier photographe allié à pénétrer dans le camp de Dachau.
En 1948, il rejoint brièvement la Photo League, et l'année suivante il est à l' Institute of Design de Chicago, où il va suivre l'enseignement de Harry Callahan (voir publication du 23 mai 2010) et de Aaron Siskind (voir publication du 18 décembre 2011). Diplômé en 1952, il retourne ensuite à New York où il vit toujours.
samedi 22 septembre 2012
Antoine Carte - L'effort (1920) |
- Mais je les veux ! dit Jonas avec colère. Ce n'est pas juste que rien n'ait de couleur !
- Pas juste ?
Le Passeur regarda Jonas avec curiosité.
- Explique-moi ce que tu veux dire.
- Eh bien.... Si tout est pareil, on n'a plus de choix. Je veux pouvoir me lever le matin et faire des choix. Une tunique bleue ou une tunique rouge ?
Il baissa les yeux sur le tissu terne de son habit.
- Mais c'est toujours la même chose.
Puis il rit doucement.
- Je sais que ça n'a pas d'importance, ce que l'on porte. Cela ne compte pas. Mais...
- C'est le fait de choisir qui compte, n'est-ce pas ? lui demanda le Passeur.
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