In girum imus nocte et consumimur igni

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dimanche 25 décembre 2011

H. van der Goes
Triptyque Portinari, détail (1475)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du peintre flamand Hugo van der Goes (1440-1482), figure majeure de la Renaissance du Nord. Formé à Gand, où il devient maître de la guilde de Saint-Luc en 1467, Hugo van der Goes est actif dans les années 1470, période de rayonnement pour la peinture flamande.
La première, c'est son chef-d'oeuvre : le sublime Triptyque Portinari, du nom du représentant des Médicis à Bruges pour qui il le réalise et qui, une fois installé à Florence, aura un impact considérable chez les artistes de la Renaissance italienne. Mais cette oeuvre je choisis de n'en montrer qu'un détail ; il est sur le volet de gauche.
H. vd G. - Adoration des Mages (c.1470)

Au loin, sur un chemin escarpé à flanc de montagne, on aperçoit deux personnages suivis d'un âne et d'un boeuf. Ils vont s'engager dans une pente abrupte et l'homme, dans une attitude pleine de sollicitude, se place devant sa compagne pour l'aider et empêcher qu'elle ne chute. L'attitude de l'un, l'expression de l'autre sont magnifiques. Elle attend un enfant, ils sont en route vers Bethléem.
La deuxième, c'est son Adoration des Mages.. Le Retable de Monforte, qui la représente, est une peinture sur bois. Conservée à Berlin, elle fut attribuée à Hugo van der Goes pour sa similitude avec le Triptyque de Portinari. Les expressions sur les visages, les couleurs, les drapés et les mouvements des étoffes, ..... c'est une merveille.
JB1

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dimanche 18 décembre 2011

R. Lee - Christmas dinner, Iowa (1936)
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés du photographe documentaire américain Russell Lee (1903-1986), membre éminent du projet FSA (Farm Security Administration), l’un des plus vastes programmes de photographie sociale jamais entrepris aux États-Unis.
Le titre complet du premier est "Christmas dinner with cabbage and potatoes in the home of Earl Pauley, near Smithfield, Iowa".
Une scène simple, mais révélatrice : un repas frugal, dans un intérieur modeste, au cœur de l’Amérique rurale des années 1930. Car c’est là que se concentre le travail de Russell Lee, qui rejoint en 1936 l’équipe de photographes réunie par la FSA, organisme du ministère de l’Agriculture chargé de documenter les effets de la Grande Dépression sur les populations rurales.
R.L. - Craigville, Minnesota (1937)

Sous la direction de Roy Stryker, la section photographique de la FSA a marqué l’histoire de la photographie documentaire. Stryker, de qui Carl Mydans dira un jour : « Il ne savait pas prendre une photo, mais il nous a enseigné ce qu’est une bonne photo », rassemble autour de lui une douzaine de photographes d’exception : Dorothea Lange, Walker Evans, Jack Delano, Ben Shahn… et bien sûr Russell Lee.
"Nos photographes avaient une chose en commun, dit un jour Roy Stryker, c'était un profond respect pour l'être humain." Tous les photographes de cette formidable aventure humaine et visuelle seront, peu à peu, présentés dans ce blog.

JH1
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samedi 17 décembre 2011

Fresque, monastère de Decani (14e)
Une image et des mots. L'image, c'est un détail d'une fresque du 14e siècle représentant la crucifixion, dans le monastère kosovar de Visoki Decani.
Les mots sont un extrait d'une des nouvelles publiées en 1950 par Isaac Asimov sous le titre Les Robots.

- C'est fait, dit le robot tranquillement, et c'est pourquoi je suis venu m'entretenir avec vous deux.
- Oh ! (Powell paru mal à l'aise). Eh bien, assieds-toi. Non, pas cette chaise. L'un des pieds est faible et tu n'a rien d'un poids plume.
Le robot obéit.
- J'ai pris une décision, dit-il placidement.
Donovan roula des yeux furibonds et mit de côté son reste de sandwich.
- S'il s'agit encore d'une de ces invraisemblables...
L'autre lui imposa le silence du geste.
- Continue, Cutie, nous t'écoutons.
- J'ai consacré ces deux jours à une introspection concentrée, dit Cutie, dont les résultats se sont révélés fort intéressants. J'ai commencé par la seule déduction que je me croyais autorisé à formuler :  Je pense donc je suis !
- Oh, Dieu tout-puissant!, gémit Powell. Un Descartes robot !
- Qui est Descartes ? s'inquiéta Donovan. Faut-il donc que nous restions là à écouter les balivernes de ce maniaque en fer-blanc...
Cutie poursuivit imperturbablement.
- Et la question qui se présenta immédiatement à mon esprit fut la suivante : quelle est la cause exacte de mon existence ?
La mâchoire de Powell s'affaissa.
- Je te l'ai déjà dit, c'est nous qui t'avons fait. Et si tu ne veux pas nous croire c'est avec le plus grand plaisir que nous te réduirons en pièces détachées !
Le robot étendit ses fortes mains en un geste de protestation.
- Je n'accepte aucun "diktat" autoritaire. Une hypothèse doit être étayée par la raison, sinon elle est sans valeur..., et c'est aller à l'encontre de toute logique que de supposer que vous m'ayez fait. [.....]
Les jurons que Donovan murmurait à part soi devinrent soudain intelligibles, lorsqu'il bondit sur ses pieds, ses sourcils rouillés au ras des yeux.
- Alors, fils de minerai de fer, si ce n'est pas nous qui t'avons créé, qui est-ce ?

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...