In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
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dimanche 10 juillet 2011

A. Bilinska - Unter den Linden (1890)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres de la polonaise Anna Bilinska-Bohdanowicz (1854-1893), reconnue pour ses portraits d’une grande expressivité et son style influencé par le réalisme académique. Elle a étudié à l'Académie Julian à Paris, où elle a été l'une des premières femmes à être admises, auprès de Bouguereau et de Robert-Fleury.

A. B. - Autoportrait (1887)
Voici donc deux de ses chefs-d'oeuvre : le magnifique "Unter den Linden", une représentation à la lumière saturée de la célèbre avenue berlinoise au nom si poétique.
Et son "Autoportrait au tablier et aux pinceaux", qui illustre à la fois sa technique virtuose et - par son attitude et sa mise informelle -, sa personnalité affirmée. Anna Bilinska y exprime toute la conscience qu'elle avait de son talent en même temps que sa liberté à l'égard des conventions de son époque. Pionnière dans un milieu artistique encore dominé par les hommes, elle a marqué l’histoire de la peinture polonaise et européenne.

dimanche 3 juillet 2011

A. Genthe - San Francisco earthquake (1906)
Le vide-grenier du dimanche. Deux oeuvres du photographe américain, d'origine allemande, Arnold Genthe (1869-1942), dont l'ensemble de l'oeuvre est conservé à la Bibliothèque du Congrès américain.
De tous les clichés qu'il a pris du tremblement de terre de San Francisco - le Friscoquake du 18 avril 1906 -, je n'ai pas choisi celui qui est sans doute le plus célèbre, Looking down Sacramento Street, ICI.
A.G. - Flore Revalles (1918)

Ce qui me frappe sur la photo que j'ai privilégiée ce n'est pas l'étendue des décombres fumants, c'est l'attitude de ce groupe d'hommes et de femmes élégants : les uns confortablement adossés à un talus comme pour profiter d'un feu d'artifice, les unes en belle toilette et souriant largement pour la postérité, dos tourné à la catastrophe qui a causé des milliers de morts et laissé près des trois-quarts des 400.000 habitants sans abri. Ecce homo...
En ce qui concerne le second cliché, plutôt que le beau portrait de Jack London, j'ai choisi celui-ci de la chanteuse et danseuse Flore Revalles, qui fit carrière à Broadway avant de revenir finir sa vie dans sa Suisse natale. Pour l'attitude et la mise non apprêtées qui le rendent intemporel...
BN1

ICI

samedi 2 juillet 2011

Caravage - Saint François en prière (c.1606)
Une image et des mots. Un chef-d'oeuvre du Caravage, "Saint François en prière" (c.1606).
Les mots qui l'accompagnent sont d'un autre italien illustre, Eugenio Montale (1896-1981), couronné par le prix Nobel de littérature en 1975.

J'aurais voulu me sentir épuré, essentiel,
comme les galets que tu roules,
mangés par le sel;
éclat hors du temps, témoin
d'une volonté froide qui ne passe pas.
Je fus autre: homme attentif qui regarde
en lui-même, en autrui, l'effervescence
de la vie fugace - homme qui tarde
à l'acte, que nul, ensuite, ne détruit.
J'ai voulu chercher le mal
qui ronge le monde, la menue torsion
d'un levier qui bloque
le mécanisme universel; et j'ai vu tous ensemble
les événements de la minute comme prêts à se disjoindre dans une secousse.
PT3
ICI

dimanche 26 juin 2011

A. Mucha - Nu studio
Le vide-grenier du dimanche. Deux clichés, aux dates incertaines, du peintre et illustrateur tchèque Alphonse Mucha (1860-1939), emblématique de l’Art nouveau et dont le style ornemental et fluide a marqué durablement l’esthétique de la Belle Époque. Ils ont été pris dans le studio qu'il partagea à Paris avec Gauguin lorsque celui-ci revint de Tahiti, en 1893. Formé à l’Académie des beaux-arts de Munich puis à l’Académie Julian à Paris, Mucha connaît une renommée fulgurante à partir de 1894 avec son affiche pour Gismonda, pièce de théâtre jouée par Sarah Bernhardt ; cette collaboration lui ouvre les portes de la scène artistique parisienne.

A.M. - Modèle studio
Son style - figures féminines allongées, arabesques florales, tons pastel et motifs décoratifs inspirés du symbolisme, de l’art byzantin et du folklore slave - rencontre un immense succès.
J'aime assez cette photo, ci-dessus : énigmatique, avec cette posture étrange si différente des poses que Mucha faisait habituellement prendre à ses modèles. Je ne m'explique pas non plus la présence de ce qui ressemble à une feuille de papier sous la joue de la jeune femme. Est-ce que Mucha l'a simplement laissé là, sur le tapis, ou bien est-ce qu'il l'y a mise à propos ? Et dans ce cas, pour quelle raison ? Quel événement voulait-il alors mettre en scène ?
VB1
ICI

F. Bacon - Study of a figure in a landscape (1952) Une image et des mots. L'image, c'est une étude de Francis Bacon, déjà présenté ...